« La Fille Inconnue » : Adèle Haenel exceptionnelle dans l’auto-caricature des frères Frères Dardenne.

« La Fille Inconnue » : Adèle Haenel exceptionnelle dans l’auto-caricature des frères Frères Dardenne.

A chacune de leurs sorties cinématographiques, un vent d'émotions et d'émulsions dithyrambiques explosent chez les spectateurs comme on a pu le voir en 2014 avec la quête salariale de Marion Cotillard dans " Deux jours, une nuit" . Et pourtant, rien de tout cela n'apparaît dans ce nouveau dispositif du cinéma " humaniste " avec " La Fille Inconnue " , véritable auto-caricature de leur cinéma.

Adèle Haenel, nouvelle star-phare du cinéma d'auteur français, chez les Dardenne, cela relevait d'une idée de génie. L'opportunité d'illuminer la jeune actrice, au même titre que Cécile de France ou Marion Cotillard précédemment, était grande mais après quelques minutes de film, l'euphorie laisse de plus en plus de place à un visage de déception. Cette quête rédemptrice d'une jeune femme brisée par une erreur de coïncidence se retrouve vite parasité par les poncifs du cinéma Dardennien.

Cette quête, qui aurait pu être rendu magnifique par les deux frères, donne le mauvais goût de se retrouver face à une oeuvre peu inspiré des cinéastes se reposant uniquement sur les acquis de leurs précédentes oeuvres. Au programme : Problèmes sociaux traités avec lourdeur, mise en scène aussi sobre qu'inefficace, galerie de personnages " humains " donc forcément malades ou pauvres et une insistance forcée sur le pathos qu'on ne sent plus impliqué dans un cinéma censé nous parler.

On retrouve ainsi des têtes connues du cinéma Dardenne, dont Jérémie Renier et Olivier Gourmet, n'hésitant pas à exposer leurs gueules et leurs rages à l'écran face à une fragile Adèle Haenel, apparaissant comme le seul point réussi de ce long métrage paresseux. L'absence de luminosité dans une ville de Liège dépeinte artificiellement comme pauvre et misérable nous plombe durant tout le long et nous ennuie. Le contexte social, ici l'immigration, est passé sous la trappe excepté deux-trois moments clichés dont on se serait bien passé.

La déception est donc là chez les Dardenne, eux qui nous avaient tant bouleversés avec leurs précédents films. Serait-il la fin d'un cinéma tant acclamé autrefois ? Attendons maintenant de voir ce qu'ils ont de nouveau à proposer au cinéma après un film si anecdotique.

Victor Van De Kadsye