Winter sleep

Winter sleepUn flot continu d'échanges de haute volée
Au cœur de l’hiver au milieu de la Cappadoce, dans un petit hôtel bourgeois ; Aydin, le propriétaire, est un comédien à la retraite concentré sur les textes qu’il rédige pour un journal local. Ce refuge, cosy foyer au milieu de la froideur anatolienne, va donner lieu à un huis clos glacial à l’image de l’extérieur. Aydin va être confronté à sa sœur lui renvoyant sa suffisance et sa, jeune, femme lui renvoyant un paternalisme pesant et castrateur.Pour donner une pleine ampleur des relations du vieil homme avec les deux femmes de sa vie, Nuri Bilge Ceylan use et abuse parfois de longs tunnels d’échanges souvent dévastateurs. 3h16 de discussions philosophiques, politiques et quotidiennes toujours fines et intelligentes ; la justesse des mots choisis relève du grand art et explique que certains ait vu en ce film la Palme d’Or 2014. La limite de ce genre de film est que çà manque parfois de cinéma, l’image hors dialogue parle peu au spectateur. Tchekhov et Dostoïevski ne renieraient pas la variante cinématographique de leurs œuvres. Bergman se retrouverait aussi dans cette longueur mélancolique dans une demeure hivernale avec de longs échanges entre gens murs. Voilà, le film a beau être intelligent, magnifiquement écrit et justement interprété, il manque de cinéma et de nouveauté. Pour le manque de cinéma : Chaplin prônant l’universalité du cinéma à travers le muet ou le minimalisme des paroles pour faire parler les images serait consterné.Que c’est joli la Cappadoce
Sorti en 2014
Note: 14/20