[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?

[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?
(Critique de l'épisode pilote)
Même si ces deux derniers opus, divertissants mais souffrant cruellement de l'absence au scénario de Shane Black, sont bien loin d'être à la hauteur de l'aura qualitative de l'Arme Fatale 1 et sa suite directe; la quadrilogie Leathal Wheapon est décemment, à l'instar des franchises Rocky, Rambo ou même Die Hard, un monument du cinéma décomplexé et burné des 80's.
Une référence absolue du buddy movie racé et intelligent, flirtant constamment sur le fil tenu de la comédie burlesque et du polar noir musclé et ce, grâce à une association de talents tutoyant constamment du bout des doigts la perfection; que ce soit le trio Mel Gibson/Danny Glover et Joe Pesci - à l'alchimie magnifique - devant la caméra survoltée d'un Richard Donner rarement aussi inspiré, la plume majestueuse de Shane Black au script ou même la musique inoubliable d'Eric Clapton.
[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?

Intense, prenant et méchamment porté sur les punchlines et les coups qui font mal, L'Arme Fatale premier du nom est chef d'oeuvre en son genre, et un objet de culte plus qu'intouchable aux yeux des cinéphiles que nous sommes.

Clôt avec plus ou moins de réussite via l'inégal mais touchant dans son esprit famille L'Arme Fatale 4, la saga teasait depuis plus d'une décennie un potentiel retour sur grand écran, que ce soit par un espéré cinquième long chapeauté par Black himself, un remake pas franchement désiré voir même un prequel improbable (avec Chris Hemsworth en rejeton de Martin Riggs !).

Une arlésienne qui prendra finalement la forme d'un remake télévisé aussi périlleux que méchamment attendu au tournant, hébergé par une chaine aux abois (la FOX, déjà auteure de l'horrible version télé de Rush Hour la saison dernière) et chapeauté par un showrunner, Matthew Miller coutumier du genre (la vénéré Chuck), mais dont les récents échecs (666 Park Avenue mais surtout Forever) laisse à penser que le bonhomme a perdu son mojo.

Devant la caméra, si Damon Wayans n'a décemment rien à envier à Danny Glover (Le Dernier Samaritain, Le Dernier Samaritain...), c'est surtout du côté de Clayne Crawford que les craintes étaient maximales, tant il est une évidence que le bonhomme, aperçu sur les séries Leverage et Rectify, est à des années-lumières du charisme animal et du talent tout aussi monstrueux que possède le grand Mad Mel.
[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?

Reste que pester devant une telle entreprise, à l'heure ou Hollywood remake/reboot à tout va les oeuvres majeures de notre enfance, serait peine perdue, surtout qu'aucun tâcheron télévisé ne pouvait écorner l'aura géniale de la saga, et encore moins de l'oeuvre originale; au statut gentiment incontournable dans la pop culture.

Redouté mais pas encore conspué (malgré une galerie impressionnante d'a priori négatifs le concernant), l'épisode pilote de ce remake a pointé avant-hier soir le bout de son nez outre-Atlantique et, s'il est évident que Lethal Weapon est loin d'être aussi réussie et prenant que L'Arme Fatale version Donner; il n'en est pas moins un cop show divertissant, bien loin de l'aspect pâle copie que laissait présager sa maladroite campagne promotionnelle.

S'il reprend, logiquement, les caractéristiques majeurs de l'oeuvre mère (un Riggs meurtri et borderline suite au décès de sa femme, un Murtaugh ménagé par sa tribu et dépassé par la folie de son nouveau partenaire) à coups de clins d'oeils assez forcés, le show de Miller tend pourtant plus vers le buddy movie pur et dur, certes peu novateur - et encore moins original -, que la resuscée impersonnelle.

Plus nerveuse et tendue que les séries du genre actuelles, toujours autant porté sur les punchlines assassines que l'action bien sentie, Lethal Weapon tire judicieusement sa force dans l'alchimie convaincante d'un duo vedette solide quand les deux comédiens partagent l'écran (on croit réellement à leur sympathique jeu du chat et de la souris), mais nettement moins quand ils se retrouvent séparés (Wayans fait du Wayans et assure, tandis que Crawford manque cruellement de charisme et de justesse).
[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?

Pas la purge attendu, sans pour autant être un épisode d'introduction des plus enthousiasmants, le pilote offre une enquête certes basique et prévisible mais suffisamment bien troussée pour servir d'amuse-bouche aux douze épisodes suivants.

Mais le véritable dilemme entourant ce projet depuis ses prémisses, se posera donc dès le second épisode la semaine prochaine, à savoir est-ce que Miller assumera un regard véritablement neuf au concept du buddy movie sur grand écran avec une intrigue principale ambitieuse, ou se bornera-t-il a calquer la sauce indigeste du cop show basique des grands networks (un épisode = une enquête) ?

Dans l'état, si son intérêt peine encore à trouver une certaine légitimité, la série se laisse mirer sans grand déplaisir, mais nous sommes décemment en droit d'en attendre beaucoup, beaucoup plus à son sujet pour ôter ne serait-ce qu'un temps, les films originaux de notre mémoire...


Jonathan Chevrier


[FUCKING SÉRIES] : Lethal Weapon : Le remake télévisé de trop ?