Creed

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine
Adonis Johnson n'a jamais connu son père, le célèbre champion du monde poids lourd Apollo Creed décédé avant sa naissance. Pourtant, il a la boxe dans le sang et décide d'être entraîné par le meilleur de sa catégorie. À Philadelphie, il retrouve la trace de Rocky Balboa, que son père avait affronté autrefois, et lui demande de devenir son entraîneur. D'abord réticent, l'ancien champion décèle une force inébranlable chez Adonis et finit par accepter…

Creed – 13 Janvier 2016 – Réalisé par Ryan Coogler

Il y a quelques années, Sylvester Stallone nous faisait dire adieu à Rocky Balboa dans le film du même nom. Touchant et intense, le personnage culte de l'étalon italien rangeait ses gants pour de bon, clôturant ainsi une saga riche de six épisodes. Mais il reste une seule chose que n'a pas fait l'étalon italien, c'est de transmettre son savoir et de faire vivre son héritage, chose qu'il va faire avec un jeune boxeur, Adonis Johnson le fis de son plus grand rival Apollo Creed !
Adonis Johnson est un gars qui n'a pas eu la vie facile dans les foyers et autre centres de redressements qu'il a fréquenté, mais un jour une femme vient le voir et tient a ce qu'il vive avec lui. Cette femme c'est la veuve de Apollo Creed, le père de Adonis. Bien des années ont passés depuis ce jour là et Adonis a grandi dans un environnement privilégié, il a un travail et il vient même d'avoir une augmentation, mais ce qui le passionne c'est la boxe comme son père et son idole Rocky Balboa. C'est ainsi qu'il dit adieu au confort de sa maison pour un appartement à Philadelphie et pour avoir une chance d’être entraîné par Rocky. Une fois sur place, il n'a pas de mal à trouver ce vieux champion, coincé dans son restaurant ou des photos à sa gloire raconte son histoire. Et c'est en l'interrogeant sur des choses que lui seul peut savoir que Rocky va comprendre qu'Adonis n'est pas un simple boxeur, mais le fils de son vieil ami décédé.
Adonis lui demande alors simplement d’être son coach, mais Rocky refuse dans un premier temps avant d'accepter ! Il replonge ainsi dans le monde de la boxe qui lui a tant pris et donné. Très vite tout le monde sait que Rocky entraîne un nouveau boxeur, mais aussi qu'il s'agit du fils d'Apollo Creed …


Au final c'est un film qui n'est pas déplaisant et qui a entièrement sa place aux cotés des films Rocky ! De plus l'angle adopté et le sujet sont on ne peut plus logiques avec l'histoire de Rocky, ce qui nous a évité un remake ou encore un reboot malheureux. Si c'est Ryan Coogler (Fruitvale Station) qui réalise se film, il l'a aussi co-écrit ! Et en se basant à la fois sur l'opus n°1 et l'infructueux n°5, il réussit à transmettre ce que le personnage de Rocky voulait faire dans le 5 ème film et si cela ne nous épargne pas une certaine prévisibilité, on retrouve tout ce que l'on a toujours aimé dans cette saga, de la boxe et une belle dose d'émotion.
Tout cela le réalisateur l'a très bien compris et assimilé, on navigue ainsi entre nostalgie assumée et le destin d'Adonis avec beaucoup de fluidité ! Une nouvelle success story qui permet à Ryan Coogler de dresser le portrait d'un jeune à la recherche de ses origines, hantés par le spectre d'un père légendaire qui l'a longtemps paralysé. Une tache qu'il ne peut surmonter seul, si ce n'est supporter par le mentor idéal Rocky. Trouvant ainsi la seule chose qu'il n'a jamais eu (l'apport d'un père), Adonis va se surpasser pour avancer, s'approprier sa vie et redonner foix à un vieux champion, car peu importe l'age, on doit toujours se battre. 
Et honnêtement d'un point de vue technique c'est très propre ! Après un Fruitvale Station poignant, mais beaucoup trop sage d'un point de vue réalisation, Ryan Coogler se lâche et se débrouille plutôt pas mal au final. Le film est dynamique, le rythme est bon malgré quelques trous d'air et le développement de l'histoire se lie a merveille aux nombreux matchs de boxe et autres de séquences de training. C'est là qu'on retrouve (pour ma part) le frisson et l'adrénaline des opus Rocky ! Elle alterne clins d’œils, vannes et abnégation sur une bonne réinterprétation des thèmes classiques de la saga par Ludwig Goransson.

Cependant le film laisse un goût d'inachevé ! Bon la mécanique est tellement bien huilée que cela a marché sur moi, mais le film se repose trop vite sur « Rocky ». Au bout de 15 minutes on voit notre ami Sylvester Stallone, ce qui me plaît sauf que des cet instant le film n'aura plus aucune surprise à offrir. Le problème étant alors que le personnage d'Adonis ne se développe qu'au contact de Rocky et que l'on ne connaît absolument rien de lui, ni de sa vie et de ses années de galère. Donc comment croire Rocky quand il dit à Adonis de se battre et d'aller chercher dans son vécu ? Personnellement je ne peux pas ! Ce qui est dommage, car pour moi aurait gagné à connaître son parcours, ses aspirations et ses traumatismes. Le final serait devenu plus intense et encore plus riche en émotion, en intensité et en émotion. Et surtout Adonis aurait eu une place plus grande vis a vis de Rocky.
Quant au casting, il tient en deux acteurs, monsieur Sylvester Stallone et bien évidemment mister Michael B. Jordan qui tiennent le film merveilleusement bien. Sylvester Stallone retrouve son personnage fétiche et livre une fois de plus une très belle performance, pleine de force, d'empathie et de sensibilité. Un exercice qu'il réussit avec brio et élégance pour mieux transmettre son héritage a Michael B. Jordan. Cet acteur que je n'avais vu que dans Fruitvale Station m'a bluffé du début à la fin, il s'est investi a deux cent pour cent dans le rôle se transformant en véritable boxeur. Crédible avec ses poings, il est aussi très touchant des qu'il s'agit de se livrer et de transmettre des émotions, de plus sa complicité avec Sylvester Stallone contribue a rendre leur duo très attachant ! 
Il ne lui manque pas grand chose pour qu'il soit un grand film.