La Danseuse (2016) de Stephanie Di Giusto

"La Danseuse" où le destin d'une pionnière de la danse moderne telle qu'on peut la connaitre aujourd'hui. Adapté du roman de Giovanni Lista ce projet est le premier long métrage de Stephanie Di Giusto sturtout connu jusqu'ici pour dse clips musicaux (Brigitte Fontaine et Camille entre autres). Il s'agit donc d'un biopic de Loïe Fuller première danseuse star (la mieux payée au monde à l'époque) des années 1890-1920 et qui vivra une rivalité avec Isadora Duncan après l'avoir lancée. Un destin idéal en effet pour le cinéma. Présenté à la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes le film a reçu dun très bon accueil bien aidé, faut bien le dire, par l'aura glamour de Lily Rose Depp, fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis. La réalisatrice-scénariste a de l'ambition et de l'audace pour son premier film dont le casting témoigne ainsi que le choix du directeur Photo puisqu'il s'agit de Benoit Debie fidèle de Gaspard Noé ("Love") et Harmony Korine ("Spring Breakers"). Dès le début la réalisatrice use d'images léchées pour un réalisme fort, avec un soins particuliers aux costumes et décors. Le choc des premières scènes nous fait basculer d'un coup allant de l'ouest américain à la grande ville où l'artiste se cherche encore. Malheureusement il y a de biopic que la ligen directrice et le nom des artistes Loïe Fuller et Isadora Duncan. En effet les libertés prises avec les faits sont si importantes qu'il est difficile d'y voir clair.

La Danseuse (2016) de Stephanie Di GiustoLa Danseuse (2016) de Stephanie Di Giusto Note : Danseuse (2016) Stephanie GiustoDanseuse (2016) Stephanie Giusto

Dans ce film Loïe Fuller a un père français, vit une histoire d'amour au centre du film avec un certain Louis qui n'a jamais existé, elle ne devient connu qu'à lâge de 30 ans à New-York alors que dans le film elle part à Paris à 25 ans, la mère est ici représentée beaucoup plus dure qu'en vérité (dramatisons encore !), le personnage de Gabrielle est beaucoup plus jeunes de 16 ans ce qui fait que cette dernière jouée par Mélanie Thierry devrait avoir 9 ans (!), Loïe Fuller s'est mariée avant de vivre un amour lesbien avec Gabrielle... etc... Sans compter le côté très manichéen du scénario qui fait passer Isadora Duncan comme une arriviste aux dents longues (pour être gentil). Bref le film relate pas grand chose de vrai. Si on occulte le biopic on peut être prêt à y voir simplement un beau portrait de femme en avance sur son temps comme sur son art. Mais alors, comme bon nombre de pseudo-biopic, pourquoi choisir une personnalité historique ?! Un scénario original demanderait-il trop d'effort et/ou de talent ?! Et pourtant le film ne manque pas de qualités. Magnifiques photographies avec un travail remarquable sur les scènes de danse et le processus créatif, les reconstitutions sont sublimes et inspirées notamment dans le manoir. Et sinon en prime un joli casting. Outre François Damiens très juste, notons l'excellent Gaspard Ulliel dans le personnage de Louis (aristo fictif pour la grande histoire d'amour fictive, portant le même prénom que dans "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan toujurs en salle ) et la belle Mélanie Thierry (qu'on voit peu depuis quelques temps) en assitante de l'artiste (et non plus l'amante plus jeune). Dans le rôle Loïe Fuller une Soko investie, touchante mais qui manque un peu d'effacement dans le sens où elle est Soko plus qu'elle n'incarne son personnage. Par contre, dans le rôle de Isadora Duncan, bien que secondaire dans le récit, est incarné par une Lily Rose Depp incandescente. Après un premier film "Tusk" (2014) de Kevin Smith, l'année 2016 est celle qui va mener la jeune fille de 17 ans au firmament avec les "Yoga Hosers" (2016) de Kevin Smith et "Planetarium" (2016) de Rebecca Zlotowski. Malgré un temps à l'écran bien moindre Lily Rose Depp est bel et bien celle qui marque de son magnétisme et vole la vedette à Soko. Un film bancal donc, séduisant par bien des aspects mais pas assez assumé au niveau biopic. Stephanie Di Giusto rappelle : "Sa tombe est enfouie dans la végétation quand celle d'Isadora Duncan est magnifiquement entretenue. L'injustice perdure." A 100 mètre l'une de l'autre au Père Lachaise c'est effecivement un destin fait pour le cinéma. Biopic malhonnête assurément mais un beau film sur la création artistique et comme anti-thèse radicale, par exemple, du film "Showgirls" (1995) de Paul Verhoeven. Note qui risque fortement de évoluer, encore en réflexion...