Jack

091842.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxFonceur, tenace et plein de ressources, Jack, dix ans à peine, est déjà seul responsable de sa famille : son petit frère Manuel, six ans, et leur mère Sanna, célibataire aimante, mais totalement immature, qui travaille la journée et fait la fête la nuit. Mais cet homme de la maison en culottes courtes n’est pas infaillible et un événement va venir bouleverser le quotidien de ce trio. Les services de protection de l’enfance décident alors de retirer la garde des deux garçons à la jeune femme et de placer Jack dans un centre d’hébergement.

Une mère irresponsable qui est aux « abonnés absents », un gamin qui porte sa famille à bout de bras sans moufter et un marmot haut comme trois pommes bringuebalé de droite à gauche comme si de rien n’était… Le synopsis de Jack peut laisser penser à un énième drame social sur la famille et ses dysfonctionnements. L’intelligence d’Edward Berger est de choisir un angle inattendu, s’éloignant du portrait sombre et larmoyant que le contexte dépeint pouvait laisser supposer pour faire de son film une odyssée à hauteur d’enfant.

Dans la peau d’Ulysse, voici Jack, dégourdi et bien décidé à quitter le foyer où il est pensionnaire pour rejoindre son frère et sa mère. Débute alors une épopée à travers Berlin, faite de nombreux obstacles, de rencontres (bien souvent malencontreuses) et d’échapper belle pour retrouver Pénélope/Sanna portée disparue.

La ville prend alors des airs de jungle menaçante, où la violence guette à chaque coin de rue, où des gamins peuvent errer sans qu’aucun adulte ne s’en inquiète, où l’anonymat semble aller de paire avec une forme de désintérêt général.

Derrière son allure modeste, Jack est un film tenu, plein de courage et rempli d’amour, que l’on aime tout simplement.

Sortie le 8 avril 2015.


Jack Bande-annonce VO