007 Spectre, retour dans le passé avec un James Bond brouillon

Par Sebd59 @1_oeil

007 Spectre (Spectre)

Sorti le 11 novembre 2015

2h30

Action - - - - Espionnage

De Sam Mendes Avec Daniel Craig, Christoph Waltz, Léa Seydoux...

Distribué par  

Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. 
Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne… 
En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…

Alors que Skyfall marquait le cinquantième anniversaire de l’espion de ces dames, James Bond est de retour pour un 24ème volet.

Même si Skyfall ne m’avait pas laissé un grand souvenir, on pouvait pardonner à ce film pas mal de chose car il s’agissait principalement plus d’un hommage au James Bond d’origine, que d’un film dans la lignée de Casino Royal ou de Quantum of Solace.

Les deux premiers James Bond qu’avait tournés Daniel Craig représentaient un renouveau dans la saga avec une certaine modernité et un personnage plus humain, plus sombre et torturé. Et avec l’arrivée de Skyfall, on avait refait un énorme bon en arrière pour se retrouver face à un James Bond à l’ancienne.

Dans Spectre, on n’arrête pas de nous opposer la modernité de l’espionnage actuelle et la version archaïque du programme double zéro. Cela résonne avec les propos de la productrice et de Sam Mendes sur le fait que James Bond ne devait pas courir après Jason Bourne.

Et c’est la principale erreur qui a été faite sur Skyfall et maintenant sur Spectre, car on avait un James Bond moderne et maintenant on se retrouve avec un film poussiéreux qui sent la naphtaline.

Les seuls réels bon points que je peux trouver à Spectre, c’est son casting avec principalement Daniel Craig et Léa Seydoux qui ensemble font un beau duo à l’écran. Même si le personnage de Bond est beaucoup moins profond que dans les deux premiers volets avec Daniel Craig, l’acteur arrive à garder le costume et à une réelle présence à l’écran. Quant à Léa Seydoux, je ne comprendrai jamais les critiques qui lui sont faîtes. Tout comme lorsque je l’ai vu dans La Belle et La Bête, Léa Seydoux offre une très bonne performance et l’on voit qu’il y a eu du travail derrière. Elle arrive à faire face à Daniel Craig et à avoir une présence à l’écran.

Mais au niveau du casting, il y a quelques petites choses qui ne passent pas car je ne comprends pas l’engouement sur la présence de Monica Bellucci, qui est présente dans 3 scènes pour une durée inférieure à dix minutes. Et Je ne comprends pas non plus la présence de Christoph Waltz qui en fait n’apporte rien de concret dans sa façon de jouer. Le méchant étant totalement en carton, et cela en réussissant à faire pire que Javier Bardem dans Skyfall, on pourrait penser que le personnage a été oublié lors de l’écriture.

Car ce qui sera le plus gros défaut de Spectre, c’est son scénario. On ne sait absolument pas où l’intrigue veut nous mener et apparemment, elle ne sait pas elle-même où elle va (en dehors du mur).

Le scénario de Spectre donne une grosse impression de brouillon où l’on ne fait qu’enchaîner les scènes avec un fil conducteur mais sans réel rattachement des scènes les unes aux autres. Et le montage appuie sur ce fait car à plusieurs reprises, il y a des cassures nettes entre les scènes dû au montage qui semble avoir été fait avec un hachoir là où l’on s’attend à un travail de chirurgien. Tout cela ne fait qu’amplifier le fait que Spectre manque cruellement de rythme et que le film est beaucoup trop long, et que finalement tout ce que l’on retiendra c’est les scènes d’action.

Ce que prouvera Spectre, c’est que Sam Mendes a été surévalué et qu’hormis les scènes d’action, Sam Mendes ne fait qu’une réalisation d’une platitude et d’un ennui jamais égalé. Il n’y pas réellement de mot pour décrire l’ennui que transmet sa réalisation, c’est tellement mou et cela manque totalement d’imagination, sans oublier qu’il donne finalement un travail qui colle au film, c’est-à-dire, une réalisation vieillotte toute droit sortie des années 50/60 sans le talent des grands réalisateurs de l’époque. On se réconfortera avec le fait qu’il ne devrait pas en faire un troisième.

Ce qui restera étonnant dans Spectre, c’est son générique. Alors que visuellement c’est léché, c’est magnifique et moderne, on se retrouve avec une musique de fond avec Sam Smith qui nous sort une chanson qui collerait parfaitement aux James Bond... des années 80. Alors que l’on a retenu la chanson de Casino Royal ou de Skyfall, celle de Spectre sera entendue et très vite oubliée.

Skyfall était un hommage à la saga James Bond, et comme le film a rapporté beaucoup d’argent, on a repris les mêmes ingrédients et l’on recommence en pire. Tout comme avait initié Casino Royal, avec un James Bond moderne et un personnage plus humain, plus sombre et torturé, Skyfall a initié un retour en arrière aux origines de James Bond. Mais ce qui peut passer pour un hommage dans un premier film, devient lassant au film suivant. Ce qui ressort de Spectre c’est tout d’abord Daniel Craig et Léa Seydoux qui offrent tous deux une excellente performance aussi bien en solo qu’en duo. Et après, il ne ressort plus rien de positif. Le scénario s’avère être mou, manquant cruellement de rythme en dehors des scènes d’action. Une impression que l’on est face à un film dont le scénario n’a pas dépassé l’étape du brouillon. Impression renforcée par un mauvais montage sans aucune subtilité et une réalisation molle et vieillotte de Sam Mendes. Spectre n’est plus que l’ombre d’un James Bond des années 60 avec une saga qui avait tenté de se renouveler et qui semble avoir laissé tomber l’idée de la modernité.