KUBO ET L’ARMURE MAGIQUE vaut-il le coût en 3D ?

Faut-il aller voir Kubo et l’Armure Magique en 3D ?

Aaaaah, les studios Laika. Le Cinéphile Binoclard que je suis affectionne particulièrement les productions en stop motion (des marionnettes photographiées image par image) de ce studio, et ce pour trois raisons:

1: Leurs films sont beaux

2: Leurs films sont intelligents

3: Leurs films sont tous pensés pour le relief.

En effet, après Coraline, L’Etrange Pouvoir de Norman et Les Boxtrolls, Kubo est leur quatrième long métrage, et le quatrième tourné et conçu en 3D. Chez Laika le relief est réfléchi dès les premières étapes de la production, et nous allons voir ensemble que ce soin est visible sur toute la durée du film, puisque nous avons là affaire à l’une des meilleures 3D de l’année, rien que ça !

KUBO ET L’ARMURE MAGIQUE vaut-il le coût en 3D ?

Certains panoramas laissent bouche bée.

Une profondeur enchanteresse.

Le ton est donné dès le premier plan : de l’eau à perte de vue, des vagues gigantesques, des jaillissements de pluie, on plonge littéralement dans le récit. Plus le film avance, plus on se rendra compte que l’effet de profondeur ne faiblit pas, les décors sublimes sont magnifiés par le volume que la 3D leur confère, et on se sentira souvent tout petits face aux panoramas que le métrage nous offre.

Les séquences de combat contre des monstres géants sont d’autant plus épiques en relief : le squelette géant paraît titanesque, on se met à la place de nos héros, et on craint d’autant plus pour leur sort quand on voit les proportions homériques de leur quête.

Le film passe près du sans faute mais certains flous d’arrière plan lors de séquences de dialogue viennent entacher le bilan : rien de dramatique puisque c’est assez rare, mais c’est regrettable tant l’ensemble est proche de la perfection.

Cette micro déception est contrebalancée par le brio avec lequel les séquences de nuit sont rendues. Si certains films en 3D se viandent sur ce point, en n’anticipant pas la baisse de luminosité due au port des lunettes, ce n’est pas le cas de Kubo, et ce pour notre plus grand plaisir, les passages de nuit étant assez nombreux. Un grand bravo pour la séquence sous marine de nuit qui est claire et d’autant plus envoûtante en relief.

KUBO ET L’ARMURE MAGIQUE vaut-il le coût en 3D ?

Flou à l’arrière plan, mais jaillissement important !

Des jaillissements ! Beaucoup ! Et puissants !

Nombre d’entre vous se fichent un peu de la profondeur et de son pouvoir immersif, ce que vous voulez bande de malandrins, c’est du jaillissement ! Et bien figurez-vous que pour une fois, vous ne serez pas déçu. Ceux d’entre vous qui ont vu Coraline, L’Etrange Pouvoir de Norman ou encore, dans un autre registre, la séquence en stop motion dans Harold et Kumar fêtent Noël en 3D, savent que les studios Laika n’y vont pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de vous balancer des choses au visage, sans tomber dans le piège de l’effet gadget.

Kubo ne déroge pas à la règle et justifie ses nombreux jaillissements par le concept même du film : le héros a le pouvoir de faire s’animer des origamis, les faire s’envoler dans les airs et virevolter dans la salle de cinéma par la même occasion. Mais ce n’est pas tout, puisque les autres personnages vont avoir des spécificités compatibles avec le relief. Le samouraï scarabée est ainsi doué au tir à l’arc, Madame Singe est une as du combat, et cela donne lieu à des jaillissements spectaculaires tout au long du film.

Qu’ils soient plus ou moins prononcés, ils sont toujours de la partie, souvent par le biais d’objets au premier plan.  La sensation de relief est présente pendant la totalité du film, et pas seulement sur les scènes d’action. Chapeau.

KUBO ET L’ARMURE MAGIQUE vaut-il le coût en 3D ?

Ce monstre regrette de ne pas avoir pris ses lunettes 3D pour voir Kubo dans toute sa splendeur.

On veut plus de Kubo !

Vous vous en doutez, Kubo et l’Armure Magiqueen plus d’être un superbe film d’animation, bénéficie d’un relief remarquable. Avec ses jaillissements fréquents et sa profondeur infinie, le film fait un quasi sans faute – maudits flous d’arrière plan ! Le cercle des rares films à voir absolument en 3D accueille un petit nouveau, une référence pour les futures productions animées. Prenez-en de la graine, Disney !

Réalisé par Travis Knight avec les voix originales de Art Parkinson, Charlize Theron, Matthew McConaughey…

Sortie le 21 septembre 2016.