ANTIGANG (Critique)

ANTIGANG (Critique)ANTIGANG (Critique)SYNOPSIS: Serge Buren est un flic de légende, entouré d'une bande de jeunes flics aux méthodes peu conventionnelles.
ANTIGANG (Critique)Qu'importe qu'ils utilisent des battes de baseball ou " oublient " le règlement au cours d'arrestations spectaculaires, les résultats sont au rendez-vous !
ANTIGANG (Critique)C'est alors qu'un groupe de braqueurs meurtriers entre en scène, dévalisant avec une facilité déconcertante banques et bijouteries de la capitale, à coup d'armes de guerre et de scénarios imparables.
Face à tant d'ingéniosité et de brutalité, Buren et son unité se retrouvent confrontés à une situation délicate :leurs méthodes expéditives suffiront-elles à arrêter ces criminels autrement plus machiavéliques ?

Le cinéma de genre est une entreprise très délicate à mener à bien en France. Pas assez populaire, pas assez de spectateurs, il est très compliqué de mettre sur pied un projet de SF, d'horreur ou de film d'action pure sans rogner sur les budgets, et donc sur la qualité du film. La question n'est pas de trouver des réalisateurs compétents : depuis une quinzaine d'années, nous fournissons régulièrement à Hollywood nos jeunes réalisateurs gavés de films de Sam Raimi, John Hughes ou Quentin Tarantino. Ainsi Christophe Gans, Alexandre Aja, Louis Leterrier, Olivier Megaton, Pierre Morel ou, avec moins de succès, Pitof, Pascal Laugier et Mathieu Kassovitz se sont fait débaucher par les plus grands studios Hollywoodiens après avoir fait leurs armes dans l'hexagone. Parmi les nombreux talents que notre cinéma national compte, il en est certains qui n'ont pas (encore ?) cédé aux sirènes de l'Oncle Sam. Les frères Rocher font partie de ceux-là. Benjamin (le scénariste et réalisateur) et Raphaël (le producteur) sont derrière quelques unes des meilleurs séries B francophone de ces dernières années : La Horde, Goal of the Dead (sorti directement en VOD) et, dans un genre plus policé (hoho), Antigang, qui débarque sur les écrans précédé d'une grosse attente. Remake plus ou moins avoué du film britannique The Sweeney sorti en 2012, lui-même adapté de la série policière des années 70 Regan, Antigang est ce que l'on peut trouver de mieux comme film d'action français cet été au cinéma. Sur un scénario de François Loubeyre et Tristan Schulmann plutôt classique mais extrêmement bien ficelé, Benjamin Rocher nous offre un film de flics explosif, prenant et surtout complètement décomplexé. Le réalisateur se repose sur des personnages forts et des dialogues particulièrement efficaces (quelques punchlines, hilarantes, sont déjà cultes), pour nous offrir le meilleur divertissement francophone vu depuis longtemps.

En suivant cette bande de flics soudés aux méthodes musclées, Antigang aurait très vite pu tomber dans le piège du concours de testostérone mal venu, comme on le voit trop souvent à l'écran. Mais c'est mal connaître Benjamin Rocher qui, en plus de maitriser tous les codes du genre (les références sont infinies, de L'Arme Fatale à L'Inspecteur Harry), sait parfaitement trouver son équilibre entre l'action et le rire. Résultat : les scènes qui auraient pu s'avérer les plus lourdes à regarder sont immédiatement désamorcées par un humour décomplexé qui fait mouche à chaque fois. Créer une alchimie suffisamment crédible entre l'action et l'humour n'est pas chose aisée, et Benjamin Rocher a pu pour cela se reposer sur un casting quasiment parfait. Chaque membre de l'équipe de choc d' Antigang sonne vrai. Loin des clichés, Stéfi Celma, Oumar Diaw, Jean-Toussaint Bernard, ou Sébastien Lalanne ne se prennent pas la tête et donnent envie au spectateur de faire partie de ce groupe de choc attachant. Caterina Murino, toujours aussi belle, est à l'aise dans son premier rôle d'action, tandis que Thierry Neuvic s'avère très touchant en patron guindé mais au final très humain. Surtout, Antigang est l'occasion pour le toujours trop méconnu Alban Lenoir de pouvoir enfin exprimer toute l'étendue de son talent. Affilié au clan Astier (il apparaît dans Kaamelott et tiens l'un des rôle principaux de la série Hero Corp), habitué de la fratrie Rocher (il est le personnage principal de Goal of the Dead) Lenoir est aussi à l'aise dans l'action (il est également cascadeur) que dans l'humour. L'air de ne pas y toucher, il imprime son charisme nonchalant et goguenard au film, et représente l'intérêt principal d' Antigang. C'est paradoxalement le vétéran Jean Reno qui traine un peu la patte, la faute à un personnage certes très intéressant, mais qui pêche par de trop nombreux silences et une présence que l'on aurait voulu plus intense. Peut être l'acteur de 67 ans commence-t-il à se fatiguer de rôles de badass. Dommage. Si Antigang n'est pas exempt de défauts (certaines scènes d'action sont bien plus maitrisées que d'autres), il n'en reste pas moins un excellent divertissement qui ne se laisse pas écraser par le poids de ses références, chose suffisamment rare dans le cinéma Français pour le souligner. Nous vous encourageons vivement à aller vérifier ça par vous-même !

Titre Original: ANTIGANG

Réalisé par: Benjamin Rocher

Casting: Jean Reno, Alban Lenoir, Caterina Murino,

Thierry Neuvic, Sébastien Lalanne, Sabrina Ouazani ...

Genre: Action, Policier

Sortie le: 19 août 2015

Distribué par: SND

ANTIGANG (Critique) EXCELLENT

Catégories : Critiques Cinéma

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