Pulsions (Terreur "hitchcockienne")

Par Olivier Walmacq

Genre : Horreur, épouvante, thriller (interdit aux - 16 ans)
Année : 1980
Durée : 1h46

L'histoire : Une certaine Angie Dickinson se fait assassiner chez elle à coups de rasoire. Une prostituée a vu le crime et en parle au psychologue Michael Caine...

La critique : 

Attention film choc ! J'ai nommé Pulsions (Dressed to Kill en anglais) de Brian de Palma. Profondément dérangeant, ce film unique mérite son billet à lui dans les colonnes de Cinéma Choc. Tout d'abord, il faut savoir que le film est sorti en 1980, à une époque où, pour ainsi dire, tout ne va pas pour le mieux chez le réalisateur de Carrie : il s'est littéralement fait laminé par les échecs successifs de Furie en 1978 et de Home Movie (dont on a d'ailleurs aujourd'hui oublié l'existence) en 1979. 
Quand il tourne Dressed to Kill, le cinéaste revient à l'ultraviolence dérangeante de ses premiers longs-métrages (Sisters) et réalise un polar unique et élégant, interprété par une troupe d'acteurs merveilleux. Mais malgré tout le plaisir qu'il procure, le film est aussi un choc violent, qui mêle la sauvagerie sanglante "De Palmaïenne" avec la terreur Hitchcockienne qui caractérise bon nombre de ses films (Body Double, surtout).

Dressed to Kill voit sa première scène de violence arriver au bout d'environ vingt minutes avec le meurtre sauvage d'Angie Dickinson. La pauvre est lacérée d'une bonne dizaine de coups de râsoire, et Brian De Palma semble plonger avec une complaisance malsaine le spectateur démuni au coeur dess plaies dégoulinantes de l'héroïne infortunée. Le sadisme du cinéaste est visible dans cette scène monstrueuse et terriffiante qui est à l'image du film : une expérience dure mais nécéssaire.
Ce n'est point nouveau, le grand dada morbide de De Palma est le sang. Il coule à profusion lors du final terrible de Carrie, tout comme dans les scènes les plus extrêmes de son méconnu mais splendide Sisters. Ici, une fois de plus, le cinéaste utilise le sang comme un outil plastique magnifique mais risqué. À ce propos, Michael Caine déclare : "De Palma aime trop le sang. Pour moi, un seul coup de couteau suffisait. Pour lui, il en fallait des dizaines..."

Mais il semblerait que Caine n'ait pas bien compris que De Palma, comme un Argento américain (d'ailleurs Sisters évoque beaucoup Suspiria, et Dressed to Kill) renvoie assez directement à Ténèbres... en moins violent, perdant le spectateur autant dans ses intrigues complexes (le script est souvent alambiqué : Mission : Impossible, Snake Eyes, Obsession...), que dans son délire visuel sanguinolent ! Et d'ailleurs, au-delà d'être un film-choc hors pair, Dressed to Kill peut également se targuer de disposer d'une ambiance envoûtante et d'un suspense formidable.
Plus le film avance, plus le spectateur est désireux de connaître le nom de l'assassin, comme dans un bon vieux polar. Mais ici, le film est de surcroît très ancré dans son époque, avec le travello en guise de tueur, des femmes de plus en plus importantes dans la société etc... 
Au thriller comme au cinéma d'horreur, la première partie des eighties voit souvent des meurtres de femmes au coeur des films, dans le génial Maniac de William Lustig, dans le plus conventionnel Cruising de Friedkin, ou bien encore le troublant La Corde Raide de Richard Tuggle.

Note : 18/20

 Hdef