[CRITIQUE] – Sing Street (2016)

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Réalisé par : John Carney

Avec : Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor, Aidan Gillen

Sortie : 26 octobre 2016

Durée : 1h46min

3D : Oui – Non

Synopsis :

Dublin, les années 1980. La pop, le rock, le métal, la new-wave passent en boucle sur les lecteurs K7. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent, et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Pour s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique.

4,5/5

Présenté au festival du film britannique de Dinard où il a remporté le Grand Prix du Jury « Le Hitchcock d’Or », le Prix du Meilleur Scénario, le Prix du Public et le Hitchcock « Coup de cœur », ainsi qu’au festival américain de Deauville où il a reçu une véritable standing-ovation, Sing Street séduit et s’offre un véritable succès de toute part.

L’Irlandais John Carney qui est derrière New York Melody, film sorti en 2014 qui mettait en scène Keira Knightley et Mark Ruffalo, se met cette fois-ci à nu à travers Sing Street en dévoilant une partie de son enfance. En effet, le cinéaste a voulu retranscrire ses jeunes années, et plus précisément son adolescence dans les années 80 à Dublin. Comme Conor, notre protagoniste du film, John Carney a lui-même été élève d’un lycée privé, avant de fréquenter l’école publique d’un quartier défavorisé. Et c’est cette expérience qui lui a donné envie de faire ce film musical qui retrace un moment important de sa vie, en se focalisant sur le passage à l’âge adulte.

LA NOSTALGIE DE L’ADOLESCENCE

Sing Street fait revivre cette période des années 80 où les artistes multipliaient les expériences capillaires et maquillages, tout comme le très célèbre David Bowie à l’époque. Et c’est d’ailleurs ce qui fait le charme du film qui joue beaucoup sur ses personnages hauts en couleur et extravagants. Le film est à la fois autobiographique et personnel, mais le réalisateur a le mérite de nous faire partager à travers ses souvenirs la nostalgie qu’il a pour cette période qui lui est chère.

Sing Street offre un regard nouveau, à la fois très émouvant et séduisant en s’appuyant sur les dangers et les moments de bonheur qui s’offrent à nous pendant la période de l’adolescence. Une période très difficile à surmonter, surtout pour notre protagoniste Conor, interprété par l’excellent Ferdia Walsh-Peelo, qui, entre ses parents qui traversent une vraie crise et sont sur le point de divorcer, son arrivée dans sa nouvelle école et la fille dont il est amoureux et qu’il veut impressionner, perd un peu le contrôle de sa vie et de son avenir et peine à trouver sa place dans la société. Mais un beau jour, il va avoir la brillante idée de créer son groupe de musique avec une bande d’amis prêts à le suivre et sous les conseils avisés de son frère aîné (Jack Reynor), qui se trouve être un vrai mentor pour lui, et ainsi conquérir la belle Raphina, jouée par la jeune et talentueuse actrice britannique Lucie Boynton.

Les deux jeunes acteurs qui incarnent respectivement Conor et Raphina à l’écran sont formidables et nous transmettent une pluie d’émotions redoutables et fortes. Un duo d’acteurs incroyables nous démontrant une histoire d’amour d’adolescents belle et tendre, nous faisant ainsi tomber sous leur charme.

John Carney nous démontre un avant et un après avec une Irlande où le divorce n’était alors pas autorisé, où les jeunes rêvent de fuir afin de partir vers l’horizon et joue notamment sur les oppositions entre l’Irlande et l’Angleterre. Le cinéaste s’appuie sur les déboires de jeunesse et ses problèmes. L’histoire évoque également la prise de conscience d’un adolescent en plein désarroi et sa remise en question, le sentiment qu’il a de vrais problèmes existentiels qu’il trouve dérisoires à souhait au vu de son amour pour Raphina.

DE LA MUSIQUE AVANT TOUTE CHOSE

Parlons également de la bande originale de Sing Street, puisque c’est le principal moteur du film. Le film nous fait redécouvrir le vrai Rock N’ Roll du Dublin des années 80 avec un son très eighties et nous rappelant l’esprit de The Cure.

Une bande originale magistrale parfaitement rythmée et soignée, une musique envoûtante, magnifique et entraînante qui nous fait planer du début à la fin et on en redemande encore et encore. C’est simple, la B.O du film est si puissante et sensationnelle qu’elle nous plonge dans un univers rempli de nostalgie et de rock. La musique fait partie intégrante du film. C’est l’essence même de ce feel-good movie tendre et à la fois touchant de par sa bande originale, son histoire et ses personnages intimistes hauts en couleur dotés d’un charme irrésistible.

John Carney nous offre là un film propre à lui-même et à son histoire d’enfance. Un feel-good movie intimiste et nostalgique s’appuyant sur la prise de conscience. Doté d’une bande originale magistrale, Sing Street se démontre à la fois beau, émouvant et incroyablement attachant, avec une touche d’humour tout comme ses personnages, interprétés d’une main de maître par de jeunes acteurs.

Sing Street est une très belle surprise et se dévoile même comme l’un des meilleurs films de cette fin d’année ! Un réel coup de cœur.

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