Archetypes de melanie anne phillips – part 6

Retrouvez la table des matières et la traduction complète de
ARCHETYPES de Melanie Anne Phillips
ICI

Dans cette articles les chapitres 12 et 13.

Chapitre 12 : Le héros est un stéréotype PAS un archétype

Dans un article publié par Melanie Anne Phillips sur ce qui différencie les personnages objectifs des personnages subjectifs, Melanie décrit comment les personnages objectifs représentent des fonctions dramatiques dans l’histoire alors que les personnages subjectifs représentent des points de vue.

Le protagoniste est un exemple de personnage objectif dont la fonction est d’être le moteur principal dans l’effort pour atteindre le Story’s Goal.

Note de rédaction 
A lire :
STORY GOAL (COMPARAISON HAUGE/DRAMATICA)

Le personnage principal est un exemple de personnage subjectif car il représente la position du lecteur dans une histoire – un point de vue.

Les auteurs assignent fréquemment les rôles de protagoniste ET de personnage principal au même interprète dans une histoire, créant le héros stéréotypique (notez que le héros est un stéréotype, pas un archétype). La fonction d’un protagoniste est archétypal mais combiner cette fonction dans le même interprète que celui assigné à la position du lecteur dans une histoire – le personnage principal – est une convention narrative, pas une nécessité de structure dramatique. Ceci fait du héros un stéréotype plutôt qu’un archétype.

Chapitre 13 : Le protagoniste n’a pas à être le personnage principal

Le personnage principal n’est pas nécessairement le protagoniste. Avant tout, un protagoniste est un personnage archétypal et bien que les archétypes fonctionnent très bien, il y a un nombre infini de personnages plus complexes (et plus simples) qui peuvent être créés.
Mais supposons que nous avons une histoire avec un protagoniste et le protagoniste  n’est PAS le personnage principal…
Une histoire comme Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur (To kill a mockingbird est un roman de la romancière américaine Harper Lee, publié en 1960).

Dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Atticus (Gregory Peck dans le film), est le protagoniste. Il est le moteur de l’Objective Story – l’histoire avec laquelle tous les personnages sont concernés. Il est celui qui veut que l’homme noir injustement accusé de viol soit libéré.

L’antagoniste de l’histoire est Bob Ewell, le père de la fille qui est supposée avoir été violée. Il veut que l’homme soit exécuté légalement ou au moins lynché. Mais le personnage principal, celui avec les yeux duquel nous voyons l’histoire, est Scout, la petite fille d’Atticus. Le public s’identifie avec elle et même les angles de caméra dans le film sont au niveau de ses yeux lorsqu’elle est présente dans une scène.

Dans l’histoire, l’Obstacle Character n’est pas l’antagoniste non plus.

Note de rédaction :
L'Obstacle Character est le personnage qui force le personnage principal à faire face à son problème.
Chaque personnage principal possède un unique Obstacle Character qui le force à affronter ses problèmes personnels. Du point de vue du personnage principal, l'Obstacle Character peut sembler bloquer la route vers la solution de son problème personnel ou il peut sembler essayer de dérouter, de dévier le personnage principal de la solution de son problème.
D'un point de vue plus objectif,  la fonction de l'Obstacle Character est d'empêcher le personnage principal de glisser son problème sous le tapis, en le forçant à le prendre en charge directement.
Dans chaque acte, un problème au niveau de l'histoire elle-même est introduit qui exige du personnage principal qu'il révèle son problème personnel afin de résoudre le problème soulevé par l'histoire.
C'est l'Obstacle Character qui crée la plus forte tension personnelle pour le personnage principal. Fréquemment, l'auteur choisit le personnage principal pour être aussi le protagoniste et souvent la fonction de l'Obstacle Character est combinée avec celle du Gardien ou du Contagonist (voir les précédents chapitres sur ces archétypes).

L’Obstacle Character est Boo Radley, le boogie man de la maison d’à-côté. L’auteur, Harper Lee, en traitant de préjugés a fait une chose très intelligente en séparant le personnage principal et l’Obstacle Character du protagoniste et de l’antagoniste. Personne ne veut admettre qu’il a des préjugés. Donc, dans l’Objective Story, les lecteurs regardent VERS Atticus et Bob Ewell et portent un jugement sur eux. Mais dans le même temps, nous sommes nous-mêmes embarqués avec nos propres préjugés dès la première scène à cause de la façon dont Scout considère Boo.

A la fin de l’histoire, nous réalisons émotionnellement que nous avions tout aussi tort que les personnages objectifs.
Très intelligent !

Quelle est la différence entre l’Obstacle Character et l’antagoniste ?

L’antagoniste essaie d’empêcher le protagoniste de réussir le Story’s Goal, l’Obstacle Character tente de changer le système de croyances du personnage principal.

Note de rédaction :
 L'intention originale des auteurs de Dramatica (Melanie Anne Philipps et Chris Huntley) était de voir l'Obstacle Character comme un obstacle vis-à-vis du personnage principal dans sa tendance à ne pas faire face à son problème personnel. Ils ont révisé ensuite ce terme en employant Impact au lieu de Obstacle. L'Impact Character emportait avec lui une notion qui devait impliquer que ce personnage affectait le personnage principal d'une manière que ce dernier aurait des difficultés à contourner. Comme l'influence de l'Impact Character sur le personnage principal était importante, cette expression fut enfin changée en Influence Character.
Cette nouvelle dénomination signifiait que l'influence est un moyen plus direct d'agir sur les décisions et les comportements du personnage principal alors que la notion d'obstacle laisse une plus grande liberté au personnage principal de ne pas se laisser influencer ce qui n'est pas le but recherché par le personnage qui personnifie cet Influence Character.
Toutes ces interprétations restent cependant valables lorsque l'on considère que ce personnage (Obstacle, Impact ou Influence Character) personnifie un point de vue alternatif à celui du personnage principal. Ce dernier arrive dans l'histoire avec son propre point de vue. Cette perspective particulière sera modifiée au cours du déroulement de l'histoire par les relations qu'entretient le personnage principal avec les autres personnages et spécifiquement avec l'Influence Character. C'est par le dynamisme de la relation entre le point de vue du personnage principal et la perspective autre (ou alternative) de l'Influence Character que la perspective du personnage principal peut changer au cours de l'histoire (ce qui se reflète dans son arc dramatique).
Au début de l'histoire, le personnage principal possède une approche particulière pour résoudre son problème. L'action de l'Influence Character est alors de proposer un modèle différent (un paradigme alternatif pour Dramatica) pour résoudre le problème du personnage principal. A noter aussi que cette influence peut être active, passive, consciente ou inconsciente.

L’antagoniste et l’Obstacle Character parviennent à leur fin en construisant un paradigme alternatif à celui que le personnage principal utilise. Il arrive très souvent que le personnage principal et le protagoniste soient placés dans le même corps ainsi que l’antagoniste et l’Obtacle Character.

Et si l’antagoniste est le protagoniste comme un homme se débattant contre lui-même ?

Dans Dramatica, nous appelons corps, lequel renferme un personnage, un interprète. En fait, vous avez touché un point important de la théorie. Tout d’abord, lorsqu’il s’agit de l’antagoniste et du protagoniste et de tous les autres personnages objectifs (les personnages objectifs représentent des fonctions dramatiques dans l’histoire), les lecteurs les voient objectivement de l’extérieur. Par conséquent, nous les identifions selon leurs fonctions dans l’histoire.

Nous pouvons ressentir des choses pour eux, mais nous devons voir leur fonction pour comprendre la signification du combat. Donc, mettre deux fonctions objectives qui sont diamétralement opposées dans le même interprète masque la fonction de chacun et rend très difficile de comprendre quel est leur but. Cependant, dans des histoires comme Docteur Jekyll et Mr Hyde de Stevenson ou Sybil de Flora Rheta Schreiber, il y a de nombreux personnages objectifs dans le même corps mais pas au même moment.

En fait, chacun est identifié comme un personnage séparé et chacun a sa place au soleil. Mais le personnage principal et l’Obstacle Character ne sont pas identifiés selon leur fonction, mais par leur point de vue. Le personnage principal est JE pour les lecteurs. L’Obstacle Character est TU. Donc, l’antagoniste pourrait être le personnage principal ou le Sidekick ou le Gardien ou n’importe quel personnage objectif.

Comment cela s’intègre-t-il avec les conflits psychologiques internes d’un personnage principal tourmenté ?

Le personnage principal étant un point de vue, c’est là que tout ce conflit interne est vu.

Mais n’avons-nous pas aussi un conflit externe qui se reflète dans ou appuie sur l’interne ?

Il est important de se rappeler que lorsque vous combinez un protagoniste dans le même corps qu’un personnage principal, la partie liée au protagoniste essaie de pousser l’histoire vers l’avant en direction de l’objectif, mais la partie liée au personnage principal est le conflit interne de l’histoire et peut être pleine d’angoisses et d’anxiété.

Il n’y a aucune nécessité à ce qu’ils soient dans le même corps. Vous devez séparer la partie objective ou analytique de l’argument de l’histoire de sa partie subjective ou passionnée afin de tout tracer pour chaque côté. Dans l’histoire complète, bien sûr, ils sont fondus dans la narration comme une partie de l’esprit de l’histoire (Overall Story Mind, un concept de Dramatica) – une carte, un tracé sur la manière de résoudre un problème particulier.