Eat The School Girl - Osaka Telephone Club (Meurtres, viols... Satisfaction !)

Genre : gore, trash, hardcore (interdit aux - 18 ans)
Année : 1997
Durée : 1h01

L'histoire : Deux jeunes apprentis yakuzas sont fortement dépendants à des genres de sexualité déviants et bien précis. L'un est accroc au téléphone rose tandis que le deuxième se déguise en femme et s'adonne à des rapports ultra violents. L'un d'eux est en proie à des visions subliminales où une jeune femme ailée lui ordonne de commettre des viols et des meurtres pour satisfaire ses plus bas instincts. 

La critique :

Ah là, mes amis, on tient du lourd ! Vous êtes régulièrement les témoins privilégiés de mes débordements cinématogaphiques nauséabonds. Donc, vous savez qu'avec moi, c'est no limit dans le mauvais goût, surtout quand celui-ci s'affiche complaisamment sur un écran. Vous voilà donc prévenus pour ce qui va suivre, c'est-à-dire une infâme pellicule japonaise dégoulinante par tous les orifices. Voici Eat the School Girl, un très "beau" spécimen de décadence trash comme seuls nos amis nippons savent en faire.
Clairement, le réalisateur Naoyoki Tomomatsu n'est pas venu là pour rigoler : vomi, déjections, urine, sperme... bref tous les fluides corporels sont à l'honneur dans ce métrage hyper trash mais affligeant de pauvreté artistique. A cette immoralité ostensiblemen étalée, nous ajouterons du gros gore qui tâche pour compléter le tableau. Eat the School Girl affiche donc en même temps que des situations très scabreuses, de la nudité à profusion et des effets graphiques ultra violents, tandis que le scénario évolue sans complexe à la hauteur d'une cuvette de toilettes ; et que le niveau de compétence cinématographique du "réalisateur" flirte allègrement avec le zéro absolu.

Pourtant, il se dégage une sympathie inexplicable à l'égard de ce métrage. Il est à signaler que Naoyoki Tomomatsu livrera quelques années plus tard avec Stacy, un essai plus que correct, ce qui confirme que le cinéaste n'est pas totalement incompétent. En attendant, en 1997, il débute dans la réalisation et cela se voit. Si quelqu'un parmi vous a vu Eat The School Girl et y a compris quelque chose, qu'il n'hésite pas à me contacter d'urgence. En effet, nous sommes ici en présence d'un film au "scénario" complètement ubuesque, pour ne pas dire totalement idiot.
Attention, SPOILERS ! Tokyo, fin des années 1990. Deux jeunes hommes travaillent en sous main et exécutent les basses besognes d'un bande de yakuzas. Psychologiquement perturbés, l'un passe ses soirées pendu au téléphone rose et l'autre aime se travestir tout en agressant violemment ses conquêtes amoureuses. Le premier va faire la connaissance de l'hôtesse téléphonique qui hante ses nuits depuis des mois et qu'il idéalise.

Celle-ci s'installe aussitôt chez lui. Mais l'esprit instable du jeune homme commence à défaillir. Et très vite, victime de fantasmes morbides, il ne distingue plus la réalité des visions cauchemardesques au cours desquelles la belle hôtesse se transforme en créature ailée et lui intime l'ordre de commettre des viols et des meurtres. Perdant complètement la raison, l'homme tue sa dulcinée au cours d'un dernier ébat. A son tour, il tombera sous les coups d'un rival et sera accueilli dans l'au-delà par la créature angélique qui a causé sa perte. Voilà, voilà... Vous n'avez rien compris ?
Rassurez-vous, c'est normal... Il est strictement impossible d'entrevoir la moindre bribe intelligible à la trame scénaristique de cet ovni made in Japan. Avouez que le récit est pour le moins tarabiscoté et qu'il y a de quoi se perdre en conjectures quant à une quelconque explication de l'histoire. Pourtant, au sens strictement cinématographique, Eat The School Girl s'apparente sans nul doute au genre pinku, c'est-à-dire la longue lignée des films érotiques nippons qui ont commencé à fleurir à la fin des années 1960.

Mais un pinku extrême, quasi expérimental, que Naoyoki Tomomatsu a fortement pimenté de gore et de déviances outrancières, accouchant ainsi d'une oeuvre hybride, ouvertement putassière. Car le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère pour choquer son audience. Petit florilège non exhaustif des hostilités : éjaculation sur des entrailles éviscérées, agression ultra violente d'une fille baignant dans son vomi, lavement anal (avec déversement excrémentiel abondant) après un viol collectif, sodomie au couteau de boucher et j'en passe... Si le film s'arrête juste à la limite de la luxure explicite et que les actes sexuels sont donc simulés, les situations n'en demeurent pas moins répugnantes.
Sur ce plan-là, les amateurs de trash seront certains de trouver leur bonheur. Avec Eat the School Girl, Naoyoki Tomomatsu entame une dérive pornographique dans laquelle il s'engagera par la suite jusqu'à la réalisation de Stacy en 2001. Et pourtant, cette oeuvre abracadabrantesque n'est pas dénuée d'un certain charme.

Si le côté underground et fauché saute aux yeux, on ne peut nier une certain recherche visuelle de la part du réalisateur. Celui-ci semble vouloir perdre le spectateur en même temps que son personnage principal dans un trip hallucinatoire où l'on finit par ne plus distinguer la réalité de la fantasmagorie. Cet état de fait est accentué par un choix de jeu de lumières assez déroutant. En effet, le film oscille sans cesse entre des scènes tournées dans la quasi obscurité (celles de la vie réelle) et des scènes se déroulant sous des flashs aveuglants (celles qui reflètent les visions surnaturelles du "héros"). 
Dommage que le métrage se disperse en cours de route car le début est également prometteur, rappelant (toutes proportions gardées) certains passages épileptiques du cyber punk japonais, en particulier ceux de Rubber's Lover. Ca, c'était pour les rares bons points. Quant aux faiblesses, le film en est tellement truffé qu'il serait trop fastidieux d'en établir la liste. La plus rédhibitoire étant une interprétation d'une indigence patente, comme c'est souvent le cas dans les oeuvres japonaises de bas étage.

Une partie des acteurs surjoue à outrance et l'autre partie est aussi expressive qu'un bonze en pleine méditation. Bref, les interprètes sont unanimement et remarquablement mauvais. Il faudra aussi repasser pour trouver un quelconque message, une quelconque réflexion au propos du réalisateur. Comme je l'indiquais précédemment, Naoyoki Tomomatsu ne s'embarrasse guère de fioritures pour balancer un film bulldozer qui n'a d'autre but de choquer.
Par ce côté gratuit et provocateur, il se rapproche beaucoup d'un autre cinéaste nippon à scandale de cette époque, Tamakashi Anaru, responsable entre autres, du monstrueux Tumbling Doll of Flesh. Sans atteindre les sommets de ce dernier, Eat the School Girl pourra quand même se targuer d'écoeurer et de révulser un public non initié. Il faudra évidemment passer outre un scénario fantôme, un jeu d'acteurs déplorable et une litanie de défauts que l'on pourrait étaler jusqu'au mont Fuji. Si vous arrivez à surmonter ces obstacles, vous aurez le droit de déguster une bonne dose de trash durant 60 minutes de bobines... A défaut de manger l'écolière promise par un titre qui n'a rien à voir avec le film !

Côte : Nanar

 Inthemoodforgore