La Glace et le ciel

unnamedPour son nouveau documentaire, Luc Jacquet (La Marche de l’empereur) poursuit son histoire d’amour avec l’Antarctique et dédie La Glace et Le Ciel au travail remarquable de Claude Lorius, parti en 1957 étudier les terres australes.

Au gré d’images d’archives et de souvenirs, le glaciologue nous raconte sa vie extraordinaire de science et d’aventure, consacrée à percer au plus profond des glaces de l’Antarctique les secrets bien gardés du climat.

Nous voici en Terre-Adélie, sur la base Charcot, où les températures extrêmes (le thermomètre descend parfois jusqu’à -90°C), les conditions spartiates (la cohabitation à trois dans quelques mètres carrés, le rationnement des provisions…), l’isolement et la solitude auraient pu réduire à néant la motivation du plus fervent scientifique. Mais tel le roseau, Lorius a plié mais n’a pas rompu. Le chercheur au mental d’acier est surtout tombé sous le charme de ce continent immaculé, où il reviendra une vingtaine de fois mener à bien ses travaux au cours de différentes expéditions.

Cette passion mêlée à sa persévérance l’ont conduit des années plus tard à une découverte primordiale : savoir mesurer l’évolution de l’atmosphère, comprendre son histoire et évaluer l’impact de l’homme sur le climat (découverte due à la réaction d’un glaçon dans un verre de whisky et aux bulles – soient autant d’échantillons d’atmosphère – qui s’en échappaient!).

De l’émerveillement face à ces millénaires d’histoire à la terrible prise de conscience de la dégradation climatique provoquée par le comportement de l’homme, de l’alerte passée sur les conséquences du réchauffement climatique à l’attitude dédaigneuse des « éco-sceptiques », Claude Lorius oscille entre optimisme et défaitisme : « Je lutte parfois contre le sentiment de n’avoir servi à rien », reconnaît-il en dépit des nombreuses récompenses reçues. « Que vaut finalement la reconnaissance quand l’alerte n’est pas entendue? ».

Si le documentaire souffre parfois d’aspects techniques trop pointus, le spectateur retiendra surtout les superbes prises de vue, l’admiration sans borne du cinéaste pour le scientifique et le propos passionnant de ce documentaire nécessaire, qui résonne particulièrement, à quelques semaines de la Cop 21.

Pour en apprendre davantage sur le travail de Claude Lorius, rendez-vous sur le site de La Glace et le ciel.

Sortie le 21 octobre 2015.