PSEUDONYM, quand la violence crève l’écran

PSEUDONYM, quand la violence crève l’écranPSEUDONYM, quand la violence crève l’écran

Interdit aux moins de 16 ans

Alex est un père divorcé, un cadre stressé. Ce soir, il a un rendez-vous avec une jeune inconnue... sur Internet. Mais cette rencontre va le plonger dans une spirale infernale et bouleverser à jamais le cours de sa vie. Une chasse à l'homme se met en place jusqu'à ce qu'il soit pris au piège. Cette nuit, c'est lui la proie...

Alex, père de famille séparé de sa femme, se connecte sur Skype pour dire bonsoir à ses filles. Il raccroche, se dépêche, il a un rendez-vous avec une sublime demoiselle sur le même logiciel. Une invitation à dîner, chacun de son côté, derrière son écran, pour mieux faire connaissance. Tout ceci semble bien innocent et très correct, et pourtant.

fait parti de ces films qui traitent de l'usurpation d'identité et la violence sur internet sous une toute autre forme. Thierry Sebban signe un thriller démoniaque dans les rues de Paris. Un genre rarement exploité qui va vite tourner à la névrose. Internet est au coeur du film, c'est le pervers qu'y nous échappe entre les doigts où l'internaute n'a finalement plus aucun contrôle.

Là où Alex s'est impliqué sagement devant son ordinateur, il va être amené à fuir la menace en dehors de son domicile. Le réalisateur opte pour différentes prises de vues, notamment en caméra embarquée où il n'a pas peur de se jeter dans une course folle. La caméra suit le comédien comme un prédateur arrivant à le saisir au vol. La réalisation est faite sans artifice pour nous amener au plus près du réel dans les décors de la capitale.

Thierry Sebban n'a pas voulu faire une critique légère des violences liées à la cybercriminalité (plus de 33 000 faits révélés par an). Pour son premier film, il montre avec violence le sadisme d'un thrill killer prêt à tout pour voir souffrir sa victime et disposer de sa vie. Vivant dans l'excès et la luxure, ce dernier ne se lasse pas d'assister à des scènes de tortures les plus fantasmagoriques soient-elles, ceci derrière son écran. Alex devient alors le faible, ridiculisé, torturé à l'écran. Pseudonym n'a pas peur de montrer des scènes chocs, à la limite de l'épouvante, et ce rythmé par l'angoisse présente tout au long du film. Certaines scènes de tortures sont filmées en hors-champs, il n'y a plus que la bande-son et les effets sonores qui amènent le spectateur vers une torture psychologique. Le spectateur s'attache au personnage d'Alex, le prend en pitié, et le suit impuissant dans sa cavale. La BO très électronique composée par Nicolas Baby amplifie ce malaise avec une grande justesse pour évoquer les menaces qui planent.

Les comédiens ne sont pas des têtes d'affiches. La belle Nina ( Perrine Tourneux) joue son premier film. Très à l'aise face à la caméra, elle apporte ce visage neuf que le réalisateur a voulu dévoiler à l'écran.

Pseudonym est un thriller choc qui dévoile la proximité de la cybercriminalité derrière vos écrans. Thierry Sebban signe un film glaçant, au plus près de la réalité.

PSEUDONYM, quand la violence crève l’écran