Le Souffle

561530.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxUn homme et sa fille vivent paisiblement dans une ferme isolée des steppes kazakhes. Alors que deux garçons, un Moscovite et un Kazakh, se disputent le cœur de la jeune fille, une menace sourde se fait sentir…

Cela fait quelque temps que l’on déplore un manque d’originalité dans les salles obscures, où les films se suivent et se ressemblent tous – un reproche également fait à la dernière sélection cannoise, dont la programmation se révélait conventionnelle et sans surprise.

Voilà que, l’air de rien, Le Souffle vient apporter cette bouffée d’inventivité qui faisait tant défaut au cinéma, ravivant ainsi la passion des cinéphiles dépités!

D’une beauté saisissante, Le Souffle est filmé sans dialogue et se présente avant tout comme une expérience sensorielle : les rayons du soleil couchant qui viennent rougir la chevelure de la jeune fille, la traînée de poussière virevoltante provoquée par le trot d’un cheval, le repas du père que l’on prend soin d’emmitoufler dans un linge pour le protéger de la sécheresse, les vêtements des amoureux qui sèchent entrelacés sur un fil, le chemin nocturne que l’on éclaire aux allumettes, le reflet mouvant des visages dans l’eau du puits, le bruit du battement d’ailes d’un oiseau venus nourrir ses petits  nichés sur une poutre…

A travers les métaphores imagées, Alexander Kott livre la tendre relation qui unit un père et sa fille, leur complicité partagée en un simple regard, leur quotidien fait de labeur, de rires, de cérémonials… et d’imprévus.

Kott nous offre un sublime voyage au coeur des paysages désertiques des plaines kazakhes, où la lumière, l’esthétique et la musique viennent magnifier cette histoire émouvante, pleine de poésie. Mais chut! N’en disons pas plus. Si ce n’est que ce formidable coup de coeur vous laissera le souffle coupé.

Sortie le 10 juin 2015.


Le Souffle Bande-annonce VO