Spectre de Sam Mendès

Par Dominique Chailan

Bond, James Bond. L'Aston Martin, le Martini, le Beretta, le bluff, les costards en toutes circonstances, le champagne, le méchant, les James Bond girl. Tout y est et même plus.Le film s’ouvre sur une méga séquence à couper le souffle juste après le fameux bandeau et la musique emblématique. La caméra suit l’espion en longs travellings avant de s’emparer de la scène avec la fête des morts à Mexico.Que dire ? Daniel Craig est au service de sa majesté et vient terminer ce qu’il avait esquissé dans Skyfall. Il est désavoué par son service mais c’est une habitude. Il séduit les filles auxquelles il soutire des renseignements, comme d’hab, là aussi.Et en parlant de filles, je trouve quand même que Monica Bellucci en peu de scènes m’a fait plus d’impression que Léa Seydoux, pas aidée, il faut dire par son rôle et ses dialogues.James Bond est en plein pied dans notre siècle, c’est vrai mais en ce qui concerne la place de la femme, certains de ses prédécesseurs ont mieux fait.Va falloir avancer sur ce point, en tout cas pour l’histoire et ne pas revenir aux années 60…Y’a un méchant méchant qui serait même LE méchant comme laisse le présager le titre. Pour le représenter, Christoph Waltz s’en tire plutôt bien avec ce que le scénario lui donne.Donc après une fulgurante entrée en matière, une course poursuite prétexte à exhiber de belles bagnoles, plus quelques répliques pas trop mal balancées, je me sens entrainée par des longueurs qui s’étirent et ramollissent le film.Quand enfin, comme un bouquet final, Bond vise juste.À noter, Ben Wishaw, le nouveau Q de service qui se mouille et malgré son jeune âge, s’en tire bien. Ralph Fiennes incarne lui aussi un M de terrain comme sous-entendu dans Skyfall.Et aussi C joué par Andrew Scott, très ambiguë et inquiétant.Daniel Craig, soigné par ses costumes « très » ajustés est là pour séduire, aucun doute là-dessus, surtout quand les plans s’attardent sur ses fesses moulées dans son pantalon…Le vintage va bien à l’acteur tout comme les clins d’œil à la sage que les fans (comme moi) mais plus avertis, ne manqueront pas de noter. Pour ma part, j’ai dû en manquer, je l’avoue.Pour résumer, à part 2 ou 3 scènes hot à déconseiller fortement aux âmes sensibles et aux plus petits, je recommande ce Bond dernière cuvée comme divertissement de fin d’année en famille.