The Toxic Avenger Part 3 : The Last Temptation Of Toxie (Toxie contre le Diable)

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Genre : horreur, gore, trash, comédie (interdit aux - 16 ans)
Année : 1989
Durée : 1h42

Synopsis : Quand Claire, l'amie aveugle de Toxic Avenger, a une chance de retrouver la vue, le justicier décide de trouver un moyen de rassembler l'argent nécessaire à l'opération

La critique :

Acteur, producteur, scénariste et réalisateur américain, Lloyd Kaufman est surtout connu pour avoir fondé la plus ancienne compagnie de cinéma américain. Bienvenue chez Troma Entertainment ! Pourtant, tout commence de façon assez timorée. Tancé et répudié par le système hollywoodien, Lloyd Kaufman s'ingénie à produire de nombreuses séries B grivoises et égrillardes.
Il faudra donc patienter jusqu'au milieu des années 1980 pour voir le tout premier succès débarquer en vidéo. Son nom ? The Toxic Avenger. Soit les péripéties d'un idiot congénital, technicien de surface à ses heures perdues et régulièrement semoncé par ses congénères, essentiellement des bodybuilders et de jolies blondinettes au look dépoitraillé. Aspergé de déchets toxiques, notre héros bêta se transforme en Toxie, un super héros vindicatif, difforme et particulièrement disgracieux.

Le monstre revanchard a des comptes à régler avec ses contempteurs et se venge en même temps de la bêtise de toute une communauté bien pensante. Paradoxalement, il devient la nouvelle égérie de la ville de Troma, ce super-héros qui vient mener une justice expéditive dans une cité gangrénée par la criminalité. Pour Lloyd Kaufman, le succès suprise de cette série Z impécunière constitue également une revanche contre le système hollywoodien.
Ostracisé par le passé, le voici désormais louangé par les critiques. Un oxymore. Les fans exultent et font de The Toxic Avenger la nouvelle référence trash et comique. Evidemment, Lloyd Kaufman et son fidèle comparse, Michael Herz, réalisent et produisent plusieurs volets dans la foulée. 

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Quatre ans plus tard, The Toxic Avenger Part 2 et The Toxic Avenger Part 3 : The Last Temptation of Toxie sont tournés dans la foulée (donc en 1989). Aujourd'hui, c'est le cas pathologique de The Toxic Avenger Part 3 qui nous intéresse. Inutile de citer la distribution du film, à moins que vous connaissiez les noms de Mitch Cohen, Mark Torgl, Andree Maranda, Pat Ryan Jr., Dan Snow et Gary Schneider, mais j'en doute. Niveau scénaristique, peu ou prou de surprises.
En résumé, nous sommes chez Troma. Par conséquent, le script brille avant tout par sa vacuité et son inanité. Attention, SPOILERS ! Quand Claire, l'amie aveugle de Toxic Avenger, a une chance de retrouver la vue, le justicier décide de trouver un moyen de rassembler l'argent nécessaire à l'opération.
Après une longue période de disette et de chômage, Toxie est alors engagé par la société Apocalypse Incorporated. Le super-héros est alors accueilli par un homme barbu au sourire faussement angélique. 
Son nouvel employeur n'est autre que le Diable. Très vite, Satan et ses prosélythes s'emparent de la ville de Troma et réduisent les habitants à l'état d'esclavage. Mais Toxie a bien l'intention de régler ses comptes avec Satan et ses ouailles. Dès les premières minutes, The Toxic Avenger Part 3 a le mérite de présenter les inimitiés. L'introduction du film se déroule dans un vidéo club tenu par des rabbins.
Quatre voyous débarquent et massacrent de nombreux clients. C'est sans compter sur l'arrivée impromptue du Toxic Avenger. Dès lors, Lloyd Kaufman ne se refuse aucune excentricité : un bras amputé, de grosses giclées de sang et même une main (en plastique) broyée par les soins d'un Toxic Avenger très en forme pour l'occasion. 

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Après un début tonitruant, le long-métrage perd soudainement de sa condescendance pour se focaliser sur le quotidien de Toxie. Certes, certaines blagues potaches (quelques séquences érotiques et son lot de pestilences habituelles) ont le mérite de provoquer quelques rictus imbéciles. Guère plus. Désormais, les fans de The Toxic Avenger sont habitués à ce genre de badauderie licencieuse.
Il faudra donc s'armer de patience et attendre presque 45 minutes de pellicule avant de retrouver notre cher Toxie en mode "bourre pif". Hélas, Lloyd Kaufman et Michael Herz ne parviennent jamais (ou presque) à transcender leur sujet. Clairement, The Toxic Avenger Part 3 ne possède ni la fougue ni l'irrévérence de son illustre modèle. Bien sûr, on relève encore ici et là quelques séquences jubilatoires, toujours dans l'esprit jobard et paillard de Troma.

A nouveau, Lloyd Kaufman tance et se moque de ses contempteurs du passé. Les sociétés Paramount, Warner Bross et Columbia en prennent pour leur grade. Seul problème et pas des moindres. Cette diatribe d'un cinéma capitaliste et hédoniste a déjà fait l'objet de deux premiers chapitres. Par conséquent, la virulence de The Toxic Avenger Part 3 paraît légèrement obsolète, d'autant plus que notre cher Toxie connaît un sérieux coup de fatigue.
A l'image encore une fois des 45 premières minutes. Comme un symbole, le super-héros toxique est devenu curieusement aboulique et n'est même plus capable de satisfaire sexuellement sa chère femme plantureuse. 
A partir de là, The Toxic Avenger Part 3 ne justifie son visionnage que pour son combat final, soit Toxie contre le Diable en personne. Certes, à l'instar des précédents épisodes, The Toxic Avenger Part 3 propose encore son lot de séquences gores, trash, comiques et peu ragoûtantes.
Le long-métrage est clairement un nanar volontaire. Hélas, la saga est en perte de vitesse et surtout d'imagination. Un troisième opus assez décevant, donc.

Côte : Nanar

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