Mardi 8 décembre, Projection – Débat « Syrie Autoportrait » au Bal des Fringants

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

L’Association Yaka en partenariat avec Le Bal des Fringants organise mardi 8 décembre, une projection débat sur le film « Eau Argentée ». Documentaire sur la situation en Syrie. Le débat sera animé par Pascale Dufraisse et Mickaël Théodore

« Du magma d’images extirpées des entrailles de YouTube documentant la chronologie désastreuse des événements qui vont conduire le pays au fond du gouffre, les cinéastes composent une œuvre de décombres à la fois terrifiante et grandiose. » Libération

Le Bal des Fringuants (11 rue du Bon Pasteur, 69001 Lyon)
Réservation conseillée au 09 84 30 56 34
contact.yakavoir@gmail.com,  PRIX LIBRE + 2€ D’ADHÉSION

Eau Argentée
Réalisé par Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan
Documentaire
France/Syrie, 2014, 1h43 min
Date de sortie 17 décembre 2014

Synopsis

En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. A Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie.

De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste Kurde de Homs m’a « Tchaté » : « Si ta caméra était ici à Homs que filmerais-tu ? » Le film est l’histoire de ce partage.

ATTENTION, certaines images peuvent heurter la sensibilité de personnes non averties.Séance déconseillée aux personnes de moins de 18 ans.

Filmé le réel avec un co-réalisateur à distance

Ossama Mohammed, un exilé syrien qui vit en France, a coréalisé Eau argenté à distance avec Wiam Simav Bedirxan, une Syrienne d’Homs. Avec ses conseils, elle filme le quotidien de la ville assiégée durant trois ans. Elle filme, maladroitement, sans hésiter devant le danger ou l’horreur, et lui reçoit ces images à Paris et imagine le film. Elle est ses yeux, il culpabilise devant les risques qu’elle prend (elle est blessée et se filme en train de se faire « recoudre » la jambe…). Le film est la force conjuguée de leur désir de témoigner, de hurler, d’être entendus par le reste du monde de plus en plus sourd.

Leur collaboration a débuté sur Facebook et a duré 11 mois. Ils ne se sont rencontrés qu’au moment de la présentation du film, au Festival de Cannes 2014.

Le film est puissant dans la forme, à la fois poétique et percutant, grâce à un découpage et un montage originaux, une narration très personnelle, basée sur les échanges entre les deux auteurs ; puissant aussi sur le fond, puisqu’il décrit, sans concessions, la révolte d’un peuple contre l’oppression, d’abord pacifique, puis armée, puis rongée par la folie djihadiste

Ossama Mohammed parle d’un « nouveau cinéma » apparu en Syrie avec le soulèvement, ce qu’il appelle le « cinéma YouTube » : les gens se filment en train de manifester, en train de mourir aussi, et mettent leurs images en ligne. Lui a poussé ce cinéma plus loin, et en a fait une œuvre.

Le gamin de Homs qui sait où sont tous les snipers – DR

Une musique créée à partir des éléments présents à l’image

La musique du film Eau argentée est née à partir des éléments présents à l’image. Ainsi, nous retrouvons le son des coups de feu, des bruits de bottes des soldats, des alertes des messages Facebook et du fredonnement d’une femme au début du film. Par ailleurs, Eau argentée a été conçu sur le rythme de la voix de Noma Omran (une chanteuse syrienne) qui a composé la musique du film et qui l’interprète.

Des images inoubliables

Le film nous donne à voir des images inoubliables sur ce qu’ont vécu, ce que vivent les Syriens. L’unes des images les plus insoutenables est  ce gamin de Homs, haut comme trois pommes, marchant dans les rues dévastées de sa ville, qui en connaît tous les pièges et dit à la jeune femme qui le filme « N’allons pas par là, il y a un sniper », sur le même ton détaché avec lequel il lui aurait dit « La balançoire est cassée » ;

Eau Argentée et les festivals

Le film a été présenté dans le cadre des Séances spéciales au Festival de Cannes 2014. Ce n’est pas tout, puisque le documentaire a été sélectionné au Festival International du Film de Locarno (2014), ainsi qu’au Festival International du film de Toronto (2014).

L’ASSOCIATION YakaVoir

L’association YakaVoir est constituée de l’équipe porteuse historique (bénévoles, salariés licenciés par la MJC) du festival « A nous de voir » d’Oullins. Pour en savoir plus sur l’association YakaVoir, ses projets, voici l’enregistrement de l’émission réalisée par SOL FM le 28 septembre 2015 avec l’équipe de YakaVoir.