[Critique] Maggie réalisé par Henry Hobson

Maggie

« Alors qu’une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu’elle a été contaminée, elle s’enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s’il lui faut affronter les forces de police… »

Un énième film de zombie envahit nos écrans de cinéma, mais cette fois, il s’agit d’un drame intimiste. Alors que le genre est surexploité et sous toutes les formes possible, on a encore droit chaque année à des petites pépites. 28 Jours plus Tard, Shaun of the Dead, l’Armée des Morts, REC, Zombieland, Warm Bodies ne sont que des exemples. Le genre du film de zombie a fait le tour de l’horreur en passant par la comédie et la romance. Avec Maggie c’est un drame familial qui se mêle à une histoire de contamination. Maggie c’est l’histoire d’un père de famille qui fera tout pour protéger sa fille, même si celle-ci est affectée par une maladie qui la transforme peu à peu en zombie. Arnold Schwarzenegger dans un rôle plus sensible, est-ce que ça marche ?

Et ça fonctionne. Schwarzy est plus que crédible en père de famille impliqué et protecteur, mais là n’est pas la question. Sa seule performance ne peut pas porter à elle seule le film. Maggie est une première réalisation pour Henry Hobson. Véritable drame pendant la première heure, le côté horrifique n’est présent qu’à la fin. Les zombies sont ici présentés comme une maladie anodine, qui touche une partie de la population et met du temps à se développer dans l’organisme. Loin de l’image dépeinte par George Romero pour ne citer que lui, Maggie offre une nouvelle vision du zombie, plus banale et moins inquiétante. De plus, l’histoire se centre sur la fille de Schwarzy, interprétée par Abigail Breslin (Little Miss Sunshine, Zombieland…), qui est déjà infectée et possède donc une destinée toute tracée. Dans son égocentrisme le père va vouloir la garder le plus longtemps près de lui, quitte à mettre en danger le reste de son entourage.

Les enjeux ne sont pas assez importants pour qu’on entre dans le film. Les acteurs sont tous convaincants, mais on n’entre à aucun moment dans le monde qu’on nous propose. La relation père/fille met du temps à se dessiner devant nous, ce qui nuit à l’attachement aux personnages. De ce fait, on ne ressent aucune empathie envers les personnages, envers ce qui leur arrive, le futur dramatique qui se dessine devant eux. Un comble pour un film qui se veut être un drame. L’ambiance mise en place autour du lieu : une maison isolée prêt d’une forêt, aurait pu participer à l’immersion, mais cela reste minime durant l’heure et demie. On pourrait s’immerger pleinement dans le film lorsque celui-ci bascule dans le huis clos, soit à la fin, mais c’est déjà trop tard. On perd le fil dès les premières minutes, c’est pourquoi le film paraît si long. Le peu d’action qui compose le film est mal mis en scène, peu visible, car dans l’ombre. Le déroulement de l’histoire laisse penser qu’il ne se passe absolument rien, néanmoins le fait de voir la façon dont sont traités les adolescents infectés aurait pu avoir un développement plus important.

Maggie est un mauvais film. Ennuyant à mourir, on ne rentre à aucun moment dans l’univers qu’on nous propose. L’approche nouvelle du film de zombies est intéressante, mais à aucun moment exploitée. Sans intérêt, Maggie est déjà oublié mais n’entachera pas pour autant la carrière de ses acteurs qui livrent une interprétation honnête.

1.5

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