[CRITIQUE] Les Malheurs de Sophie (2016)

447557Réalisé par : Christophe Honoré

Avec : Anaïs Demoustier, Golshifteh Farahani, Muriel Robin

Sortie : 20 avril 2016


Durée:
1h46


Budget: /


Distributeur :
 Gaumont Distribution


3D:
Oui
Non

Synopsis :

Depuis son château, la petite Sophie ne peut résister à la tentation de l’interdit et ce qu’elle aime par dessus tout, c’est faire des bêtises avec son cousin Paul. Lorsque ses parents décident de rejoindre l’Amérique, Sophie est enchantée. Un an plus tard, elle est de retour en France avec son horrible belle-mère, Madame Fichini. Mais Sophie va pouvoir compter sur l’aide de ses deux amies, les petites filles modèles, et de leur mère, Madame de Fleurville pour se sauver des griffes de cette femme.

3/5

Nombreux ont vu leur enfance bercée par les contes de la Comtesse de Ségur. Christophe Honoré, figure notable du cinéma français, nous surprend toujours par son cinéma intimiste et personnel, pour nous livrer une nouvelle adaptation cinématographique d’une oeuvre littéraire emblématique. En effet, après avoir adapté les poèmes d’Ovide avec Les Métamorphoses en 2014, le réalisateur assemble le préquel Les Malheurs de Sophie avec Les Petites Filles Modèles, les deux oeuvres majeurs de la Comtesse de Ségur.

Les Malheurs de Sophie est un film pour les enfants, joué par des enfants. Ici, ce ne sont pas les adultes qui dominent l’image. Le réalisateur prend parti de reposer son film sur les incroyables prestations des jeunes rôles principaux, à savoir la petite Sophie, son fidèle cousin Paul et les deux petites filles modèles de Madame de Fleurville (Anaïs Demoustier). Pari risqué, notamment dû au phrasé particulièrement riche de la langue française du XIXème siècle. Finalement, les enfants par leur énergie et leur spontanéité s’impregnent à merveille de leurs rôles. Ceci est d’autant plus respectable, que le réalisateur a choisi des enfants qui signent ici leur première expérience au cinéma. Sophie, interprétée par Caroline Grant, n’avait que cinq ans au début du tournage !

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Le spectateur est donc invité à suivre les aventures et les nombreuses bêtises de l’enfant maligne et ingénieuse face au regard indulgent de sa tendre mère Madame de Réan (Golshifteh Farahani). Le réalisateur opte pour une adaptation relativement fidèle aux écrits originaux. Il exprime davantage sa fantaisie par l’usage de l’animation au sein de la photographie très réaliste du décor principal. En effet, nous pouvons apprécier l’originalité d’allier réalisme et animation par petites touches, ce qui sensibilisera davantage les enfants. Honoré n’a pas peur de créer différents univers tout en le liant à son oeuvre principale. Que cela soient par les transitions picturales qui accompagnent les ellipses narratives du récit ou encore les rêves d’enfants.

Les fidèles au conte, se souviennent de la fameuse Madame Fichini. En effet, lors d’un voyage pour l’Amérique, la petite Sophie se retrouve orpheline et revient en France sous la tutelle de sa belle-mère tyrannique, interprétée par Murielle Robin. C’est avec une parfaite maitrise que l’actrice entre dans son rôle. Dès sa première apparition, le spectateur peut se remettre à frissonner, Madame Fichini impose sa violence et tyrannie. Néanmoins, nous apprécierons la nuance apportée au personnage. Certes, elle impose par sa prestance et ses actes cruels mais le réalisateur sait la rendre risible.

Honoré a fait appel à son compositeur d’exception : Alex Beaupain qui signe une BO digne de l’héritage culturelle de la Comtesse de Ségur avec une touche de modernité savoureuse. Nous apprécions la beauté du thème du film qui a toute son importance dans un film pour enfant.

Une adaptation fidèle à l’oeuvre de la Comtesse de Ségur accompagnée de ses fantaisies: un résultat original.

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