[Critique] – La Rage au Ventre

La Rage au Ventre Réalisé par : Antoine Fuqua
Avec :
Jake Gyllenhaal, Rachel McAdams, Forest Whitaker, Naomie Harris, Curtis ’50 Cent’ Jackson, Oona Laurence et Miguel Gomez (II)
Sortie :
22 juillet 2015

Durée: 2h40min
Budget:
Distributeur :
SND

3D: Oui – non

Synopsis :

Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.

3 Stars

Notre avis :

Impossible de passer outre de la sortie du nouveau film du réalisateur américain Antoine Fuqua, Southpaw (La Rage au Ventre en VF), à la croisée de Raging Bull et Fighter. Pouvons nous pour autant nous hâter de placer le cinéaste d’Equalizer entre les deux grands que sont Martin Scorsese et David O. Russell ?

On en a vu, des films retraçant l’histoire d’un boxeur déchu qui, par la rencontre fortuite d’un entraîneur/ancien boxeur/ oublié, arrive à renouer avec la gloire. Mais ce film n’est pas une énième illustration de la relation privilégié entre le cinéma et le ring. Suite au décès prématuré de sa femme, interprétée par la sublime Rachel McAdams, Hope entraîne le public dans sa descente aux enfers. Dès lors, les masques tombent, Hope se retrouve seul, et le film de boxe de gros dur laisse place à la sensibilité. Il est cependant regrettable que ce confinement dans l’intimité du boxeur ne soit pas poussé à son paroxysme, ce qui aurait pu davantage faire oublier l’un tant soit peu prévisibilité du scénario. Le film effleure la frontière du drame psychologique, sans jamais parvenir à bouleverser totalement le spectateur. Le réalisateur semble effrayé face au débordement de sentiments et se cache derrière des « thèmes piliers », car il est bien connu que « c’est seulement quand on a tout perdu qu’on est libre de faire tout ce qu’on veut. »

Avec bonheur, le choix de Jake Gyllenhaal fait mouche, et sauve (peut être ?) le film. Cette performance est d’autant plus remarquée qu’il n’y a personne pour lui faire face si ce n’est un 50 Cent encore plus fade qu’à l’accoutumée, et Forest Whitaker enfermé dans un rôle que l’on ne connaît que trop bien. Pour ce qui est de la gestion des corps et des mouvements, on repassera. Les plus beaux plans ne se jouent pas sur le ring mais dans l’intimité de Hope, spécialité de Mauro Fiore, le chef op’ ? Ici, comme dans Real Steel, ce dernier fait éclore la beauté des plans dans des scènes plus personnelles et intérieures. Si le film n’est pas aussi dur que les coups donnés sur le ring, il reste bouleversant et laisse repartir le spectateur le cœur plein d’espoir, merci Billy Hope.

Si La Rage au Ventre ne marquera pas la filmographie de ses acteurs, tout en n’étant pas forcément le nouveau classique qu’on voulait nous vendre, il n’en demeure pas moins percutant.

Critique rédigée par Marion Dupont.

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