Kingsman: The Secret Service

Kingsman: The Secret Service
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entraînement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie?

Kingsman : Services Secrets – 18 Février 2015 – Réalisé par Matthew Vaughn
Vaughn devait réaliser X-Men: Days of Future Past jusqu'à l'instant ou s'est présenté l'opportunité de bosser sur l'adaptation d'un autre comic-book de Mark Millar. Et je salue le courage du réalisateur d'abandonner les X-Men pour un cadre beaucoup plus classique, la belle Angleterre, les tailleurs bien coupés et les espions gentlemen avec « Kingsman ». Une manière pour le réalisateur de Kick-Ass, de Layer Cake et de l'excellent X-Men First Class de faire lui aussi son James Bond. Lui qui fut un temps recommandé pour réaliser « Casino Royal ».
Les espions sont un peu les super-héros d'antan. Leurs activités intriguent et le mystère qui les entourent fascinent, sauf quand l'un d'eux' meurt ! Car si ils ont une famille, le secret n'aide pas pour faire le deuil, ce qu'Harry Hart a.k.a Galahad apprend en rendant visite à la veuve de son ancien camarade. Inconsolable, elle refuse toute aide et c'est finalement vers le petit Eggsy qu'il se tourne pour transmettre une médaille, avec des coordonnés qui l'aideront a l'avenir. Bien des années après ce drame, les choses ont changés pour Eggsy, sa mère est remarié a un ivrogne notoire qui la bat et lui ne sait trop quoi faire de son temps, abandonnant toute tentative pour réussir. C'est lors d'un vol de voiture, ou il se fait arrêter qu'Eggsy fait appel au numéro du médaillon, se retrouvant ainsi a la sortie du commissariat devant le flegmatique Harry Hart. Une fois dans un pub, ils évoquent ensemble le passé,son père mais tout va se corser, quand les potes de son beau-père le trouve là.
Harry leur donnera une leçon qu'ils méritaient et qu'ils n'attendaient certainement pas. Et c'est ainsi qu'Eggsy découvre la face cachée de cet étranger au métier fait de secrets et d'actions. Jaugeant le potentiel d'Eggsy prometteur, il lui propose un travail, une opportunité qu'il ne peut refuser, celle de devenir un « Kingsman ».
Comme dit le personnage de Colin Firth à propos des films d'espions contemporain « Nowadays, they're all a little serious for my taste. But the old ones... marvelous », une réplique qui a ne pasà en douter, a du servir de mantra a Matthew Vaughn tout au long de ce projet. Et l'on devine bien l'époque dont il parle, celle des James Bond avec de l'humour et de l'autodérision, une époque que personnellement je n'aime pas ! Mais quand il y a autant d’énergie, de fun, de rythme et de connerie, cela ne peut pas être un problème ! Un désavantage tout au plus, mais un problème loin de là car Vaughn n'oublie pas de nous faire passer un bon moment que même moi, je ne peux nier !
C'est la deuxième fois que Matthew Vaughn travaille sur les comic-book de Mark Millar. Après un Kick-Ass assez jubilatoire, on passe au film d'espionnage avec Kingsman et une intrigue digne des James Bond les plus basiques. Des gentils, un méchant, un conflit et une résolution du-dit conflit. Le film pèche hélas sur l'un des points les plus importants d'un film d'espionnage, c'est que le méchant est « bidon » !!! Soit un nabab mégalomane et narcissique ça passe bien mais il est mal écrit et interprété, en plus la volonté d'en faire quelqu'un de légèrement pleutre ne marche jamais ! Et je ne parle pas de l'interprétation libre de Samuel L.Jackson qui ne permet a aucun moment de croire au personnage, a ce qu'il fait et a ce qu'il représente !
Mon second problème avec ce film, c'est la posture dite « du mec entre deux chaises ! ». Matthew Vaughn avec toute l'énergie qui le caractérise est généreux, il déborde d'idées et de blagues, avec une idée précise de ce qu'il veut, enfin en apparences car on ne sait jamais ou il veut en venir ! Un film d'espionnage old-school ? Ou un pastiche de ce genre la ? Car l'humour gras et le mauvais goût ça passe bien quand le film l'assume à 100%. Comme dans Austin Powers par exemple, avec un personnage écrit pour ça et qui bien sur incarne cet esprit là, ce qu'Harry Hart ou Eggsy ne sont absolument pas ! Il faut ajouter à ça un tas de petits effets de ralentis bien dégueulasses, une surenchère visuelle et de dents qui giclent a ce sommet de bon goût qui se cherche ! Puis comment ne pas parler de cette violence (graphique certes) qui surgit comme ça sans prévenir, ce qui ne me choque pas attention mais comme la vulgarité du film, elle ne sonne pas juste ! C'est à chaque fois trop soudain et incohérent ! Et cet ensemble de contradiction qui ne peut pour moi fonctionner sans embraser totalement ce qu'il essaye de « parodier » !!! Ce qui malgré tout ne m'a pas empêcher d'apprécier le film !
La principale qualité de ce long-métrage c'est d’être là ou on ne l'attend pas ! C'est un joyeux bordel qui s'amuse a tout déconstruire pour en livrer une version survitaminé. Ce qui peut déstabiliser au premier abord mais qui se laisse apprécier au fur et a mesure que le film avance. L'organisation Kingsman à un coté romanesque que n'a pas le MI6, l'influence de la légende arthurienne en fait quelque chose d'unique qui dénote avec la formalité d'une agence gouvernementale classique. Le mystère qui l'entoure n'en est que plus grand car cela s'intègre à merveille a la culture anglo-saxonne, tout en rajoutant une dose d'anti-conformisme qu'on ne voit jamais ici. Et puis Fini le coté ronflant de l'agent qui se la raconte, seul compte la mission.Les méchants renouent avec l'originalité notamment avec le personnage de gazelle, sorte de clone féminin fatal d'Oscar Pistorius et les femmes ont une place proactive dans l'intrigue hormis la princesse à la fin.
Mais c'est aussi la réalisation de Matthew Vaughn qui malgré les défauts que j'ai cité plus haut m'a clairement emballé. Bon tous les ralentis ne sont peut être pas utiles mais il n'a pas son pareil pour rythmer avec beaucoup de punch son histoire. Les scènes d'actions sont hyper énergiques, imaginatives et toujours bien senties, intégrant pour l'une d'entre elle un gimmick savoureux qu'Eggsy reprendra à la fin ! Vaughn se lâche, ce qui est un euphémisme en réalisant un « massacre » dans une église qui restera dans les annales ou ce que je considère comme la crème de la crème du gentleman anglais, un certain Colin Firth casse la baraque et son image de gentil gars ! L'ensemble est saupoudré d'une bande originale très bondienne écrite par Henry Jackman et Matthew Margeson qui nous transporte directement dans cet univers ; ainsi que par une photographie old-school signée George Richmond mais aussi par une élégance et un raffinement que seul des Kingsman ont et moi ça j'apprécie !!!
Le casting quant a lui est a l'image du film, surprenant et inattendu ! Il révèle deux jeunes acteurs talentueux, le surprenant Taron Edgerton qui a l'un des rôles titres et la sympathique Sophie Cookson qui joue l'une des recrues et met en avant le talent d'une danseuse qui se nomme Sofia Boutella. Une jeune garde fringuante qui tient la dragée haute a des acteurs plus confirmés qui s'en donnent a cœur joie eux aussi ! Voir Colin Firth en espion, c'est cool, en espion badass c'est encore mieux et ça lui va tellement bien. On trouve aussi Sir Michael Caine sous exploité, un Mark Strong au top de sa forme et un Samuel L. Jackson en roue libre qui en apparemment rien a faire !
A la fin du film j'étais sceptique, je me disais que je ne retiendrais rien du film mais finalement le positif s'est imposé et Vaughn a réussi son coup ! A savoir me faire aimer son film d'espionnage !

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