Festival d’Amiens 2015 : Journal de bord n°1

Vendredi 13 novembre 2015, le trente-cinquième Festival International du Film d’Amiens ouvre ses portes. Après avoir récupéré mon accréditation, je me dirige vers la cérémonie d’ouverture.

21h30, la cérémonie d’ouverture commence au multiplexe Gaumont. Fabien Gaffez, directeur du festival, arrive sur scène, afin de présenter les différentes sections de cette édition 2015. Ainsi, un hommage sera rendu à John Landis, réalisateur de « The Blues Brothers » (qui fête ses trente-cinq également cette année) ou encore du clip musical « Thriller » de Michael Jackson. D’ailleurs, ce dernier fût diffusé dans sa version longue, avant que John Landis ne fasse son entrée sous une standing-ovation.

Burke & Hare - Premiere: The 5th International Rome Film FestivalUn hommage sera rendu à John Landis, lors de cette édition

Une rétrospective du cinéaste Albert Lewin proposera l’intégrale de son œuvre, avec notamment « Pandora » et « Le portrait de Dorian Gray ». De même, l’Ouvroir et Pygmalion, deux initiaves lancées l’année dernière, feront leur grand retour. L’Ouvroi accueillera Bruno Podalydès et Pierre Salvadori, afin qu’ils nous parlent de leur cinéma et du cinéma qu’ils aiment. Pour la seconde étidion de Pygmalion, le roumain Andrei Cretulescu succède au portugais Carlos Conceição, qui viendra, à nouveau, pour faire un bilan de l’année écoulée. Un deuxième hommage sera également rendu à Rui Poças, directeur de la photographie portugais, qui a travaillé sur des films tels que « Odete », « O Fantasma » ou plus récemment « Tabou ». Pour finir, plusieurs invités du festival ont choisi des longs-métrages de la production Gaumont, afin de célébrer les 120 ans de la firme cinématographique. De plus, quelques mots ont été émis sur la compétition longs-métrages, et qui se verra remettre des prix par un jury présidé par Lam Lê, grand habitué du festival.

22h30, John Landis revient sur scène pour recevoir une Licorne d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui lui est remis, avec surprise, par Costa-Gavras. Les deux hommes partagent avec le public leur sympathie et leur amitié communicative, livrant un joli moment de cette cérémonie d’ouverture. John Landis en profite pour nous présenter, en quelques mots, le long-métrage projeté à l’issue de cette inauguration : « The Blues Brothers ». Il nous confie que cette production a pu voir le jour principalement grâce à l’amour de Dan Aykroyd et John Belushi pour le rock’n’blues, et rigole énormément sur l’aspect loufoque de l’ensemble.

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« The Blues Brothers » de John Landis

Le cultissime long-métrage de John Landis est projeté. Même si on passe toujours un aussi bon moment, que l’on sourit très souvent, et que les musiques sont entrainantes à souhait, je ne peux m’empêcher de penser que « The Blues Brothers » n’est pas assez funky et se trouve être beaucoup trop mou.

Alors, est-ce le film, en lui-même, ou les terribles événements ayant lieu sur Paris au même moment, et dont on a eu conscience quelques secondes avant le lancement de « The Blues Brothers », qui sont à l’origine de ce ressenti du film ? Sûrement un peu des deux …

Le lendemain, samedi 14 novembre 2015, c’est la mine triste et sans que le cœur y soit, que je me rends à la première séance de cette nouvelle journée du Festival International du Film d’Amiens, pas comme les autres.

10h, je m’installe dans le cinéma St-Leu, pour découvrir « El apóstata » de Federico Veiroj, long-métrage présenté en compétition. Grâce à sa durée très courte, à peine une heure et vingt minutes, et à une originalité rafraîchissante dans l’écriture du scénario, « El apóstata » se révèle être une belle surprise. Jamais réellement drôle, rarement dramatique, ce long-métrage possède un ton entre plusieurs genres, qui lui offre une identité bien propre.

014823« El apóstata » de Federico Veiroj

12h, je me rends au vernissage de l’exposition « Dans l’oeil du FIFAM », qui réunit des photographies de portraits d’invités du festival, réalisées par Jean-Christophe Husson. Malgré sa petitesse, elle se révèle très intéressante, avec de sublimes portraits comme celui de Jean-Claude Brisseau, par exemple. De plus, il s’agit seulement de la première édition d’une telle édition, et c’est une bonne initiative de la part du festival.

14h, dans la file d’attente au cinéma St-Leu, pour assister à la projection de « Drôles d’espions » de John Landis, on nous apprend une terrible nouvelle, mais censée au vu de la terrible actualité : le Festival International du Film d’Amiens est gelé jusqu’à lundi matin. La journée s’arrête donc là. Plus tard, dans la journée, on apprend que le festival réouvrira dimanche, grâce à une sécurité renforcée. Le festival n’aura été fermé qu’une demie-journée, et change légèrement son programme pour que les festivaliers puissent, tout de même, voir les longs-métrages projetés ce samedi.

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