Mon Roi, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après avoir fait sensation à Cannes avec un prix d’interprétation féminine, Mon Roi de Maïwenn arrive sur tous les écrans de cinéma pour raconter son histoire d’amour forte et contrariée. L’amour est beau mais l’amour fait mal.

4 ans après la réussite de Polisse, la réalisatrice Maïwenn est de retour et abandonne son apparition à l’écran comme l’esprit de groupe pour s’intéresser de plus près à une histoire d’amour tumultueuse, celle de Tony et Georgio. Alternant entre leur histoire d’amour et la reconstruction de Tony après un accident douloureux, nous allons être témoins de ce qui va les unir et de ce qui va les séparer.

Artiste avec son propre univers et son esprit particulier  qui parle mieux par les images et l’histoire qu’elle raconte qu’en interview, Maïwenn parle ici de l’amour destructeur et nous fait bien comprendre comment certaines personnes ne peuvent se séparer malgré l’amour compliqué qu’ils peuvent vivre. Ainsi Tony et Georgio sont deux personnages profondément attachants dans leurs qualités comme dans leurs défauts. Et même si Georgio a une attitude souvent exécrable on ne peut que comprendre pourquoi Tony veut rester avec lui.

Avec une délicatesse et justesse qui rendent les personnages attachants et l’histoire d’amour tout à fait crédible, Maïwenn nous entraîne dans un torrent d’émotions pour parler de l’amour dans tout ce qu’il a de plus exaltant à ses débuts avant qu’il ne se délite tout en restant présent, toujours. Malgré les embûches, les personnages sont clairement amoureux, cela se ressent au plus profond de leurs êtres et ils ne peuvent s’en empêcher malgré le mal que cela leur fait. Alors le spectateur souffre autant qu’eux dans cette situation. En parallèle nous suivons la rééducation de Tony dont les épreuves vont bien de pair avec ce qu’elle a vécu avant, mais il reste alors à savoir si cette étape, loin de Georgio va lui permettre ou non de tourner la page.

Cette histoire d’amour est mise en scène par Maïwenn sans far. Les événements sont présentés comme ils arrivent, de manière brutale et parfois touchante, mais jamais en jugeant ses personnages, ce qui laisse au spectateur le loisir de bien comprendre cette histoire d’amour et l’état amoureux. Mais il faut surtout mettre en lumière le jeu des acteurs. Car Emmanuelle Bercot est bouleversante dans le rôle de Tony qui ne peut se détacher de cet amour malgré les épreuve qu’elle endure. Elle incarne un prix d’interprétation à Cannes tout à fait justifié. Et en face, Vincent Cassel ne démérite pas, au contraire. Pour une fois l’acteur n’est pas dans le surjeu et montre une toute autre facette de son talent, se montrant à la fois adorable et d’autres fois parfaitement odieux mais toujours amoureux. Leur alchimie fonctionne pleinement et porte bien les 2 heures de film sans lasser.

Mon Roi est ainsi une belle histoire d’amour, d’une rencontre heureuse mais aux difficultés permanentes qui nous font bien comprendre les histoires de ces couples à problèmes. Il en résulte un film très fort et souvent bouleversant.