Le chardon et le tartan, une saga littéraire qui prend l’eau

( SOURCE:gardiennedeslivres.eklablog.com )( SOURCE:gardiennedeslivres.eklablog.com )

Il faudra être un peu patient avant que le titre de mon article prend toute sa légitimité. En outre, je n’ai pas encore vu la série donc je n’ai pas de point de comparaison. Mais, j’avoue que Sam Heughan est une raison à lui toute seule. Affaire à suivre donc!

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LE CHARDON ET LE TARTAN, UNE SAGA LITTÉRAIRE QUI PREND L’EAU

Résumé: Ancienne infirmière de l’armée britannique, Claire Beauchamp-Randall passe des vacances tranquilles en Ecosse où elle s’efforce d’oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front…Au cours d’une promenade sur la lande, elle est attirée par des cérémonies étranges qui se déroulent près d’un menhir. Elle s’en approche et c’est alors que l’incroyable survient : la jeune femme est précipitée deux cents ans en arrière, dans un monde en plein bouleversement ! 1743.

Impossible d’y échapper à la contagion Outlander ou Sassenach pour les initiés autant pour la saga littéraire que pour la série qui elle aussi rencontre un énorme succès. C’est d’ailleurs grâce à cette dernière que la saga littéraire de Diana Gabaldon a connu une nouveau souffle.

Du coup, j’ai été moi aussi contaminé par cette folie livresque. Me retrouvant tout un après-midi à courir dans les librairies à demander poliment mais vaguement impatiente: « Avez-vous le C et le T ? ». Peine perdue malheureusement; d’autres me proposeront de le commander. L’ ironie voudra cependant que Merci pour ce moment soit en triple exemplaire; 50 nuances de gris idem. Curieux monde dans lequel nous vivons non?

Néanmoins, je ne me décourage pas pour autant; et en arrivant chez moi, je cours vers le mal en personne: Amazon. Youpi! Le premier tome existe en format numérique et à onze euros seulement. Mais, voilà problème: Je n’arrive plus à me connecter sur mon compte. C’est comme si le monde entier se liguait contre moi pour ne pas que j’achète ce livre. Voyant mon désespoir, mon père me propose de se connecter avec son compte et donc me voilà, contrainte de lire l’œuvre sur sa liseuse à cause des DRM. Mais, j’ai le livre c’est déjà ça non?

Verdict, roulements de tambours. L’espoir et l’acharnement étaient-ils à la mesure de l’attente? Dans l’ensemble, oui. Dès qu’on le commence, on ne peut plus le lâcher. Le chardon et le tartan a tout pour séduire: histoire, amour, intrigues et manigances politiques, trahison, religion, voyage dans le temps, magie noire…etc. Il y a vraiment de quoi satisfaire tous les publics bien que j’imagine les lectrices féminines y trouver leur compte bien plus que les hommes.

En effet, Jamie est une raison suffisante à lui tout seul. Je ne sais pas si c’est le kilt, la tignasse rousse et les Highlands mais son personnage ne laisse personne indifférent. Je trouve d’ailleurs que c’est lui le plus intéressant; celui qui évolue le plus aussi. C’est un jeune Highlander fidèle, loyal mais aussi candide par moment. Ce qui se révèle assez touchant notamment dans ses rapports avec la gente féminine.

Là où habituellement et surtout à cette époque, les femmes en prennent plein la gueule; l’auteure prend le parti pris de faire de Claire une féministe avant l’heure mais pas seulement. Ici, on a presque l’impression que les rôles sont inversés. L’homme subit tous les pires maux inimaginables et c’est la femme qui fait tout pour sauver et protéger l’homme qu’elle aime.

Autant Jamie a été un coup de cœur autant j’ai moins accroché avec Claire. Livresquement parlant, elle m’a apparu tête à claques, têtue et bourrue. Elle se met toujours dans des situations dangereuses, agissant avant de réfléchir et manque énormément de recul. Au cours de ce premier tome, elle a été relativement épargnée mais j’aimerai qu’elle ait une bonne leçon. Rien de cruel mais quelque chose qui la fasse réagir. Dans un même temps, j’aime son franc parler et le fait qu’elle ne se laisse pas faire notamment dans un milieu profondément macho. Mais, là d’où elle vient, les femmes ont leur mot à dire et heureusement. Et bien qu’elle est traversé le temps, elle ne voit pas pourquoi elle devrait changer.

D’ailleurs, ce conflit de génération est particulièrement intéressant. Après la seconde guerre mondiale, elle est mariée et continue d’exercer en tant qu’infirmière. Alors que là où elle se retrouve, les femmes sont cantonnées aux tâches ménagères et à leurs rôles d’épouses, de mère. Forcément, Claire détonne d’autant que ses connaissances en médecine sont avancées pour l’époque.

J’ai particulièrement aimé la médecine de l’époque entièrement tournée vers les plantes; et parfois même, des morceaux de souris. Il est appréciable de voir des remèdes d’antan valables encore aujourd’hui tel que le vinaigre de cidre, la camomille, l’ail et j’en passe. Dans un autre registre, la religion ou/et les croyances sont bien présents. Il faut dire que les Highlands sont un terrain propice à toute sorte de croyances et légendes comme le cheval d’eau ou encore le très célèbre monstre du Loch Ness.

Moins léger, les chasses aux sorcières étaient semble-t-il fréquents; qu’en était-il des sorciers je me demande. Et que dire, des intrigues politiques des uns et des autres, des revirements au sein des clans? Des alliances qui se font et défont au mépris du sang, de l’honneur et de l’amitié? Ce dernier point a été peu ou pas assez développé ici. J’aurai aimé davantage de complots, de trahison et d’histoire sur l’Écosse. Cela dit, je pense que le lecteur va être particulièrement gâté dans ce domaine dans les prochains opus ( que je compte lire évidemment).

Mais, ce qui m’a le plus dérangé sans nul doute c’est le choix de la narration ( fréquent chez moi je sais). Ici, le narrateur est Claire et bizarrement, j’aurai préféré un externe pour plus d’objectivité et pouvoir sonder l’âme, les pensées de chacun des personnages. Tout est vu et vécu à travers les yeux de la jeune femme avec toute l’impartialité que cela présuppose. Sans oublier que l’histoire n’est pas la tasse de thé de Claire. Aussi, on reste souvent sur notre faim.

En outre, les moments intenses sont souvent précédés de moments rocambolesques comme celle avec le loup qui m’a rappelé celle du très mauvais, Jason Bourne l’héritage. Parfois aussi et c’est peut-être ce que reprocherait le lecteur masculin c’est le sentimentalisme de certains passages. Pour ma part, cela ne m’a pas trop dérangé; ça change du  » Tu es trop bonne » on est d’accord. Par ailleurs, si 50 nuances de gris m’a laissé totalement de marbre ( si ce n’est pas de dégoût parfois), les scènes torrides entre Jamie et Claire ne m’ont pas laissé indifférente. Et pour mon grand bonheur, ici la déesse intérieure de Claire était sans voix dieu merci!

Le chardon et le tartan nous propose un voyage à travers les siècles entre tradition et modernité. Tantôt romantique tantôt instructif ou encore nerveux. Inutile de dire que la tension et la maturité iront crescendo au fil des tomes.

16,5/ 20

LE CHARDON ET LE TARTAN, UNE SAGA LITTÉRAIRE QUI PREND L’EAU

TOME 2

Je pensais retrouver Claire et Jamie au cœur d’intrigues politiques, de complots à Versailles. Il n’en est rien ou presque. Dommage!

Pourtant, cela avait bien commencer avec le changement de narration quoique déstabilisant puisque l’histoire reprend plusieurs années après le retour de Claire dans son époque. Le lecteur se demande alors ce qu’il est advenu de Jamie, pourquoi a-t-elle dû rentrer. Aussi, on ne peut s’empêcher de craindre le pire même si une bonne surprise nous attend.

Le point de vue changé fait du bien car on délaisse Claire et son caractère bien trempé. On la découvre avec plus d’objectivité bien que cela ne dure pas longtemps puisque cette dernière va évidemment reprendre le fil de l’histoire.

Et là, on retrouve un tome 1 version France. Tous les hommes trouvent soit Claire Jolie soit dangereuse. Le viol n’est jamais loin; les tentatives de meurtres également. Heureusement que Jamie reste Jamie; et, que d’autres personnages intéressants croisent leur route comme le  » batricien » par exemple. Malgré tout, je dois avouer que Claire m’a paru bien plus sympathique dans cet opus; plus mature moins tête brûlée. Elle n’est plus l’impétueuse Claire qui agit puis réfléchit. Bon parfois, la nature revient au galop mais il semble que la « spoiler » l’ait transfigurée.

En revanche, je trouve dommage la façon dont Dougal et son frère ont été traité. Ils passent souvent au second plan alors que pour moi ils n’ont rien d’anodin. Idem pour Geillis Duncan d’ailleurs. Quant à l’éternel ennemi juré de Jamie ( c’est comme les cheveux d’Eleanor quand y en a plus y en a encore), je me demande si un jour il prendra sa retraite. En même temps, vu le lien qui les unit tous les trois; ça m’étonnerait. Et, peut-être que ce n’est pas plus mal finalement.

Le domaine de Jamie dans les Highlands reste mon endroit et mes moments préférés. Car, quand j’y suis je pense:  » Home sweet home« . Entendez par là que j’y suis comme chez moi avec Jenny, son époux et ses nombreux enfants. Jamie et Claire y sont également à l’abri; et c’est là-bas qu’ils ressemblent le plus à une famille.

Comprenez ceci, Le chardon et le tartan a une mécanique bien huilée offrant au lecteur un début et une fin pourvues de questionnement, de suspens. Au milieu, ce n’est pas toujours passionnant ni original car tout sonne trop comme déjà-vu. Et encore une fois, l’aspect historique manque à l’appel; un Outlander version les Tudors aurait certainement gagné en profondeur.

13.5/20

LE CHARDON ET LE TARTAN, UNE SAGA LITTÉRAIRE QUI PREND L’EAU

TOME 3 § 4

C’est là que mon titre va prendre tout son sens. C’est sensiblement à partir du tome 3 que cette saga commence son naufrage.

En fait, tout se résume à une seule phrase: « Même joueur joue encore « . Indéfiniment ai-je envie d’ajouter. Il m’a fallu trois tomes pour comprendre que Diana Gabaldon n’était pas du tout intéressé par l’histoire des Highlands mais plus par le sentimentalisme à gogo. Ça et les scènes de sexe vraisemblablement. On pourrait même classer sa saga dans le genre Mum porn. On atteint quand même le summun quand Claire se fait elle même une gâterie sur un rocher au milieu des algues et ce, un soir de pleine lune bien entendu.

Mais, je crois que le pire c’est le tome 3.  En dirait un mélange de Amistad, La porte des secrets, les sorcières d’Eastwick, En pleine de tempête et peut-être aussi, un peu de Walking Dead. Et comme vous le supposez, c’est cent fois moins bien. C’est toujours le même scénario bien rodé, une nouvelle terre d’accueil et toujours plus d’ennuis. Tout le monde veut coucher avec Claire ou Jaimie; et, en découdre avec eux. Voici, le résumé général pas si loin de la vérité; et l’impression générale qui s’en dégage en tout cas.

C’est du réchauffé, du copié-collé des premiers tomes. Il semble que l’auteure est trouvée le filon ou qu’on l’a vraisemblablement poussé à publier au plus vite les suites des aventures ô combien extraordinaires et périlleuses de Jamie et Claire. En plus, en dirait que la poisse et les désirs se transmettent de génération en génération. D’ailleurs, je suis étonnée qu’il n’y ait pas de spin off sur X et Y. Mais, qui sait tout est encore possible.

Et, on revient à l’inexploitation correcte du reste des personnages. Entre ceux qui meurent comme si de rien n’était et ceux qui réapparaissent au fil des envies. Pour combler un vide ou pour faire tapisserie. Il y a ceux qui avaient un fort potentiel comme Geillis Duncan et qui au final, parait plus stupide qu’elle ne l’est véritablement.

J’ai eu quand même envie de pousser des soupirs jusqu’au tome 4 où j’ai scrupuleusement choisi un moment en particulier. Un qui se promettait d’être fort et riche en émotion. Que nenni! Rien de transcendant ni de marquant mais une absence totale de sentiments, de lien filial. Et pourtant, la famille aurait dû au cœur, le moteur même de ce tome. Ben non, encore une fois on reste de marbre.

Pour le reste, je ne pourrai dire vu que je n’ai pas lu le reste sauf si j’ai bien compris qu’on prend Mini X et Mini Y et qu’on reprend tout depuis le début. A ce rythme-là, Claire et James vont devenir qui sait de vrais Highlanders genre comme Duncan Macleod. Qu’il y a aura toujours un Frank Randall bien plus pire au milieu de tout ça.

On secoue bien et on recommence. Game over pour moi. Peut-être que j’essaierai la série peut-être pas. On verra. La recette ne prend plus en tout cas sur moi.