Plane Of The Dead (Des zombies dans l'avion)

Par Olivier Walmacq

Genre : horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 2007
Durée : 1h29

Synopsis : Sur un vol commercial allant vers Paris, trois scientifiques transportent un cargo d'une extrême importance: la femme de l'un d'entre eux qui est en train de se transformer en zombie. Après un malheureux accident, le zombie, bien évidemment, s'échappe et l'enfer s'abat sur les passagers

La critique :

En 1969, La Nuit des Morts-Vivants (George A. Romero, 1968) marque une rupture rédhibitoire dans le cinéma horrifique. Que ce soit Dracula, le loup-garou, la momie ou encore le monstre de Frankenstein, toutes ces créatures sont évincées par des macchabées assoiffés de chair humaine. Une tendance qui se confirme dès les années 1970, avec Zombie (1978). George A. Romero devient la nouvelle référence d'un cinéma en pleine insubordination contre les codes établis.
Après le début des années 1990, le public commence légèrement à se lasser des morts-vivants. Qu'à cela ne tienne, dans les années 2000, le succès inattendu de Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2004) relance les inimitiés. Les zombies ne sont plus seulement synonymes de terreur, de sursaut et d'effroi.

Certes, leur arrivée impromptue inaugure toujours des temps funestes et de fin du monde, à la seule différence qu'ils sont associés à un ton résolument comique et égrillard, tout y associant (parfois) le found footage. Indubitablement, Plane of the Dead, réalisé par Scott Thomas en 2007, s'inscrit dans cette rhétorique. Le long-métrage n'a pas bénéficié d'une sortie dans les salles de cinéma.
Sorti directement en vidéo (DTV), le film est décliné sous plusieurs intitulés, notamment Flight of the Living Dead : Outbreak On A Plane et Des Zombies dans l'Avion. Cette série B impécunieuse surfe évidemment sur le succès Des Serpents dans l'Avion (David R. Ellis, 2006). Certes, ce dernier long-métrage n'est pas un film de zombies. Toutefois, son concept simpliste et laconique, donc des reptiles aux incroyables rotondités qui s'attaquent aux passagers d'un avion, inspire le cinéma horrifique.

Seul petit bémol et pas des moindres, Des Serpents dans l'Avion n'a pas spécialement convaincu les foules dans les salles obscures. Ensuite, certaines critiques ont vilipendé un film oiseux et prosaïque, incapable de transcender son sujet. Plane of the Dead sera-t-il capable de répondre aux attentes des fans ? Réponse dans les lignes à venir... La distribution du film ne réunit pas des acteurs très connus.
David Chisum, Christen Kerr, Kevin J. O'Connor, Richard Tyson, Erick Avari, Raymond J. Barry et Brian Thompson complètent le casting. Attention, SPOILERS ! Des scientifiques faisant des expériences sur la mort embarquent un étrange container dans la soute d'un avion de ligne faisant la liaison Los Angeles - Paris. Pris dans un violent orage, l'avion en détresse a du mal à être stabilisé et les nombreuses secousses provoquent l'ouverture du mystérieux container, qui libère alors un violent virus transformant toute personne à son contact en zombie assoiffé de sang.

Les survivants vont devoir lutter dans cet espace confiné et réussir à poser l'appareil pour s'en sortir. Certes, à priori, Plane of the Dead propose un concept novateur dans l'univers étriqué des zombies. A savoir des passagers cloîtrés dans un avion et bientôt assaillis par une horde de macchabées. Bref, remplacez les reptiles par des morts-vivants sanguinaires et vous obtenez une pellicule peu ou prou identique au film de David R. Ellis (donc Des Serpents dans l'avion, au cas où vous n'auriez pas compris).
Pourtant, Scott Thomas a au moins l'intelligence de se détacher de son modèle. Contre toute attente, Plane of the Dead ne se transforme pas en huis clos anxiogène, mais plutôt en une sorte de potacherie multipliant les rodomontades. C'est paradoxalement la plus grande faiblesse du film.

A aucun moment, Scott Thomas n'exploite un concept pourtant alléchant sur le papier. En mode "pilotage automatique'" (c'est le cas de le dire...), le cinéaste se contente de refourguer ses illustres références. Certes, par quelques allusions narquoises, le film établit une curieuse juxtaposition avec plusieurs grands classiques du genre. Hélas, la comparaison s'arrête bien là. Scott Thomas ne possède pas le talent d'un George Romero, d'un Lucio Fulci ou d'un Edgar Wright.
Que les spectateurs les plus impressionnables se rassurent. Malgré quelques effusions sanguinaires, Plane of the Dead se montre incroyablement timoré. Un peu trop peut-être. Visiblement, le film privilégie la psychologie de ses personnages à la profusion d'effets sanguinolents. Hélas, les différents protagonistes, beaucoup trop caricaturaux, policés et stéréotypés, ne suscitent guère l'intérêt. 
Certes, on relève ici et là quelques bonnes idées, ainsi que de nombreuses séquences d'action solidement troussées, surtout pour ce genre de série B. Toutefois, rien de bien sensationnel au tableau de bord. En l'état, Plane of The Dead reste une série B probe qui s'adresse avant tout aux irréductibles du genre. En résumé, le long-métrage se suit avec un ennui poli.
A l'instar Des Serpents dans l'Avion, Plane of the Dead ne parvient jamais (ou presque) à exploiter son sujet. Bref, on navigue sans cesse entre le nanar et la série B absconse.

Note : 08/20

 Alice In Oliver