Mariage à la grecque

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Mariage à la grecque » de Joel Zwick, dans le cadre de l’opération « dvdtrafic ».

« Les femmes grecques sont censées faire trois choses dans la vie : épouser un beau grec, faire de beaux bébés grecs et nourrir tout le monde jusqu’à la fin de sa vie »

Toula Portokalos est une jeune femme grecque trentenaire qui a toujours vécu chez ses parents, dans la banlieue de Chicago, au sein d'une famille extrêmement nombreuse et pratiquante qui ne désire qu'une chose pour la jeune femme : qu'elle fasse un beau et grand mariage, et surtout, que cela se fasse avec un Grec. Sa petite vie tranquille est partagée entre son travail dans le restaurant familial et ses regrets de ne pouvoir mener une vie différente. Tout bascule le jour où sa tante accepte de lui offrir un job dans son agence de voyage. Elle rencontre alors Ian Miller, un jeune professeur WASP et végétarien, dont elle va tomber amoureuse, et pour l'amour et l'acceptation duquel elle va devoir combattre l'intolérance des siens.

« Il ne mange pas de viande ? ça ne fait rien, je ferai du mouton ! »

Née au sein de la communauté grecque canadienne, Nia Vardalos s’oriente très tôt vers le théâtre et la scène. Dans son Canada natal d’abord, puis à Chicago. Là, elle fait également ses armes dans des show s télévisés et radiodiffusés. Après avoir raconté de façon humoristique à de nombreux amis ses expériences familiales et notamment les nombreux mariages dans lesquels elle est allée au sein de sa communauté, ceux-ci l’encouragèrent à en faire un spectacle. Ce qu’elle fera en écrivant la pièce « My big fat greek wedding », dont le succès lui vaudra d’être repérée par l’actrice et productrice Rita Wilson (Madame Tom Hanks à la ville) qui lui proposera d’adapter sa pièce pour le cinéma. Sans véritable star à l’affiche, réalisé par un obscur réalisateur de séries, le film sera l’un des plus gros succès de l’été 2002, à la surprise générale. Au point qu’une série en forme de spin-off, « My big fat greek life » sera lancée par CBS avant d’être rapidement abandonnée (au bout de sept épisodes seulement) faute de succès. L’actrice retentera l’expérience du film « à la grec » avec « Vacances à la grecque » en 2009, qui passera inaperçu lors de sa sortie en salle. Quatorze ans après son succès surprise, une suite intitulée « Mariage à la grecque 2 », sort finalement sur les écrans.

« N’oublie pas : les femmes grecques sont peut-être des moutons dans la cuisine, mais ce sont de vraies tigresses dans la chambre ! »

Hollywood s’était déjà largement amusé à caricaturer les travers des communautés italiennes, irlandaises ou encore juives. Mais jusqu’ici, aucun film ne s’était véritablement intéressé à la communauté grecque d’Amérique du nord. Une communauté pourtant nombreuse, qui a donné naissance à quelques figures majeures de la culture nord-américaine, notamment dans le milieu du cinéma avec Elia Kazan (qui évoque d’ailleurs l’histoire de sa famille dans « America America »). Avec beaucoup d’humour et de tendresse, Nia Vardalos nous peint le portrait, de façon volontairement caricatural, de sa communauté. Une communauté méditerranéenne typique, dans laquelle chacun demeure attaché à sa culture d’origine et où l’on parle beaucoup et fort. La scénariste s’amuse ainsi du machisme ambiant (la femme est en cuisine et ne doit avoir pour but que de faire des enfants grecs) et apparent (les hommes parlent fort mais les femmes finissent toujours pas imposer leur loi), de la famille envahissante, ainsi que de cette chaleureuse exubérance méditerranéenne, à l’opposée du modèle traditionnel de bienséance WASP dominant en Amérique. Les personnages, tous forts en gueule, s’y révèlent particulièrement attachants, qu’il s’agisse du père de l’héroïne (qui invente des racines grecques à tous les mots et qui soigne les blessures avec du produit à vitres !), de sa mère (au tempérament électrique et aux goûts kitsch) ou encore de sa tante (légèrement hystérique et portée sur l’ouzo). Si l’humour demeure parfois un peu convenu et si les bons sentiments sont un peu trop de rigueur, la comédie sait également s’effacer par instants pour dessiner un joli portrait de femme libre qui ose prendre son destin en main malgré les pressions familiales. Sans être un grand film, « Mariage à la grecque » se révèle être une comédie populaire à la fois fraiche et attachante. Un très sympathique divertissement.

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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine et en version française. Des sous-titres français optionnels sont également proposés. Côté bonus, outre les commentaires audio du réalisateur et des deux acteurs principaux (Nia Vardalos et John Corbett), le blu-ray propose une interview de Nia Vardalos (13 min.), un reportage sur la première du film (10 min.), des interviews des acteurs (anecdotes de tournage et sur la cuisine grecque (14 min.) et un reportage sur « Le point de vue grec : le film vu en France par la communauté grecque » (8min.).

Edité par Metropolitan FilmExport, « Mariage à la grecque » est disponible en dvd et en blu-ray depuis le 25 mars 2016.

Le site internet de Metropolitan FilmExport est ici. Sa page Facebook est ici.

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