Au cinéma : «Spectre»

Après avoir réalisé le 23ème opus de la franchise « James Bond », Sam Mendès, réalisateur de « American Beauty » ou encore « Les sentiers de la perdition », livre le 24ème volet : « Spectre ». Daniel Craig, Ralph Fiennes, Naomie Harris et Ben Whishaw reprennent leur rôle respectif, tandis que Léa Seydoux, Christoph Waltz, Andrew Scott, Dave Bautista et Monica Bellucci complètent le casting. John Logan, scénariste de « Gladiator », « Aviator », « Rango », « Hugo Cabret » ou encore « Skyfall », signe le scénario. « Spectre » sort dans nos salles françaises le 11 novembre 2015.

Synopsis : Un message cryptique venu tout droit de son passé pousse James Bond à enquêter sur une sinistre organisation. Alors que M affronte une tempête politique pour que les services puissent continuer à opérer, Bond s’échine à révéler la terrible vérité derrière … le Spectre.

« Spectre », dans la droite lignée de « Skyfall », emprunte un chemin entre regard dans le passé de la franchise et modernité dans l’environnement qui l’entoure. Le scénario, signé John Logan et qui était déjà à l’oeuvre sur le précédent volet, mêle des situations parfaitement old-school, rappelant l’âge d’or de la franchise sous les traits de Sean Connery (formidable séquence dans le train), tout en ayant une réelle implication dans l’environnement moderne qui est le nôtre au XXIème siècle. Les deux heures et trente minutes de « Spectre » défilent à une vitesse folle, une adrénaline sans fin, où le spectateur est submergé par les rebondissements, intelligemment amenés. De même, un aspect cartoonesque est présent, grâce à quelques gimmicks bien placés, tout en rafraîchissant l’ensemble qui peut paraître assez sombre. Néanmoins, le scénario n’atteint jamais les prouesses de « Skyfall », sans pour autant devoir rougir de ce qu’il propose : un divertissement de grande qualité.

Dans le rôle de l’agent secret le plus célèbre de Grande-Bretagne, Daniel Craig réalise encore quelques belles prouesses. Après avoir durci le personnage avec « Skyfall », cette fois-ci, il se dirige davantage vers un aspect plus sympathique de l’agent 007. Il humanise le personnage de James Bond, sans pour autant en faire le bon compagnon, et en continuant ce travail sur la noirceur de sa personnalité. À ses côtés, Léa Seydoux est extrêmement convaincante, offrant l’image du James Bond girl à la fois farouche, en détresse et capable de se défendre toute seule, allant même jusqu’à prendre le dessus sur James Bond. Christoph Waltz, grand méchant de cet opus, révèle son lot de surprise et s’inscrit formidablement dans l’héritage de la franchise. Il est dommage que la performance de l’acteur, bien que plus que correcte, rappelle beaucoup trop celle de « Inglourious Basterds » et « Django Unchained », même s’il réussit à lui offrir une très belle aura.

N.B. : Après que « Mission Impossible – Rogue Nation » ait beaucoup emprunté aux longs-métrages, il est intéressant de voir que « Spectre » rappelle énormément la franchise portée par Tom Cruise dans le traitement et les relations de ces différents personnages.

À la réalisation, Sam Mendès, après avoir mis en scène « Skyfall », réitère le même degré de qualité dans le traitement général du long-métrage. Si la mise en scène est inspirée presque de bout en bout et que les choix des cadres et de mouvements de caméra sont tous parfaitement pensés, il n’empêche que « Spectre » possède quelques défauts. Tout cela est démontré dès la première séquence, celle précédant le générique. Elle débute par un sublime plan-séquence, impressionnant par sa technicité, puis ce conclût par des plans bien trop courts et tremblants, enlevant une visibilité à l’action. Néanmoins, la direction photographique de Hoyte Van Hoytema reste une valeur sûre dans l’esthétisme ultra-soignée du long-métrage, jouant parfaitement des zones d’ombres et de lumières. « Spectre » est, en soit, un prolongement naturel des intentions artistiques de « Skyfall », où Sam Mendès offre de nouvelles belles lettres de noblesse à la franchise « James Bond ».

« Spectre » est un opus somme de l’ère Daniel Craig dans la franchise « James Bond », où l’aspect nostalgique et moderne cohabitent parfaitement, aussi bien dans la réalisation que le scénario. Tandis que Daniel Craig construit les derniers détails introspectifs de son personnage, les nouveaux arrivants s’affirment formidablement.

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Spectre. De Sam Mendès. Avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Christoph Waltz, Ralph Fiennes, Andrew Scott, Dave Bautista, Ben Whishaw, Monica Bellucci, Noamie Harris, …

Sortie le 11 novembre 2015.