Danish Girl, le tableau d’un parcours touchant

Danish Girl, le tableau d’un parcours touchant

Danish Girl, le tableau d’un parcours touchant

Réalisé par : Thomas Hooper


Avec :
Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Matthias Schoenaerts,Amber Heard, Ben Whishaw et Sebastian Koch

Synopsis : The Danish Girl retrace la remarquable histoire d'amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l'artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Le mariage et le travail de Lili et Gerda évoluent alors qu'ils s'embarquent sur les territoires encore inconnus du transgenre.

Après avoir remporté l'Oscar du meilleur acteur pour Une Merveilleuse Histoire du Temps, Eddie Redmayne était attendu au tournant pour son prochain film. Ce dernier avait aiguisé les curiosités par son sujet assez atypique. Le réalisateur, Tom Hooper, avait épaté les foules il y a quelques années avec Le Discours d'un Roi.


Danish Girl, le tableau d’un parcours touchantEncore aujourd'hui, être transgenre attire les regards et suscite les interrogations dans nos sociétés pourtant de plus en plus ouvertes d'esprits. Dans Danish Girl, l'histoire se passe dans les années 1930. Le film se concentre alors énormément dans les relations que le personnage principal, Einar, interprété par Eddie Redmayne, entretient avec les autres. Notamment sa relation avec Gerda, sa femme, jouée par la brillante et magnifique Alicia Vikander. Danish Girl est inspiré en très grande partie du journal intime de son protagoniste principal. Cela a permis de connaitre son état d'esprit, ainsi que l'appréhension des changements de son état psychologique.

Tout au long du film, on ne sait plus trop qui pense quoi à propos de son interlocuteur. Est-ce que Gerda accepte Einar ? Le prend-t-elle au sérieux ? Et lui, comment gère-t-il ses attirances pour les personnes qui l'entourent ? Que pense ses nouvelles rencontres et ses amis de lui ? Le spectateur est complètement perdu, à l'instar des personnages dont leur propre identité et leurs relations constamment. En ce point, c'est une première réussite pour Danish Girl. Évidemment, cela est dû à la prouesse des deux acteurs principaux qui s'illustrent parfaitement dans l'image du couple solide. Leur relation, parfois hasardeuse, captive le spectateur qui est complètement attaché à ce duo. On suit les deux personnages comme si on était leur enfant qu'ils désirent tant avoir. On les regarde se soutenir, se parler, se réconcilier, s'expliquer, sans jamais réellement savoir ce qu'ils pensent vraiment l'un de l'autre bien que leur amour et leur admiration respective soient flagrants. Ce point de vue est très agréable à tenir pour le spectateur.

Danish Girl, le tableau d’un parcours touchant
Pourtant, le film a parfois quelques longueurs. Pendant deux heures, on voit les évolutions d'Einar, passant d'homme à femme. Et à part cela, et bien... rien. On appréhende seulement les changements qui l'entourent lui et sa femme. Rien de plus. Selon le spectateur, ça passe ou ça casse. Pour nous, c'est passé. Grâce au jeu d'acteur, déjà, mais également grâce à une photographie magnifique tout au long du film. Beaucoup de plans fixes nous rappellent des tableaux, des œuvres d'arts picturales qu'on a l'impression d'avoir déjà vu dans des musées. Et c'est sublime. Ce choix n'est pas étonnant : Einar et Gerda sont tous les deux peintres dans Danish Girl. De plus, les tonalités des couleurs dans les plans varient beaucoup en fonction de la psychologie des personnages, variant de scènes assez sombres, à des délicieux plans aux couleurs pastelles. Les images et les couleurs utilisées s'efforcent aussi de rappeler la douceur de la féminité, thème placé au centre du film. Cette douceur, Eddie Redmayne l'incarne parfaitement, notamment puisqu'on le voit regarder les femmes d'une manière admirative.

Avec Danish Girl, Tom Hooper offre un film très plaisant si on s'accroche dès le début.

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