Tokyo Fiancée

Par Cinealain

Julie Le Breton, Alice de Lencquesaing,


Production Belge, Française, Canadienne

Écrivain, acteur et réalisateur belge, , lui vaut le Prix de Stefan Liberski est né à Bruxelles, en 1951. Il obtient un diplôme de philosophie et de lettres à l'Université de Bruxelles. Son premier roman, "l'Encouragement au premier roman" en 1985. En 1989, il crée avec quelques amis le groupe des Snuls, pour lequel il écrit énormément de sketches. Parallèlement à son activité d'écriture, il réalise des émissions télévisées, des dessins animés et des courts métrages de fiction pour Canal +.

En 2005, il empoche le Bayard d'Or de la meilleure première oeuvre pour son long métrage Bunker paradise, avec Jean-Paul Rouve, Francois Vincentelli et Audrey Marnay, présenté en Clôture du FIFF la même année. Bunker Paradise n'y allait pas par quatre chemins dans la douleur d'exister.

En 2013, il vient à Namur pour présenter Baby Balloon avec Ambre Grouwels. Baby Balloon, teenage movie, était plus léger, saupoudré par instant de notes sombres et poignantes .

Avec son troisième long métrage, Stefan Liberski filme encore ce moment de la vie où l'individu se cherche et tente de se choisir. Au-delà de ses apparences bariolées, fantaisistes et légères, Tokyo Fiancée est une fois de plus l'histoire d'une métamorphose, un voyage initiatique plus noir qu'il n'y paraît.

À travers les surprises, bonheurs et déboires de ce choc culturel drôle et poétique, nous découvrons une Amélie toute en spontanéité et tendresse, qui allie la grâce d'un ikebana à l'espièglerie d'un personnage de manga.

- Stefan Liberski : J'étais au Japon en 2004 pour tourner des séquences d'un autre film. Là bas je me suis dis que je reviendrai pour un long-métrage parce que ce pays m'avait enchanté. Je connais Amélie depuis longtemps et un jour elle m'a envoyé son livre, Ni d'Eve ni d'Adam. C'était exactement ce qu'il me fallait pour raconter ce que je voulais du Japon. J'en ai parlé avec elle et on s'est rapidement mis d'accord.
- Amélie Nothomb : Il faut dire qu'avec Stefan c'est une amitié de longue date et j'ai une vraie admiration pour son travail. Donc quand il m'a proposé de l'adapter j'étais ravie.

- Pauline Etienne : De la manière la plus simple au cinéma, en faisant un casting. Ensuite ma rencontre avec Stefan a été importante.

J'ai tout de suite accroché avec cet homme. J'ai aimé la façon qu'il avait de raconter l'histoire. Et puis un voyage gratuit au Japon ça ne se refuse pas ! (rire)

Et avec ce film j'espère donner envie d'y aller parce qu'il y a beaucoup de choses à découvrir.

- Taichi Inoue : Je suis très ému par le film car il y a beaucoup de coïncidences entre ma vie et . L'histoire se passe à la période où je suis né et à Fukushima, là où je suis né. Je me sens donc très lié au film.

: Exactement. Mais c'est d'abord le livre d'Amélie qui rappelle le film de Resnais. Ensuite il y a eu des événements qui n'étaient pas prévus : l'incident de Fukushima (le 11 mars 2011 suite à un séisme la centrale nucléaire Fukushima Daiichi a explosé).
: Après cette catastrophe je pensais qu'il n'y avait plus de film. Et c'est là le coup de génie de Stéphane qui est parvenu à intégrer cet incident dramatique au film.
: On était prêt à partir au moment des événements et à abandonner. Le film était le cadet de mes soucis. Par la suite, avec le producteur, on l'a remis sur pied mais je ne pouvais plus tourner comme c'était écrit. Il fallait que je montre le Japon autrement. Il fallait que je parle de cette catastrophe.

Casimir, comment faites-vous pour que votre musique s'intègre aussi bien au film. Êtes-vous présent sur le tournage par exemple ?

- Casimir Liberski : Non je n'ai jamais été présent au tournage. Mais je connais le Japon depuis longtemps. J'ai commencé à l'aimer il y a plus de dix ans et j'ai longtemps essayé de convaincre mon père de l'aimer aussi. Donc pour moi ça coulait de source car la musique japonaise est quelque chose qui m'attire beaucoup. Je me suis inspiré de musiques de films japonais, mais aussi de tout ce qui est asiatique et oriental.

Quand on voit le film ça a l'air drôle de tourner au Japon, mais la scène du poulpe... (rire) Donc pour cette scène je dois mettre un poulpe dans ma bouche.

J'étais obligée de le garder pour faire un raccord et il bougeait vraiment, c'était horrible ! J'en ai même pleuré !

: D'ailleurs pour cette scène on tournait dans la montagne. Comme les poulpes vivent dans la mer et que c'était assez loin on a dû en faire venir quelques uns par Fed Ex, dans un seau en plastique avec un peu d'eau. Mais malgré ça ils étaient quand même un peu mou... (rire)

Comme dans un très beau livre d'images la caméra de Stefan Liberski s'attarde longuement sur des paysages magnifiques et laisse en retrait la vie trépidante de Tokyo. Le film ne s'arrête que très peu sur les traditions ancestrales qui semblent, malgré tout, rester bien ancrées dans la vie japonaise d'aujourd'hui.

La très belle photographie d'Hichame Alaouie nous offre des vues magnifiques du mont Fuji ou quantité de jardins incomparables sans oublier le très beau passage sur l'île de Sado.

Sans rien connaître des œuvres d'Amélie Nothomb, l'ambiance qui se dégage dès le début du film m'a emporté dans une douce émotion, avec un bémol, toutefois, dû à une voix-off trop présente.

Déjà remarquée, et remarquable, devant la caméra de Guillaume Nicloux, dans " La Religieuse", Pauline Etienne est déconcertante de naturel. Son talent et son charisme sont pour beaucoup dans la jolie réussite de ce film "Tokyo fiancée".

Impossible de ne pas penser à Amélie Nothomb en regardant la jeune comédienne qui incarne l'écrivaine dans ce film. La belle personnalité de l'actrice reste toutefois la plus forte. Y compris dans un passage dans lequel elle joue à la "geisha d'aujourd'hui" au cours d'un dîner typiquement japonais.

Tout au long du film elle reste ce qu'elle est, une jeune et belle actrice en offrant de beaux moments, notamment dans certains face à face avec Taichi Inoue, son partenaire tout aussi talentueux.