"Pixels" de Chris Colombus

[CRITIQUE] : Pixels
Réalisateur : Chris Colombus
Acteurs : Adam Sandler, Kevin James, Peter Dinklage, Josh Gad, Michelle Monaghan, Sean Bean, Brian Cox,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Comédie, Science-Fiction, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.
Synopsis :
À l’époque de leur jeunesse, dans les années 80, Sam Brenner, Will Cooper, Ludlow Lamonsoff et Eddie « Fire Blaster » Plant ont sauvé le monde des milliers de fois… en jouant à des jeux d’arcade à 25 cents la partie. Mais aujourd’hui, ils vont devoir le faire pour de vrai… Lorsque des aliens découvrent des vidéos d’anciens jeux et les prennent pour une déclaration de guerre, ils lancent l’assaut contre la Terre. Ces mêmes jeux d’arcade leur servent de modèles pour leurs attaques. Cooper, qui est désormais Président des États-Unis, fait alors appel à ses vieux potes pour empêcher la destruction de la planète par PAC-MAN, Donkey Kong, Galaga, Centipede et les Space Invaders… Les gamers pourront compter sur l’aide du lieutenant-colonel Violet Van Patten, une spécialiste qui va leur fournir des armes uniques...

Critique :

#Pixels ou un jouissif divertissement de destruction massive certes très potache et crétin, mais qu'est-ce que c'est bon... @SonyPicturesFr— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 22 Juillet 2015


Citer Adam Sandler à une pléthore de spectateurs français lambdas, c'est un peu comme leur demander " Ou est Charlie ? ", sans qu'aucun d'entre eux n'ait la foutue volonté de chercher une seule seconde le dit popotin du lascar dans sa BD, et ce même si tu leurs offrais à tous sa collection complète.
Dire donc que par chez nous le gars est inconnu - ou presque - au bataillon, est un doux euphémisme.
En même temps comment se la jouer surpris devant un peuple qui se paluche allégrement sur du Kev Adams et autres Dany Boon, en prétendant qu'ils incarnent les Vraies valeurs de l'humour à la française qui a tout pour nous rendre fier.
[CRITIQUE] : Pixels
Moi perso tout ça, c'est loin d'être ma came et pour être poli je dirais tout simplement que cela me colle des plaques de boutons plus qu'autre chose.
Chacun ses faiblesses de petites natures quand on est cinéphiles, si on peut dire hein.
Biberonné durant toute ma plus tendre enfance à l'humour décadent du Saturday Night Live - SNL pour les intimes -, j'ai été façonné en tant que cinéphile par le comique made in America, le Vrai, que je n'aurais aucun mal a proclamé comme le Best in The World, si la frayeur d'une potentielle révolte des lecteurs de cette critique - loin d'être tous pro péloches d'humour US j'en suis sur -, ne me faisait pas un chouïa frémir.
Fer de lance du SNL durant les années 90, Adam Sandler c'est une trentaine de péloches sur vingt piges - la majeure partie des immanquables de la drôlerie conne et trash -, dont pile poil la moitié ont dépassés la barre symbolique des 100 millions de billets vert au box-office.
Qu'on se le dise dans le genre comédie y'a pas à tortiller du cul, personne n'est plus triomphant que lui dans le business.
[CRITIQUE] : Pixels
Une vraie institution outre-Atlantique à la fois adulée des fans et cible favorite - souvent à tort - de la critique (excepté pour son récent et affreux Jack & Julie), qui s'est pourtant bâtie sur un sacré enchainement d'idées originales, et franchisé une seule et unique fois avec Copain pour Toujours 2, en 2013.
Et alors que son craquant Blended avec la douce Drew Barrymore, s'était vu privé de sortie en salles dans l'hexagone il y a tout pile un an, le voilà de retour et plus en forme que jamais dans Pixels, un blockbuster estival adapté de manière plus ou moins inspiré du court-métrage culte du frenchy Patrick Jean, des créatures 8-bits envahissent New York.
Signé par le chevronné mais critiqué Chris Colombus et porté par un casting de talents foutrement indécents (Sandler et son poto Kevin James, les inestimables Sean Bean et Peter Dinklage sans oublié les excellents Josh Gad, Michelle Monaghan et Brian Cox), la bande suit l'histoire d'un groupe de geeks à l'âge avancé luttant contre des extraterrestres ayant pris pour une déclaration de guerre les jeux-vidéo qu'ils découvrent dans une capsule envoyée dans l'espace au cours des années 80.
[CRITIQUE] : Pixels
Foutrement fun et coloré, simpliste mais original puisqu'il n'incarne ni un remake et encore moins une suite d'un produit référencé et déjà établit (de plus en plus rare aux rayons des blockbusters), furieusement vintage en s'adressant directement aux amateurs de jeux-vidéos avec ces héros de l'arcade 8-bits (Tétris, Donkey Kong, Pac Man, Q-Bert, Space Invaders,...) tout autant qu'aux amateurs des comédies populaires US made in 90's; Pixels s'attirera décemment les foudres de cinéphiles réfractaires aussi bien à l'humour potache de Sandler que ceux considérant que toute nostalgie nerd n'est que purement ringarde.
Alors certes, ces CGI pas toujours inspiré (le final avec Donkey Kong est assez moche tout comme sa 3D est inutile), son scénario plus simpliste et cliché tu meurs, sa manière de saloper un merveilleux court-métrage pour en faire un divertissement populaire incarnant son parfait contraire et son humour profondément crétin - mais jouissif - ne plaide décemment pas pour lui et il serait très facile de ne pas retenir l'aspect totalement jouissif, bienveillant envers les gamers et décomplexé de la chose (c'est que c'est un pur divertissement estival bordel, le spectateur s'attend à quoi de plus ?).
Pour les allergiques de ce genre de péloche, le nouveau Colombus - qui divisera encore une fois son monde -, incarne la quintessence de ce qu'ils peuvent détester viscéralement, et l'abatage pourtant dément du cinéaste pour offrir pur moment de destruction massive esthétiquement remarquable, ainsi que celui des comédiens (Peter Dinklage en tête), n'y changera strictement rien.
[CRITIQUE] : Pixels
Par contre, pour les fanatiques purs et durs du célèbre Zohan - dont moi -, Pixels incarnera sans conteste l'un des moments les plus délirants et hilarants de ce riche été ciné 2015, un pur plaisir coupable nostalgique comme on les aime.
Bref, longue vie au roi Sandler et à sa bande de fous furieux, tant qu'ils seront glorifiés sur leurs terres l'humour potache et touchant aura de beaux jours devant lui, et puisse t-il en avoir encore pendant des lustres.
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Pixels