[Ciné-club chinois] Jeudi 17 décembre aux Alizés, La Bataille de la montagne du Tigre de Tsui Hark

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Jeudi 17 décembre 20h30, le Ciné-club chinois du cinéma les Alizés propose  La Bataille de la montagne du Tigre de Tsui Hark.
Le grand cinéaste chinois qu’est Tsui Hark nous offre un film d’aventure époustouflant sous fond d’hommage à des héros de guerre.

La projection sera suivie d’un débat et d’un apéritif chinois.
Toutes les informations pratiques sur www.cinemalesalizes.com

La Bataille de la montagne du Tigre
Réalisateur Tsui Hark
Avec Zhang Hanyu, Lin Gengxin, Liya Tong
Chine, 2015, 2h20

Date de sortie 17 juin 2015 

Synopsis

En 1946, après la capitulation japonaise, la guerre civile fait rage en Chine.

Des bandits sans foi ni loi en profitent pour occuper le nord-est du pays. Hawk est le plus puissant et le plus redouté de ces barbares. Avec ses hommes, il vit dans une forteresse imprenable, lourdement armée, au sommet de la Montagne du Tigre.

L’Unité 203 de l’Armée de Libération  traverse cette région lorsqu’elle tombe sur des hommes de Hawk en train de piller un village. Le Capitaine 203 décide alors de rester et de combattre le chef de ses criminels. Mais, cela n’est possible que si l’officier de reconnaissance Yang réussi à s’infiltrer d’abord dans le camp retranché de Hawk.

Une bataille impitoyable, faite de force et de ruse, commence…

A propos du film

Le film est une adaptation du roman « Tracks in the Snowy Forest » publié en 1957 et qui fut également adapté à l’Opéra de Pékin dans les années 60 et d’innombrables fois au cinéma (notamment « Taking Tiger Mountain by Strategy » de 1970, produit en pleine révolution culturelle et qui reste l’un des films les plus vus sur le territoire chinois)

L’histoire s’inspire d’événements réels. En effet, le récit se base sur l’histoire vraie d’un soldat infiltrant le quartier général de bandits et d’une bataille façon David contre Goliath. Avec ce film,  Tsui Hark, comme il le dit lui-même,  rend hommage à des héros anonymes qui « ont accepté de sacrifier leur honneur, leur réputation et même de donner leur vie pour défendre des causes qui leur semblaient justes. ». Avec ce film, il vente les mérites de l’armée chinoise lors de la guerre civile (moitié du XXème siècle) opposant nationalistes et communistes. Mais Tsui Hark réalise surtout un grand film d’aventure et un grand divertissement populaire.

La mise en scène de Tsui Hark est toujours aussi virtuose. Il propose un film composé d’une suite de morceaux de bravoure où tout est spectacle. Notons l’incroyable course-poursuite entre un espion et un tigre du Bengale, où le réalisateur se montre extraordinaire dans l’utilisation des différentes strates du plan et dans la profondeur.  Tout au long du film, son utilisation des ralentis à la Peckinpah , toujours très stylisés, prend tout son sens  par rapport à l’action en cours. Son choix de tourner dans des décors authentiques de montagnes enneigées apporte beaucoup de réalisme au film.  En ouvrant et en fermant son film dans le monde moderne, citant le film de 1970 au passage, Tsui Hark montre que la notion d’héritage est importante dans sa vision du monde.

Avec de magnifiques séquences de sniper, d’infiltration, l’assaut d’un village à cheval et à skis, et une succession de batailles impitoyables, « La Bataille de la montagne du tigre » est un grand spectacle populaire. Les morceaux de bravoure s’enchaînent jusqu’à l’affrontement final,  véritable feu d’artifice qui se termine par un duel dans un avion. Notons aussi, l’étonnante double fin. En plein générique, Tsui Hark conclut son récit prétendument réaliste par une version alternative – totalement délirante- de la séquence précédente. Probablement, une manière malicieuse de souligner qu’il faut se méfier des images, et des histoires qu’elles peuvent raconter

Le jeu des acteurs est formidable. Les méchants grimés comme des personnages d’heroic fantasy sont flamboyants. Nous retrouvons ici Tony Leung que l’on a pu voir dans « Detective Dee : Le mystère de la flamme fantôme » ainsi que Lin Gengxin qui jouait dans « Detective Dee 2 : La légende du dragon des mers ».

Un bon divertissement dans lequel  Tsui Hark réussi une bonne alchimie entre utilisation de la 3D et cinéma à l’ancienne !