L'Amour ne pardonne pas "L'Amore non perdona"

L'Amour ne pardonne pas "L'Amore non perdona"

Francesca Inaudi, Carmine Maringola, Antonia Truppo, Stefania Montorsi

Une femme, un homme, deux cultures et des années qui les séparent.

est une française exilée dans le sud de l'Italie depuis des années. Sept ans qu'elle vit seule entre son métier d'infirmière, sa fille et son petit-fils.

Parviendront-ils à dépasser les préjugés du monde qui les entoure ?

Une femme, un homme, une grande différence d'âge, deux cultures et deux religions.... Et pourtant, ces deux-là s'aiment sincèrement.

Le regard des autres, le choc des cultures et les nombreux préjugés auront-ils raison de cette histoire ?

Ariane Ascaride parle de ce film à l'occasion de l'avant-première qui a eu lieu à Nice.

Reportage : E. Felix / J. Soffer /P. Pauron

Amours difficiles, amours contrastés, amours impossibles : c'est de cela que se nourrit habituellement le "mélodrame" au cinéma. Un genre éternel, aujourd'hui peu raconté, car les tabous et les conventions (morales, sociales, économiques) qui rendent une histoire d'amour, difficile, contrastée ou impossible, sont aujourd'hui heureusement moins fréquents.

Mais ils n'ont pas pour autant disparu !


Avec ce film - qui raconte l'histoire d'amour entre une femme de soixante ans et un homme beaucoup plus jeune qu'elle, et qui plus est d'une origine et d'une religion différente - j'ai voulu me mettre dans le sillage de la tradition de ce genre cinématographique.

Adriana et Mohamed réussiront-ils à défendre leur amour, à le faire survivre aux tourbillons qu'ils vont croiser sur leur chemin ?

C'est l'essence de tout
"mélodrame", le suspens qui l'anime.


C'est une histoire d'amour, qui est donc constituée de toute une série de thématiques du présent et où se reflètent beaucoup des contradictions de notre monde actuel. Une histoire qui est d'un côté inexorablement projetée dans le futur et en même temps animée par la peur de l'inconnu.

L'Amour ne pardonne pas "L'Amore non perdona"

Le réalisateur offre aux comédiens Helmi Dridi et Ariane Ascaride un premier long-métrage italien. L'actrice aura attendu d'avoir 60 ans pour tourner dans ce pays alors qu'elle possède des origines napolitaines lui venant de son père.

Interview de Pascal Gaymard du 6 mars 2015 relevé dans Le Petit Niçois :

Ariane Ascaride : C'est une femme de 60 ans qui pense que sa vie est terminée, elle a été femme, maintenant elle est grand-mère. Elle travaille comme infirmière et va rencontrer un jeune arabe, Mohamed, et ils tombent amoureux... Une rencontre, fruit du hasard ?

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Il faut rester optimiste, presque utopique et vaincre toutes les réticences, l'amour est toujours le plus fort.

: C'est un super cadeau de jouer en italien, ce sont mes racines. En 2006, j'avais déjà amorcé une histoire avec l'Italie en recevant à Rome un prix de la meilleure actrice pour Le Voyage en Arménie de mon compagnon, Robert Guediguian. C'est le premier film de Stefano Consiglio, un critique qui a fait beaucoup de TV avant. Stefano connaissait tous mes films, cela a été une super rencontre à Paris. Quand j'ai lu son scénario, j'ai pensé au film de Fassbinder, Tous les autres s'appellent Ali.

L'Amour ne pardonne pas "L'Amore non perdona"

On vous a vu dans Les Héritiers. Vous multipliez les tournages ?

La faiblesse du scénario et la mollesse de la réalisation deviennent secondaires devant le sourire, les pleurs, ou plus beau encore, les éclats de rire d'Ariane Ascaride. Concernant son rôle, l'actrice a déclaré :"La vie ne s'arrête pas à 60 ans pour une femme. La société impose l'idée que la femme n'a plus le droit au bonheur, à une sexualité épanouie".

Trop de situations attendues, un manque de fougue dans la relation amoureuse ou tout simplement de violence verbale, dans certains passages où la relation se heurte à une intransigeance ridicule et archaïque, manquent cruellement pour donner un rythme nécessaire à ce film qui n'arrive pas à décoller vraiment. À défaut de dénoncer ouvertement l'intolérance et un certain racisme primaire, le réalisateur tente le jeu du mélo sans arriver à faire pointer la moindre émotion.

Le couple Ariane Ascaride et Helmi Dridi trébuche sur tout ce que l'on ne voudrait plus voir ou entendre. Les clichés et les incohérences se multiplient, certes. L'amour restera le plus fort et la différence d'âge s'efface quand l'éclatant regard d'Ariane Ascaride tombe dans celui, non moins remarquable de son partenaire, Helmi Dridi.

À eux seuls, ces deux acteurs réunis, ne m'ont fait regretter en rien, ce moment de cinéma.

Le film raconte les histoires d'amour de neuf couples gay et lesbiens.

"Les gens savent que l'amour entre deux personnes de même sexe existe, mais, souvent, en ont une idée un peu vague. Ainsi, avec une petite équipe, je me suis mis à sillonner l'Italie pour rencontrer et filmer des couples homosexuels vivant en ménage dans des grandes villes ou de petits centres; des couples qui sont ensemble depuis très longtemps ou un peu moins longtemps. D'âge, d'origine sociale, économique, culturelle et d'appartenance religieuse les plus divers. Un voyage à travers l'Italie, mais en m'autorisant quelques détours par d'autres villes européennes : Paris, Berlin, Barcelone?" confie le réalisateur.