GOTHAM (Critique Saison 1) Aux origines

GOTHAM (Critique Saison 1) Aux originesGOTHAM (Critique Saison 1) Aux originesSYNOPSIS: Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec " loi " et " ordre ". Mais que sait-on de son histoire ? De son ascension dans une institution corrompue, qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ?

Ce n'est plus un secret pour personne : les comics marchent très fort en ce moment, et Marvel tient le haut du pavé, se déclinant sur tous les tons : au cinéma, avec les énormes cartons des Avengers, Iron Man, Thor et autres Captain America, à la télévision avec Marvel's Agents of SHIELD et Agent Carter ou encore sur Netflix avec les excellents Daredevil, Jessica Jones et le très attendu Luke Cage. Bref, les pierres angulaires de la culture geek post-deuxième guerre mondiale sont une vraie mine d'or et il était hors de question que DC Comics reste en retrait. C'est donc tout un arsenal de super héros qu'ils lâchent sur nos écrans, d' Arrow à Supergirl en passant par The Flash et le prochain Legends of Tomorrow, ils sont partis à la conquête du monde audiovisuel et ils ont un as de taille dans leur manche, l'un des héros les plus emblématiques de tous les temps : l'inénarrable Batman.

Alors certes, il y a eu la trilogie du Dark Night de Christopher Nolan, et puis plus récemment la polémique du casting de Ben Affleck dans le film de Zack Snyder Batman v Superman (qui sort le 25 Mars aux US soit dit en passant), mais on n'avait pas encore vraiment eu un Batman en chair et en os à la télévision, du moins depuis la série de William Dozier dans les années 60. Batman, c'était un personnage réservé au cinéma ou aux séries d'animation. Et puis la chaîne FOX a décider de miser sur une nouvelle incarnation; ça s'appelle Gotham et c'est à mi-chemin entre un prequel et un procédural. Le principe est simple : on remonte dans le temps, avant que Bruce Wayne n'enfile son célèbre costume de chauve-souris défenseur de la veuve et de l'orphelin, et on suit les débuts de Jim Gordon ( Ben McKenzie de Newport Beach, parfait comme d'habitude), fraîchement muté à Gotham et qui va voir son idéalisme et son profond sens de la justice chamboulés par la corruption ambiante. Sa première enquête va l'amener à rencontrer un jeune garçon du nom de Bruce Wayne ( David Mazouz) et son fidèle majordome, un certain Alfred ( Sean Pertwee). La série introduit de nombreux personnages venus tous droit des comics. On reconnaîtra entre autres Harvey Bullock ( Donal Logue, le partenaire de Jim Gordon qui en a trop vu pour croire encore à la bonté intrinsèque de l'être humain), Selina Kyle ( Camren Bicodonva), une gamine des rues aux talents de pickpocket ou encore Oswald Cobblepot ( Robin Lord Taylor) qui n'apprécie déjà pas le fait qu'on l'appelle Pingouin . Petite surprise, le personnage de Fish Mooney ( Jada Pinkett Smith ) qui a été créé uniquement pour la série et qui, avec sa mèche rouge, apporte une certaine touche de fantaisie meurtrière au monde mafieux de Gotham.

GOTHAM (Critique Saison 1) Aux origines

Aux rênes de la série, on retrouve Bruno Heller, le Britannique prolifique à qui l'on doit Rome et The Mentalist. Heller connaît bien la formule procédurale et il la met confortablement en pratique avec Gotham, où chaque enquête est une occasion pour Jim Gordon de s'enfoncer un peu plus loin dans le cœur gangrené de la ville, et pour nous spectateurs d'entre-apercevoir quelques personnages bien connus ou d'assister aux débuts des méchants (et gentils) les plus célèbres de Gotham City. Cependant, si la série bénéficie d'un scénario qui maîtrise parfaitement les codes de l'enquête policière et de performances d'acteurs qui valent le détour (on ne va pas vous dire tout ce que David Mazouz fait, mais Baby Batman est un acteur plein de promesses), elle a un peu plus de mal à trouver le bon ton. A mi-chemin entre l'intrigue sombre et moralement ambivalente, et le côté maniéré, voire théâtral de certains personnages, Gotham oscille entre deux modes et ne sait jamais vraiment quelle direction prendre. L'exemple le plus frappant est sans doute la présence de Barbara Gordon ( Erin Richards), la femme de Jim , qui ne sait pas ce qu'elle fait là. Elle existe dans le monde parce qu'elle existe dans les comics, mais cette Barbara n'a aucun but dans la vie, pas même celui de faire des cookies pour son homme, et c'est parfois assez triste de la voir déambuler dans la série comme un navire perdu sans boussole sur l'océan. C'est assez représentatif du principal problème de la série en fait : d'excellents personnages, un monde fascinant, de bons acteurs, une atmosphère irréprochable, mais pas vraiment de destination ferme sur laquelle mettre le cap. Reste que si vous voulez profiter du voyage sans vous inquiéter de savoir où l'on va, Gotham a le mérite d'être divertissante, unique et assez déjantée dans son genre. Impossible de s'ennuyer.

Gotham à partir du 3 février 2016 sur TMC

Crédits: Fox /TMC