Le Prophète

407903.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxSur l’île fictionnelle d’Orphalese, Almitra, une petite fille de huit ans, rencontre Mustafa, prisonnier politique assigné à résidence. Contre toute attente, cette rencontre se transforme en amitié. Ce même jour, les autorités apprennent à Mustafa sa libération. Des gardes sont chargés de l’escorter immédiatement au bateau qui le ramènera vers son pays natal. Sur son chemin, Mustafa partage ses poèmes et sa vision de la vie avec les habitants d’Orphalese. Almitra, qui le suit discrètement, se représente ces paroles dans des séquences oniriques visuellement éblouissantes. Mais lorsqu’elle réalise que les intentions des gardes sont beaucoup moins nobles qu’annoncées, elle fait tout son possible pour aider son ami. Arrivera-t-elle à le sauver ? Adapté du livre éponyme du poète libanais Khalil Gibran, Le Prophète est un film d’animation singulier, un conte philosophique illustrés par différents courts métrages empreints de lyrisme. Orchestré par Roger Allers (Le Roi Lion), Le Prophète offre une jolie réflexion sur la liberté, l’amour, le mariage, les enfants, le travail, le bien et le mal, le corps et la mort. Chaque notion est développée dans un court métrage réalisé par différents artistes (Joann Sfar, Bill Plympton, Nina Palley, Mohammed Harib, Paul et Gaëtan Brizzi…), chacun insufflant un peu de son univers à ce long poème métaphorique sur « les grandes questions de l’existence ». Sublimé par la musique de Gabriel Yared (Le Patient anglais), Le Prophète séduit par son esthétique picturale particulière et élégante, sa tonalité imagée, son rythme délicat, son côté atemporel et ses propos pleins de sagesse incitant à la réflexion. Néanmoins, on regrette que ce conte philosophique, dont l’ensemble pâtit de la qualité inégale des courts métrages, se perdre parfois dans des considérations trop abstraites. Sortie le 2 décembre 2015.