Mon Roi de Maïwenn


Mon Roi de MaïwennAmplement mérité pour Emmanuelle Bercot, le prix d’interprétation pour l’actrice qui se distingue après la réalisatrice, ce film vaut le détour. Et je suis d’autant plus admirative de l’ampleur de son travail.Le début : une femme, Marie-Antoinette, dite Toni, s’élance vite, trop vite, sur une piste de ski après de longs regards autour d’elle, et de longues hésitations.C’est de cette première scène que découlent toutes les autres. L’histoire de sa vie, elle se la remémore pour nous, depuis sa rencontre avec l’homme qu’elle épouse et avec lequel elle a un enfant.Au repos forcé et isolée suite à l’inévitable chute, elle s’analyse et revit les moments forts de ses dix dernières années.Magnifiée par la caméra de Maïwenn que, décidément j’aime de plus en plus, Emmanuelle Bercot est cette femme unique mais aussi toutes les femmes. Decelles qui aiment à en crever. De cellesqui ne parviennent pas à sortir de leur relation avec l’homme – Vincent Cassel, parfait –Relation toxique dès le début mais choisie, voulue. Mais jusqu’où ?La caméra de Maïwenn s’infiltre, pressure, écrase la femme puis le montage revient sur sa rééducation, moments doux et hors du temps…Alternance de déconstruction mentale et de reconstruction physique.Au cœur de l’histoire, la folie douce de la vie de Toni et Georgio.Les dialogues aussi sont soignés et se réfèrent toujours à un conscient ou à une réalité.Et ce titre Mon Roi que je cherche tout au long de la projection ? Il n’est que le centre de la vie de Toni, pas du film.Le casting juste qui entoure l’actrice principale m’a énormément plu :Louis Garrel en frère réaliste mais hyper attachant avec sa petite amie - Isild Le Besco à la beauté graphique –, l’ex inconsciente – la belle Chrystèle Saint Louis Augustin aux yeux limpides, le père, simple mais impuissant, et la bande de jeunes métissés dont le youtuber Norman Thavaud, que j’ai adorés dans leurs échanges, symboles de la vie que retrouve Toni. Et le regard final qu’elle a sur Vincent Cassel qui avec ses paroles « mon père avait la classe » - regardez bien !-, c’est lui : Jean-Pierre Cassel. Bien joué Maïwenn !Cette scène finale dit que rien n’est fini mais le sourire d’Emmanuelle Bercot m’apporte l’espoir malgré tout.Merci à vous deux, femmes de cinéma et de cœur, Maïwenn et Emmanuelle Bercot !