Wayward Pines

Wayward Pines

10 petits épisodes et voilà Wayward Pines terminée, mais ce n’est pas pour autant une mauvaise série malgré ses gros défauts de démarrage. Et ça s’avère même être une série estivale de Sf efficace qui vaut bien le coup d’œil.

Wayward Pines

Après les échecs du Dernier Maître de l’Air et de After Earth, l’ancien prodige du Sixième Sens M. Night Shyamalan s’intéresse donc à la télé pour adapter le livre de Chad Hodge également créateur de la série. Concentrée sur un arc complet dont la fin ne sera ainsi pas frustrante puisque la série n’a pas été renouvelée, la série n’est pas sans rappeler dès ses premières scène Le Prisonnier ou d’autres mystères à la Twin Peaks avec des personnages parfois étranges. Nous commençons par plonger dans cet étrange village de Wayward Pines avec un agent des services spéciaux qui s’y réveille après un accident. Il découvre un village replié sur lui-même et semblant vivre dans la terreur tout en ignorant pourquoi tout ce monde agit bizarrement. Et ce sera encore pire quand sa femme et son fils débarqueront.

Les premiers épisodes tentent ainsi de distiller un mystère superficiel comme les aime le réalisateur qui se charge d’ailleurs assez maladroitement d’introduire la série avec un pilote qui hésite sur le ton et l’histoire qu’il va raconter. De nombreuses pistes se multiplient et ont chacune le potentiel pour être sacrément ridicules. D’autant plus que l’on a du mal à s’attacher aux personnages pourtant plutôt bien joué par un casting très riche (rien de moins que Matt Dillon, Carla Gugino, Melissa Leo, Juliette Lewis, Toby Jones ou encore Terrence Howard et Shannyn Sossamon !) qui peut pourtant y passer très rapidement comme le montreront certaines morts assez précipitées.

Wayward Pines

Un village mystère, des personnages vite lassants, des scénaristes qui semblent déjà à la dérive … on aurait vite pu lâcher l’affaire devant ces maladresses et le manque d’originalité apparent. Mais voilà, l’épisode central se nommant « the Truth»  (« la Vérité» ), on se dit qu’on va au moins regarder jusque là. Et bien nous en a pris puisqu’avec cette révélation centrale (pas étonnant que cela ai parlé à Shyamalan tant le réalisateur est adepte de ce type de changement de direction et à ce type d’univers avec the Village ou Phénomènes), la série gagne d’un seul coup bien plus en originalité et commence à voir ses différentes pistes converger vers quelque chose qui se tient bien plus. On pardonnera alors plus facilement les incohérences vues car les personnages deviennent alors plus intéressants et moins clichés dans leurs réactions.

Wayward Pines

D’un seul coup également, et jusqu’au final, la série gagne aussi en consistance, illustrant alors ce que devient la société repliée sur elle-même et gouvernée par la terreur mais aussi par la menace extérieure. La réflexion sur un cycle sans fin de violence et de prise de pouvoir despotique régulière nous fait réfléchir ce qui nous gouverne et nous permet de survivre et les sacrifice à faire. N’hésitant pas à sacrifier des personnages de premier plan jusqu’à la fin et à s’orienter régulièrement vers des pistes inattendues avec un bon rythme, Wayward Pines se laisse ainsi regarder sans révolutionner les choses mais avec une petite curiosité sans cesse croissante.

Wayward Pines

Après ses gros défauts au démarrage, Wayward Pines a donc petit à petit piqué notre curiosité pour devenir finalement une série qui se regarde toute seul et qui est plus intéressante qu’on ne pouvait le penser.