[critique] terminator : genisys

TERMINATOR GENISYS Aff FR



Il existe un univers où James Cameron a réalisé Terminator et Terminator 2 : le Jugement dernier, deux gros classiques de la science-fiction des années 80 et 90. Un univers où François Hollande est président, les Teletubbies sont psychédéliques, et Dragon Ball : Evolution existe. C’est dans ce même univers qu’arrive en trombe Terminator : Genisys, sorte de suite à Terminator 2 : le Jugement dernier, ou reboot – voir remake -, réalisé par l’impersonnel Alan Taylor (qui s’est occupé d’une Dieu Asgardien et d’un robot Skynetien , soit TerminaThor).

Dans le projet, il embarque avec lui pas moins de trois stars aussi charismatique qu’un appareil dentaire : la Mère des Dragons Daenerys dans Game of Trônes (Emilia Clarke), l’insipide et détestable Jack McClane dans Belle journée pour vomir (Jai Courtney), et le fadasse Malcom de La Planète des singes : l’affrontement (Jason Clarke). Heureusement, les 67 piges (sans compter les dimanches) d’Arnold Schwarzenegger relèvent un peu le niveau, même s’il est ici considéré plus comme un vulgaire garde du corps secondaire qu’un personnage pilier.

Du coup, difficile de croire un tant soit peu aux images qui défilent sous nos yeux, quand l’absence de Linda Hamilton, Michael Biehn ou même Bill Paxton en junkie (à la place, on a un ersatz de Kev Adams) est terriblement palpable. Le première partie du récit reprend presque plan par plan le tout premier Terminator – en ajoutant tout de même des nouveautés étranges (un T-1000 coréen, une Sarah Connor élevé par un Terminator…) -, puis la deuxième s’en éloigne totalement en prenant une direction nouvelle, avec leurs propres idées, leur propre finalité, leur propre Jugement dernier. Un récit qui finalement tient la route, mais chie royalement sur le boulot de James Cameron.

Ajoutons à cela une chose indiscutable : les séquences d’action sont plates. Le genre de problème de presque tous les blockbusters d’aujourd’hui. Rien n’est prenant, tout s’enchaîne vite fait dans des effets spéciaux assez limites (excepté le bon boulot du combat T-800 vs T-800), et là, Alan Taylor n’arrive jamais à instaurer une quelconque tension dans sa réalisation. Alors déjà que voir Jai Courtney courir pour sa vie, c’est soporifique à en mourir, si en plus c’est filmé sans entrain, on est mal…

Et puis, il existe un autre univers. Un monde parallèle chelou où Matt Pokora est enceinte, les Teletubbies sont quinze, et Dragon Ball : Evolution est une trilogie. Et où Terminator : Genisys est là, lui aussi. Mais étrangement, dans cet univers, on ressent le respect des auteurs pour la saga Terminator. La première partie du film arrive parfaitement à retranscrire les scènes mythiques de Terminator premier du nom, tout en y ajoutant des éléments du deuxième (le T-1000) et arrivant à surprendre le spectateur dans cette nouvelle timeline maîtrisée. C’est sensiblement pareil, mais complètement différent.

Puis l’histoire enchaîne dans un nouveau futur, et tout est à refaire. Terminator et Terminator 2 : le Jugement dernier ne sont pas effacés pour autant. Ils existent, quelque part, dans une autre réalité, pendant que Terminator : Genisys propose de découvrir un autre « et si… ? ». C’est facile, la saga devient pour le coup un peu du n’importe quoi, mais le film est généreux : il aligne quelques bonnes idées non négligeables (que James Cameron avait abandonné des années auparavant faute de budget et qu’ils réutilisent ici) et possède un rythme assez soutenu pour qu’on puisse voir en lui un sympathique divertissement. De plus, même si tout est pris avec sérieux, le film arrive à mettre quelques touches d’humour agréables, généralement par le biais de l’indétrônable Schwarzy, sans pour autant en abuser constamment. 

Ce qui pose un petit souci : dans quel univers pouvons-nous se situer ? On reste terre à terre ou on s’ouvre ? Nous, a pris la décision d’avoir un pied dans les deux. Déjà parce que Matt Pokora enceinte, on est curieux de voir ça, et aussi parce que malgré tout, Terminator : Genisys est loin d’être mauvais. Mieux, en y réfléchissant bien, il est peut-être la meilleure suite depuis le Terminator 2 : le Jugement dernier. Il balaye d’un coup de poing robotisé Terminator 3 : le soulèvement des machines, et arrive à tenir tête au pas si mal Terminator Renaissance

Et si le film mettait Linda Hamilton en Sarah Connor, Michael Biehn en Kyle Reese, Christian Bale en John Connor, et qu’un autre réalisateur un peu plus foufou (genre Brad Bird ou Matthew Vaughn) s’était occupé du bordel, Terminator : Genisys aurait été plus qu’une curiosité aux bonnes surprises. Il avait le potentiel de devenir un sacré morceau. Mais ça, c’est encore dans un autre univers…


Logo Pour les FlemmardsPOUR LES FLEMMARDS : En excluant le casting vraiment foireux et la réalisation sans âme, Terminator : Genisys arrive à amuser la galerie grâce à quelques bonnes idées d’évolution, un rythme soutenu et un Schwarzy en forme.

NOTE : 3/5



Bande-annonce Terminator : Genisys :



FICHE TECHNIQUE

  • Sortie : 1 juillet 2015
  • Titre original : –
  • Réalisateur : Alan Taylor
  • Scénaristes : Patrick Lussier et Laeta Kalogridis
  • Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Emilia Clarke, Jai Courtney…
  • Compositeur : Lorne Balfe
  • Genre : Retour vers d’autres temps
  • Pays : Amérique
  • Durée : 2h06