Aniki mon frère (2000) de Takeshi Kitano

Depuis "Violent Cop" (1989) Takeshi Kitano a façonné une filmographie personnelle où il a imposé un style propre où la violence se fonde d'une philosophie nihiliste mais jamais dénué d'un certain sens de l'humour. Producteur-réalisateur-scénariste il apprécie particulièrement les films de yakuzas (mafia japonaise) et cette fois il leur fait traverser le Pacifique... Où comment un yakuza qui refuse de faire allégeance au clan vainqueur est contraint de s'exiler aux Etats-Unis où il retrouve son demi-frère devenu petit dealer. Sur place il ne peut s'empêcher de s'imposer et d'imposer le style Yakuza pour créer son propre clan au beau milieu du système mafieu américain...

Aniki mon frère (2000) de Takeshi KitanoAniki mon frère (2000) de Takeshi KitanoNote : Aniki frère (2000) Takeshi KitanoAniki frère (2000) Takeshi Kitano

Jouant la carte de l'expatrié à fond Kitano interprète un yakuza pur et dur qui ne parle pas un mot d'anglais mais qui sait se faire comprendre de façon directe. À l'insu de son plein gré son clan est hétérogène et hétéroclyte pour finalement diriger un clan yakuza où co-existent des hommes de toutes origines. Le personnage le plus important étant joué par Omar Epps, black déjà vu dans "Scream 2" (1997) de Wes Craven et surtout la série "Dr. House" (2004-2012). On reconnaitra aussi l'acteur Susumu Terajima, fidèle de Kitano en jouant dans 7 des 9 longs métrages du réalisateur. Takeshi Kitano réalise un thriller mafieux austère et sobre dans un style maintenant reconnaissable avec une violence qui surgit toujours d'un coup, abrupte et sans prévenir. Kitano s'offre une nouvelle fois les services du compositeur Joe Hisaishi, fidèle depuis "A scene at the sea" (1991) et surtout connu pour son travail pour les films d'animation de Hayao Miyazaki... Un thriller froid dont l'ambition est salutaire mais, malheureusement, auquel il manque un peu de souffle et de densité. Presque trop court pour bien mettre en place l'ascencion et la chute d'une épopée qui semble trop résumé. On pense parfois à "The King of New-York" (1990) de Abel Ferrara, mais il restera un peu en deça, la faute à quelques choix étonnant et/ou peu compréhensible. Notamment un sacrifice gratuit et une fin un poil trop dans l'esbrouffe. Ca reste un polar efficace et prenant.

Critiques De Films

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