Divines

Par Cinealain

Date de sortie 31 août 2016


Réalisé par Houda Benyamina


Avec Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel,

Jisca Kalvanda, Yasin Houicha, Majdouline Idrissi

Genre Drame


Production Française

Synopsis

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia (Oulaya Amamra) a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna (Déborah Lukumuena), sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca (Jisca Kalvanda), une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui (Kevin Mischel), un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

Entretien avec la réalisatrice relevé dans le dossier de presse.

Houda Benyamina est une réalisatrice engagée et autodidacte. Diplômée de l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes), elle se forme à la réalisation grâce à l’association 1000 Visages, qu’elle a fondé en 2006 pour démocratiser le cinéma. C’est avec cette structure qu’elle réalise son premier court-métrage Ma poubelle géante en 2008, grâce auquel la repère son producteur Marc-Benoit Créancier. Son moyen-métrage Sur la route du paradis réalisé en 2012, a été primé dans de nombreux festivals.


Avec Divines, Houda est lauréate du Groupe Ouest et de la fondation Gan pour le cinéma en 2014.

Divines Caméra d'or au Festival de Cannes 2016.

Houda Benyamina et Willem Dafoe  Photo © Alberto Pizzoli / AFP

Depuis quand ressens-tu que ce film est en toi ?


Mon besoin de créer vient toujours d’un sentiment d’injustice. À l’origine du film, il y a eu les émeutes de 2005, que j’ai vécue de l’intérieur. J’ai raisonné mes proches, mais j’avais moi aussi envie de sortir et de tout défoncer. Je me suis ensuite demandée pourquoi cette colère n’avait pas abouti à une véritable révolte. Au final, il n’y a pas eu de revendications, les jeunes ont brûlé des voitures en bas de chez eux et ne sont pas sortis du périmètre dans lequel ils étaient cantonnés, faute de la maîtrise du verbe, faute d’intelligentsia. Il y a dans l’histoire les fantômes de Zyed et Bouna, et des humiliés de notre société. Je ne dirais pas pour autant que Divines est un film de révolte. C’est un constat.
Pendant le montage financier du film, on nous a souvent servi "on ne va pas vous aider, il y a déjà trop eu de films de banlieue." Ça ne veut rien dire, "un film de banlieue". On ne dit jamais par exemple "il y a déjà trop eu de films qui se passent à Paris." J’ai tenu, parce que c’est un fait, à ce que la diversité ne soit pas un événement dans mon histoire, et qu’elle soit universelle. Je parle de gens en prise avec leurs émotions et qui font avec les moyens du bord.
J’ai voulu donner chair à cette jeunesse trop souvent stéréotypée et méconnue, dans toute son humanité, belle et laide. Divines est une tragédie, mais l’humour et la vie sont au centre du film, que je voulais lumineux.
Je rêvais aussi d’un film en mouvement. C’était le principal pour moi : explorer ma liberté artistique, obtenir une forme organique. Organique, c’est à dire être dans le
cœur et la vérité, pas dans l’intellect. Je ne cherche pas à être didactique, ça ne m’intéresse pas. La parole peut mentir, pas le corps, et je voulais partir des corps.

Dounia, le personnage principal, se réinvente tout le temps dans Divines. Comment as-tu écrit ce personnage ?


Avec Dounia, je voulais créer un monstre, et ce terme n’a rien de péjoratif pour moi : elle est hors norme. Le fait qu’elle soit sans concessions, qu’elle porte en elle des rêves bigger than life, qu’elle ne lâche jamais, en fait quelqu’un d’extraordinaire. Je voulais qu’elle soit un héros, une inspiration. Il y a autant de moi dans Dounia, que de Romain Compingt, mon coscénariste qui a une très forte sensibilité dans son écriture. On s’est d’ailleurs glissé dans la peau de tous les personnages, en essayant de ne pas leur coller des idées et de se laisser guider par eux. Il était important que Dounia ne soit pas simplement une fille qui joue les bonhommes. Comme nous tous, elle est multiple, tour à tour féminine, masculine, fille, mère, amante, caïd, femme fatale, bourreau et victime.
Oulaya Amamra, qui interprète Dounia, est ma petite soeur. Je la forme dans mes ateliers théâtre depuis qu’elle a 12 ans, tout comme Jisca Kalvanda, qui joue Rebecca. J’ai mis très longtemps à considérer Oulaya pour le rôle, même si c’était une évidence dès le début pour Pierre-François Créancier, le directeur de casting. Je trouvais qu’elle ne dégageait pas la dureté du personnage, et qu’elle était trop jeune pour réussir un tel travail de composition. Qui plus est le tournage allait être dur, j’allais demander à l’actrice des choses extrêmement compliquées, et je craignais que cela n’abîme notre relation. Oulaya a bataillé comme une dingue pour me convaincre du contraire, en participant à tous les ateliers d’audition en tant que réplique. Elle s’est même fait virer de son lycée catholique, a arrêté la danse classique pour se mettre à la boxe ! Elle a fini par s’imposer. Il y a eu une telle fusion entre elle et le personnage qu’elle nous a permis de le faire naître totalement dans les dernières versions du scénario – elle n’était jamais très loin quand Romain et moi écrivions… En plus de sa folie et de sa puissance, elle a apporté à Dounia un sens de l’humour et une gentillesse qui étaient embryonnaires dans les précédentes étapes d’écriture.

Dès le début, Dounia dit : "Mes mains sont faites pour l’or" et des élèves chantent "Money, money, money". L’argent est un des thèmes majeurs du film ?


C’est le thème politique du film, en confrontation constante avec le thème du sacré. Dounia est plongée dans la vie d’ici-bas, Djigui, son alter ego masculin, est lui dans la vie "d’ici haut". Leurs aspirations sont universelles : la possession et l’élévation spirituelle. Je ne tiens pas à condamner l’avidité de Dounia.

Son véritable objectif, c’est la dignité. Comme Djigui dans son art, la danse, elle est aussi à la recherche du beau. Elle dit : "Mes mains sont faites pour l’or." Pas l’argent, l’or ! On a tous droit à ce qui est inestimable.

Le film est traversé par les rêves des gens.


Exactement. Tous les personnages du film répondent finalement au même objectif, ils cherchent à s’élever, même l’Imam qui malgré ses discours n’est pas connecté à son réel. Je ne crois ni au bien ni au mal, mais à la nécessité d’apprendre : mes personnages sont en apprentissage.
La plus pure est Maimouna, la figure du sacrifice, qui porte l’amour de l’autre dans toute sa gratuité. Tout ce qu’elle veut c’est être là pour Dounia. Le véritable grand amour de l’histoire, c’est celui de ces deux filles, qui fait d’elles des êtres divins : l’amour avec un grand A, l’amour universel.

Comment Déborah Lukumuena (Maimouna) est arrivée jusqu’à toi ?


Nous sommes partis de Laurel et Hardy en pensant le duo de Dounia et Maimouna, dans le paradoxe des corps, avec la petite gringalette qui rêve de puissance et la plus imposante qui n’est que douceur. Pour Maimouna, j’avais envie d’une nana forte avec des formes à l’écran ! Quand j’ai vu les premiers essais de Déborah, j’ai pleuré. Je savais que c’était elle, mais je voulais tester son endurance et son engagement. Je l’ai ainsi préparée pendant neuf mois pour le rôle, sans lui dire qu’elle l’avait. C’était dur, mais elle n’a pas lâché.
J’insiste sur le fait que Déborah, Oulaya et Jisca sont des actrices, je ne me suis pas contentée de les filmer telles qu’elles, en mode reportage. Elles ont été capables de porter des rôles de composition, de jouer des émotions et des situations qu’elles n’ont pas vécues, avec humanité, un point de vue, une intelligence. Je ne saurais filmer des gens bêtes. Le plus important pour moi chez les acteurs est qu’ils soient enseignables. Kévin Mischel, qui joue Djigui, est danseur, et il s’est lancé à corps perdu dans l’art dramatique pour le rôle. Je demande à mes interprètes de me suivre à la vie à la mort, même si je les emmène droit dans le mur. Il faut qu’ils y croient quoi qu’il en coûte. C’est la base.

Kevin Mischel et Oulaya Amamra

Dans le film, il y a des échos constants entre nous et le ciel. Pourquoi ce thème du sacré ?


L’Islam est vécu comme le grand méchant loup, l’ennemi public numéro un. Pourtant, c’est une religion de l’amour. Le film cite le Coran : "Guide nous vers le chemin de la rectitude." La rectitude, c’est justement l’aspiration de nous tirer vers le haut. Et l’élévation ne peut passer que par l’amour. Pour moi, c’est essentiel, et c’est pour ça que le film commence dans le rituel, avec cette sensation d’être dans le cosmos.
Maimouna est évidemment le personnage le plus connecté à Dieu. Dounia, elle, est dans une contradiction constante entre sa quête de spiritualité et ses ambitions. Elle n’est pas dans son réel besoin. Je trouve qu’il y a très peu de gens qui savent identifier leurs réels besoins, et qui sont capables d’aimer. C’est pourtant la seule et véritable quête.
Avec le titre, il y a une revendication très affirmée, où le divin est féminin. En vérité, pour moi Dieu est autant homme que femme. À l’origine, le film s’appelait Batarde, parce que c’est le surnom qu’on donne à Dounia, dont elle veut se débarrasser en se lançant dans le deal. Mais nommer le film ainsi aurait été réducteur, en un sens cela aurait donné raison aux détracteurs du personnage. Je veux qu’on dise des filles sur l’affiche, une noire et une arabe, qu’elles sont divines, pas des bâtardes. La thématique principale est plus large qu’une histoire de deal et d’identité, c’est effectivement le sens qu’on donne au sacré.

L’écriture aussi, a été un vrai moment de quête...


Pour paraphraser Gabin, le plus important pour moi dans ce travail c’est l’histoire, l’histoire, l’histoire. Et ensuite l’acteur qui arrive pour la porter et la transcender. Seule une écriture béton peut permettre la liberté de créer véritablement sur un tournage. Je voulais une histoire aux enjeux narratifs et thématiques puissants : il a fallu plus de trois ans pour aboutir le scénario. J’ai très vite compris qu’on ne s’improvise pas scénariste, pas plus qu’on ne devient chirurgien du jour au lendemain. Je me considère comme auteure réalisatrice, mais j’ai trop de respect pour la dramaturgie, un art complexe de maîtrise technique et émotionnelle, pour dire que c’est mon métier. Sur les conseils de mon producteur Marc-Benoît Créancier, j’ai rencontré Romain Compingt. J’avais le coeur du projet, il a apporté la science précise pour l’incarner, et je le considère comme le véritable scénariste du film. Il a su s’approprier mes thèmes, les lier à la narration, et travailler l’universalité de mon histoire. Nous n’avons eu de cesse ensuite de questionner les personnages, de déconstruire le scénario pour mieux le consolider. Nous avons formé un binôme "à l’ancienne", une véritable collaboration de réalisateur/scénariste, qui ne s’arrête pas à la mise en production du film, mais l’accompagne jusqu’à la fin. Notre dialogue a été constant, et toujours au service du sens. Pendant le tournage, Romain regardait les rushes tous les soirs, et nous en discutions. On a même statué sur la fin de l’histoire pendant que je tournais, et réécrit jusqu’au montage, au cours duquel il est intervenu ponctuellement.
Je me fous qu’une bonne idée vienne de moi, tant qu’elle est bonne. Romain et moi avons eu la chance de faire partis de la sélection annuelle 2013 de la résidence d’écriture Groupe Ouest ; nous y avons en partie développé le scénario sous la bienveillance des consultants, surtout celle de Marcel Beaulieu (brillant scénariste de Farinelli et tant d’autres), dans le cadre on ne peut plus inspirant du Finistère. Cet isolement nous a permis de nous connaître encore davantage avec Romain, et je crois que cela a bénéficié à l’écriture.

Je revendique un cinéma populaire. Je n’ai pas peur des grands sentiments et des personnages hauts en couleur. Romain croit comme moi que le cinéma est un art généreux, pas seulement réservé à une élite, et que cette optique n’empêche en rien la recherche de la subtilité, au contraire. Par l’émotion et le spectacle, on peut élever les gens et cela commence par l’écriture.

Moi, je dis toujours : je respecte mes pères, mais je tue mes pères. Je respecte la Nouvelle Vague, mais je tue la Nouvelle Vague. On doit s’inspirer des anciens, leur rendre hommage même, mais il faut s’en détacher et remettre l’écriture au centre de la création en connexion avec notre temps.

Le cinéma pour toi, c’est une guerre ou une religion ?


Les deux. Dans le Coran, il y a un hadith que j’adore : le vrai "djihad", la plus dure des guerres, c’est celle qu’on mène contre soi-même. Comme je revendique un cinéma en mouvement, je veux que mes collaborateurs le soient aussi. J’ai été un vrai dragon sur le plateau. J’ai exigé de tous d’être comme moi animé d’un besoin viscéral de porter cette histoire, et d’avoir une exigence indestructible.
Quand tu pries, tu te laves, cela demande une rigueur et une concentration particulière. En ce sens, le cinéma est pour moi une forme de religion. Je dis toujours que je cherche Dieu en faisant mes films.


Tu as l’impression d’avoir trouvé quelque chose ?


J’ai l’impression d’avoir appris ! Si j’avais trouvé, je ne ferais pas d’autres films. Si je trouve, je meurs.

Tu as créé l’association 1000 Visages pour démocratiser le cinéma. Comment relier ton engagement et ta quête artistique ?


Je dois beaucoup à mon association, elle m’a formée aux métiers du cinéma. Je nourris mon artistique de mon engagement et mon engagement de mon artistique. Le mot d’ordre de 1000 Visages est l’entraide. Il s’agit de créer librement avec ce que nous sommes, pas ce que les gens attendent de nous. J’ai fondé l’association car je trouvais le cinéma blanc, bourgeois et misogyne. Même en sortant de grandes écoles, sans réseau c’est compliqué de s’imposer, a fortiori si vous êtes noir, arabe, et une femme pour couronner le tout. 1000 Visages a pour objectif de détecter des talents dans les quartiers, de les faire émerger en leur proposant des formations (écriture, jeu, mise en scène), des outils pour réaliser leurs projets, des préparations aux grandes écoles (le Conservatoire National, la FEMIS…), cela en créant un réseau dont ils font partis, qui favorise des rencontres avec des professionnels. Ces derniers encadrent et partagent leurs parcours. On a réussi à créer une famille qui ne cesse de grandir. Il y a une nouvelle forme artistique venant des quartiers qui est en train de s’imposer.

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On voit beaucoup la précarité dans ce film. Dounia et sa mère vivent d’ailleurs dans un camp de Roms. On a l’impression qu’il y a une volonté de revenir à l’origine quand, dans les années 60, les banlieues étaient des bidonvilles.


Je suis une grande fan d’Elia Kazan, et j’adore America, America. Je voulais montrer que l’histoire se rejoue toujours. Tu te rends compte que rien n’a changé depuis les années 60 ? On est censé être un peuple intellectuel et moderne, et on laisse les gens dans une précarité terrible. Ce qu’on ne sait pas forcément, c’est qu’il n’y a pas que des Roms dans ces camps. Il y a des arabes, des noirs, des blancs… Je voulais l’incarner, être témoin de la société actuelle. La France, c’est le VIP Room qu’on voit dans le film, mais c’est aussi les bidonvilles.

Le visage de Dounia s’illumine quand elle rencontre Rebecca qui représente l’argent et le pouvoir. Comment est né ce personnage ?


Au début, Rebecca devait être un mec. Pendant mes recherches, j’ai rencontré Habiba, une dealeuse, et j’ai découvert que le caïd était une meuf ! Habiba est quelqu’un d’extraordinaire, d’une autorité fascinante, et je me suis beaucoup inspirée d’elle pour Rebecca.
Pendant l’écriture avec Romain, il y a eu toute la montée de l’extrême droite avec les résultats des Européennes, et nous en avons beaucoup discuté. Comment elle s’était intégrée dans le paysage politique, fait de ses idées des concepts qui ne choquent plus grand monde… Il voulait en parler, le dénoncer. Cela a nourri ma réflexion. Un jour, je l’appelle et je lui dis : c’est Rebecca le personnage politique du film ! Elle cherche le pouvoir, elle revendique le quant à soi, la possession, elle n’incarne pas des valeurs, elle prône l’individualisme et c’est comme ça qu’elle séduit. C’est ça la politique aujourd’hui.

Et pour une "bâtarde" comme Dounia, Rebecca devenait son père.


Sa mère de substitution, surtout. Si on me dit qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes dans mon film, je dirais à mes confrères réalisateurs qu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans les leurs. La recherche de la reconnaissance et du pouvoir n’est pas l’apanage des hommes.


Le thème du féminisme est extrêmement présent.


Non. Je n’ai pas fait un film féministe, j’ai fait un film humaniste.


Qu’est-ce que tu visualises pour Divines aujourd’hui ?


De l’émotion naît la réflexion… Je dis souvent que j’aurais pu poser des bombes, et que j’ai préféré poser des questions. J’espère qu’après avoir ri, pleuré, aimé avec Dounia et Maimouna, le public interrogera notre société, notre place en son sein, et surtout le rôle crucial de l’intime dans tout ça. Je souhaite que chacun questionne la nature et le sens de sa quête personnelle.

Mon opinion

Le film est à la mesure de la joie, et de l'explosion verbale, d'Houda Benyamina quand elle a reçu la Caméra d'Or au dernier Festival de Cannes.

Déchaîné, électrisant, passionné, pétillant, sincère, généreux et, courageux.

"Je rêvais aussi d’un film en mouvement. C’était le principal pour moi : explorer ma liberté artistique, obtenir une forme organique. Organique, c’est à dire être dans le cœur et la vérité, pas dans l’intellect. Je ne cherche pas à être didactique, ça ne m’intéresse pas. La parole peut mentir, pas le corps, et je voulais partir des corps." A déclaré la réalisatrice.

Les deux principales héroïnes sont révoltées face à leur quotidien maussade dans un environnement triste et désespérant. Un avenir sans grandes ouvertures. Si le scénario n'est pas exempt de quelques invraisemblances, celles-ci se trouvent vite gommées par une mise en scène lumineuse, inventive, avec des moments magiques. Tel ce passage quand, du plus haut des cintres d'un théâtre, Dounia et Maimouna, scrutent la chorégraphie acrobatique d'un danseur. Ou encore cette "envolée" dans une voiture imaginaire qui les transporte dans un autre univers.

Les dialogues sont parfois durs, souvent drôles, toujours savoureux.

Tout le casting est excellent avec, à sa tête, Oulaya Amamra, sœur de la réalisatrice. D'un talent absolument enthousiasmant, d'un incroyable naturel, d'une grande sensibilité, je pense aux passages avec sa mère, d'un incroyable charisme et d'une grande beauté, elle enchante du début à la toute fin du film.

Divines est inclassable et inoubliable.