HOKKU : La poésie par l’image

Par Le Cinéphile Anonyme @CinephilAnonyme

Il y a quelques jours, nous avons eu le plaisir de rencontrer Jimmy Vallentin, un jeune réalisateur et monteur travaillant au cœur de la cité des papes. En janvier 2016, il a lancé Hokku, une série conceptuelle de poèmes visuels ayant pour ambition de transmettre des émotions, des sentiments à ses spectateurs.

Photo © Thomas O’Brien www.facebook.com/thomasobrienpro

En janvier 2016, une nouvelle chaîne a fait son apparition sur Youtube. Intitulée Hokku, elle est lancée avec un premier court métrage au titre plutôt mystérieux : « Raconte-moi ». Ce poème visuel nous propose de suivre le quotidien d’un jeune vidéaste qui semble se sentir un peu seul et nous vous conseillons vivement d’aller découvrir les six premiers poèmes postés en ligne.

Ce qui marque au travers de ces premières vidéos, c’est la qualité de la réalisation, du montage et de la bande originale. On a donc voulu en savoir un peu plus et nous avons pris rendez-vous avec le poète visuel pour discuter de son projet. Si la qualité technique est si présente dans Hokku ce n’est pas vraiment par hasard. Et pour cause, Jimmy Vallentin est réalisateur-monteur à Avignon et travaille depuis deux ans auprès de François Theurel alias Le Fossoyeur de Films. Tout un petit groupe de vidéastes s’est en effet organisé autour d’un cinéma créé il y a un peu plus d’un an, Le Pandora. Au cœur de l’établissement, des créateurs de contenus parmi lesquels Hokku, Raptus, Axolot, La Brigade du Livre, French Food Porn, Le Fossoyeur de Films et le Professeur Martinez se sont associés au sein d’un pôle création.

Chez les vidéastes de Pandora Création, on distingue un certain éclectisme, les thématiques allant de la critique de films à la littérature tout en passant par la gastronomie déjanté. Cependant, la chaîne de Jimmy Vallentin, Hokku, propose quelque chose de très spécial qui relève plus de la contemplation que du divertissement pur et dur. Lorsque vous lancerez les épisodes, vous vous questionnerez sûrement sur le concept originel de la chaîne car il est vrai que les poèmes visuels ne sont pas légion dans le monde de la production audiovisuelle. Mais si vous êtes sensible aux belles images, aux bandes sons évasives, vous allez regarder les six premiers poèmes d’une traite.

Pour le moment, les poèmes visuels continueront d’être diffusés au rythme actuel, à savoir un épisode par mois. Cependant, Jimmy Vallentin nous a confié ne pas vouloir non plus tout planifier. Comme il nous l’a expliqué, une idée peut surgir à tout moment et là tout s’enchaîne : la préparation du matériel, le coup de fil aux copains/copines pour savoir qui est disponible pour tourner, une petite après-midi de tournage et le début du montage dans la foulée. Le jeune homme est si efficace que lorsqu’il tourne, il enchaîne directement le montage afin de disposer d’une première version en fin de soirée. Pour la musique, que nous avons beaucoup aimé, Jimmy Vallentin fonctionne au feeling, il cherche des sonorités qui lui plaisent sur sa guitare puis il peaufine tout cela à l’aide d’un logiciel afin de trouver des mélodies qui, comme ses films, font passer les émotions qu’il recherche.

Hokku, c’est peut-être ça alors, un moment à part qui nous permet de nous évader du quotidien devant un poème visuel qui nous transporte. Si vous êtes curieux, vous verrez qu’il y a énormément de commentaires sous les vidéos de Jimmy Vallentin car de nombreux internautes tentent de trouver des explications aux différents poèmes diffusés. Pour chaque vidéo, il a imaginé un passé et un futur à ses personnages et à ses situations mais il trouve amusant de lire et de découvrir ce que ses spectateurs voient à travers les petits films qu’il produit. Nous avons questionné le jeune vidéaste sur les théories que les gens développent autour des différents épisodes et il nous a dit qu’il y avait peut-être quelque chose de caché derrière Hokku. Le mystère reste entier !