[Top & Flop France] Bilan de 2014, de cuisants échecs comme de belles surprises

Chronique écrite par @Manu_Calafiore, le Suricate que vous pouvez aussi lire ici

Bonjour à toutes et à tous !

Voilà nous sommes maintenant en 2015 et c’est le moment de vous souhaiter une belle et merveilleuse année ! Que celle-ci vous apporte des surprises cinématographiques, des moments doux et bouleversants, des découvertes de nouveaux talents, de l’action, du suspense, de l’émotion et toujours beaucoup d’amour !

Pour en savoir plus sur une partie des films présents ci-dessous, on vous invite à cliquer sur l’onglet Lexique Critiques pour accéder aux critiques des films.

Et maintenant que j’ai toute votre attention, commençons…

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208,43 millions d’entrées (même si personnellement, la semaine du 31 décembre est normalement à ajouter à 2015 parce qu’il n’y a qu’un jour en 2014 et le reste… mais bon, on va faire comme si).

Donc reprenons, 208,43 millions d’entrées sur une année mais c’est Versailles ! Oui c’est Versailles mais pensez à éteindre en sortant s’il vous plait car la facture pourrait salée.

En effet, il faut bien entendu voir le positif : depuis 47 ans, c’est le deuxième plus haut résultat du box-office français.

Maintenant, pour s’amuser un peu, on peut aussi ramener cela au nombre de films sortis cette année, cela fait 314 740 billets vendus répartis sur les 661 films de 2014… une petite moyenne quand on sait qu’en France pour qu’une production soit un succès, elle doit atteindre au minimum 500 à 600 000 entrées.

Et puis surtout, les 30 premiers titres du box-office ont généré à eux seuls : 87 millions de tickets vendus soit plus d’un tiers du marché global. Et à l’opposé, la moitié des films sortis en 2014 n’ont pas dépassé les 500 000 entrées ou de peu.

En y regardant de plus près, on se rend compte que le cinéma en France va bien mais il faut quand même veiller à ce que cela soit positif pour 2015. Aussi, cette nouvelle année devra être merveilleuse pour que nous puissions vivre de nouveau exceptionnelle année cinéma. On prend les paris ? Star Wars : The Force Awakens, Avengers 2 et des surprises françaises qui devraient améliorer le résultat en fin 2015.

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Avengers : L’Ère d'Ultron, un film The Walt Disney Company

Au passage, il faut aussi que l’opération ciné à 4 euros pour les moins de 14 ans soit poursuivie ! En effet, cela a créé un appel d’air parfait et idéal, et de nombreux dessins animés ont franchi la barre des 500 000 entrées voire du million (Dragons 2, Le chant de la mer, Le vent se lève, Paddington, Astérix et le domaine des dieux même La fée Clochette !). Alors on continue ? Oui bien entendu !

Et on poursuit avec cette dernière bonne nouvelle : 40,2%. Mais qu’est-ce que ce pourcentage ? Et bien simplement la part des films français sur toute l’année avec donc 91,62 millions de tickets vendus pour des productions françaises. Et si on pense en part de marché, alors on arrive à 44% de productions ou coproductions françaises pour 2014.

Et pour conclure sur cette note positive : 10 longs métrages ont franchi la barre fatidique (non ça c’est négatif), magique (c’est mieux, non ?) des 2 millions d’entrées contre 3 seulement en 2013. Et dernier petit bonus : le podium est totalement français ! Même si le Hobbit parvient à se hisser à la hauteur de Lucy, La famille Bélier sera dans le trio de tête. Donc parmi les cinq premiers (que nous connaîtrons réellement fin février), 4 sont totally french ! Yes, madame !!!

On entre dans le vif du sujet maintenant !

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Un potentiel certain pour les comédies françaises qui sont au nombre de 8 dans le Top 10 tricolore annuel !

  • Phénomène de société, comédie qui fait du bien et qui a perçu l’air du temps ou alors film qui accumule les clichés, film qui veut témoigne du racisme ordinaire en l’excusant ? Nous aurons tout lu sur le succès de l’année, mais honnêtement, prenons le temps d’y réfléchir : le rire est facile. Bien entendu parfois on se dit que c’est limite et oui le scénario est prévisible mais rire, ça fait du bien ! Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? a le mérite de permettre la rencontre de deux générations de comiques : Clavier-Lauby face à la jeune garde emmenée par Ary Abittan. C’est finalement frais, bien entendu dans le portrait d’une certaine France où tout le monde a un métier convenable et peu ou pas de soucis. Le succès du bon Dieu tient surtout au fait qu’il fait du bien et que Philippe de Chauveron a réussi à capter le malaise d’une année 2014 qui malheureusement culminera en début d’année 2015. Si le film doit être une parabole, c’est celle d’une envie de vivre ensemble et d’accepter les différences. Essayer de se parler, de se comprendre malgré tout. Et 12 237 274 spectateurs ont ri à ces mésaventures de la famille Verneuil. Y aura-t-il une suite ? Peut être… mais le principal est que ce film aura su pointer les failles de la société française avec humour, un peu comme Victor Pivert avait su le faire en son temps en Rabbi Jacob. Et là je me fais descendre pour la comparaison !

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Qu'est-ce- qu'on a fait au Bon Dieu, un film UGC Distribution
  • On continue avec la France : il est revenu avec un scénario intrigant qui doit faire fonctionner nos neurones… mais sans doute moins que son héroïne. Et quelle héroïne ! Scarlett Johansson, messieurs !!! Et après ? Voilà encore un film qui aura divisé mais cela est ainsi depuis le Grand Bleu : Luc Besson divise. Il a ses admirateurs et ses détracteurs, et moi… oui j’aime bien me mettre au centre du jeu ! J’aime bien Besson même si je n’aime pas tout de lui. Ainsi, Angel-A est sous estimé alors que Le Grand Bleu l’est peut être un peu trop, Léon est un sommet, Le cinquième élément un délire de gosse… et Lucy: un trip hallucinant dont le succès est mérité. Alors certes, l’idée de départ est génial (et si on pouvait utiliser plus de 10% des capacités de notre cerveau) et ensuite, le scénario se perd dans ses travers habituels (grosses poursuites, fusillades et sous-emploi de certains acteurs : Min-sik Choi, un génie si peu exploité). Et puis il a emprunté des références à Kubrick, Malick, Nolan ou encore Winding Refn. Et finalement, ce sont 5 201 119 tickets qui se sont arrachés pour se triturer les méninges et apprécier cette Lucy.
  • Grand écart car après Besson, on aborde le film d’un génie : Palme du cœur, prix tellement basique du jury alors qu’il méritait mieux. Et finalement, il a reçu mieux : l’amour du public, une carrière internationale tellement facilitée, et surtout la découverte d’un film qui a su allier la pop musique à un sens du rythme et du cadrage. Mommy aura été un choc à Cannes, il est devenu un uppercut en salles. Un drame familial où la mère est présente, imposante face à un fils impulsif et violent dans un Canada imaginaire mais tellement réaliste. Et quel jeu ! Des actrices impeccables : Anne Dorval, Suzanne Clément et la révélation Antoine-Olivier Pilon. En les mettant dans un cadre serré, en utilisant le procédé de l’extension au bon moment, Xavier Dolan surprend… et les quelques « sceptiques seront confondus ». Donc à quoi tient le succès de Mommy? Aux acteurs, à la façon de filmer et aux choix musicaux : Dido, Oasis, Céline Dion… oui Céline Dion dont la chanson On ne change pas prend un sens inattendu mais tellement indispensable au film. Et enfin Lana del Rey pour ponctuer la mise en scène, le sommet du film après un sublime flashforward. Mommy aura ému et bouleversé 1 136 627 spectateurs. Dolan dépasse le million d’entrées pour la première fois avec un film universel et touchant. Une réussite totale qui lui permet d’être parmi les succès de l’année.

 

  • Gone girl de David Fincher : en jouant sur le participe passé « gone », David Fincher réussit à nous faire nous poser la question : est-elle morte (gone) ? a-t-elle disparu (gone) ? ou est-elle juste partie (gone) ? Un scénario diabolique, un portrait acide du couple de bobo américain, d’une certaine société où le paraître est plus important que l’être, et où finalement les apparences sont trompeuses, machiavéliques et surprenantes. Enfin, en révélant Rosamund Pike en garce glacial, digne des héroïnes hitchcockiennes sous acides, le réalisateur prend à contrepied Hollywood en tendant un miroir à la société américaine : un miroir déformant du rêve américain pour une réalité terrifiante. En France, c’est pratiquement un million de couples qui auront tenté l’aventure matrimoniale risquée entre Rosamund et Ben Affleck (parfait aussi). Et si on multiplie par deux, c’est donc presque 2 millions de tickets vendus, soit le plus gros succès de Fincher en France depuis Se7en.

  

  • On conclut avec le coup de cœur total : le film qui aura permis de réfléchir, qui aura fait rêver, qui aura permis de comprendre la théorie de la relativité bien mieux que n’importe quel cours de Physiques au collège : Interstellar de Christopher Nolan. Ode à la vie, à la famille et en même temps véritable déclaration d’amour à Kubrick et à son cinéma, à Disney et les films de science-fiction de notre jeunesse (le trou noir). En reprenant ses acteurs fétiches (Michael Caine, Anne Hathaway), il permet d’assurer un écrin de qualité pour accueillir Matthew McConaughey en père aimant, attachant, investi qui choisit l’avenir de l’humanité pour sauver l’avenir de sa fille. Et ce sont les confrontations à distance entre Murphy (Mackenzie Foy puis Jessica Chastain) et Cooper qui donnent la force au film. Alors malgré les quelques longueurs (que l’on pourrait reprocher), Interstellar est pourtant un film magique, unique et qui parle à tout le monde. Et surtout Nolan prouve que l’on peut faire du grand spectacle, du grand public avec intelligence et ce sont 2 630 681 fans qui ont été conquis.

Et on retient aussi :

  • Supercondriaque de Dany Boon qui réussit le pari de réunir plus de 5 millions de spectateurs pour une comédie potache mais intelligente.
  • Et encore X-Men : Days of future past de Bryan Singer qui réunira 3 285 735 fans des mutants, permettant aussi au réalisateur de connaître son meilleur score depuis qu’il met en scène la licence. Un succès amplement mérité !
  • Angelina Jolie a aussi remporté la timbale en revenant sur les écrans et en prenant les traits de la plus bitchy de toutes les sorcières de Disney : Maléfique.
  • Retour gagnant aussi pour la suite de La Planète des Singes mis en scène par Matt Reeves, réunissant plus de 3,5 millions de spectateurs.
  • Le retour derrière la caméra d’Olivier Nakache et Eric Toledano et devant d’Omar Sy fut aussi très attendu. Si Samba n’égalera pas le succès d’Intouchables: le sujet sensible, social, sait faire rimer le drame et l’humour, ils fédèrent 3 109 643 spectateurs et offrent à Charlotte Gainsbourg un rôle de femme en plein burn-out totalement investie, incroyable et sur le fil du rasoir et de l’humour.
  • On continue avec le Woody Allen annuel : Magic in the Moonlight fédère 1 059 288 cinéphiles autour d’une romance magique et faite de manipulation entre une jolie médium (Emma Stone, naturelle au possible) et un prestidigitateur énervant et bougon (impeccable Colin Firth) : un bonbon sucré adorable.

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Magic in the Moonlight, un film Mars Distribution
  • Lionel Astier écrit des dialogues ciselés et sur mesure pour une adaptation réussie par Louis Clichy d’Astérix : le domaine des dieux… et ce sont 2 945 068 de Français qui se tordent de rire… un succès qui va de 7 à 77 ans !
  • Les pingouins de Madagascar de Simon J. Smith qui sont en fait des manchots remportent la mise aussi en attirant jusqu’à aujourd’hui 2 132 186 têtes blondes et leurs parents. C’est drôle, lourdingue mais réussi et dans la digne lignée des épisodes de Madagascar.
  • On reste avec dans l’enfance avec le succès de Paddington et plus de 2,5 millions de personnes en salles pour ce mix entre cinéma réel et un ourson en image de synthèse très mignon.
  • Et enfin, le Hobbit : la bataille des cinq armées de Peter Jackson aura des difficultés à atteindre les 5 millions de spectateurs mais réalisera cependant le meilleur score de la seconde trilogie autour des œuvres de Tolkien en offrant une scène d’ouverture magistrale grâce au dragon Smaug.

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Minuscule, un film Le Pacte

Pas mal de jolis succès donc : des films très attendus, d’autres qui ont fait le travail. 2014 aura aussi permis de réconcilier critiques-public et grand film d’auteur… mais 2014, ce sont aussi de belles surprises avec des films dont le succès n’était pas attendu aussi haut et aussi fort !

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Et ils sont nombreux ma petite dame ! 2014 nous aura offert de belles surprises cinématographiques, jugez plutôt : States of Grace de Destin Cretton qui révéla la merveilleuse Brie Larson (presque 100 000 entrées), Whiplash de Damien Chazelle où le duo sadique Miles Teller – J.K. Simmons est hallucinant (déjà 408 920 entrées et le film est encore en salles), Party Girl qui reçu avec malice par Nicole Garcia, le titre de « film le plus mal élevé du dernier Festival de Cannes » et la caméra d’or pour un portrait de femme entre biographie et fiction : jubilatoire. Timbuktu reparti bredouille de Cannes mais célébré en salles pour son cri de colère envers un fanatisme religieux qui prend à parti la vie des femmes et des hommes d’un village proche de Tombouctou : Abderrahman Sissako livre un film puissant et d’une exceptionnelle qualité encensée par les critiques et célébré en salles (623 021 entrées, le film est encore en cours d’exploitation).

Et encore Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée qui permis au duo McConaughey-Leto d’emporter chacun un Oscar pour leur interprétation, les deux Saint-Laurent qui n’ont pas connu la même fortune au box-office (Jalil Lespert engrange 1 639 214 entrées, Bertrand Bonello : 356 741). Ou encore Ida de pour un portrait sublime en noir et blanc d’une jeune fille prête à prononcer ses vœux mais qui décide de partir à la recherche du passé familial prenant racine dans la Pologne de la Seconde guerre mondiale. Et Maestro, hommage drôle et émouvant de la rencontre entre Jocelyn Quivrin et Eric Rhomer. Sans oublier, Minuscule – la vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud : magique mise en scène de décors naturels avec des personnages en image de synthèse pour une aventure pleine d’humour et de respect.

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Maestro, un film Rezo Films

Et enfin, le labyrinthe de Wes Ball, Respire de Mélanie Laurent, La grande aventure Lego, Pas son genre (pour l’émouvante et touchante interprétation d’Emilie Dequenne), la Palme d’Or de Nuri Bilge Ceylan qui a touché 344 207 spectateurs pour une œuvre exigeante d’une durée de 3h16. Her de Spike Jonze pour son histoire touchante d’un homme amoureux d’une voix virtuelle, le carton inattendu de Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou : 2 358 733 entrées ! Tout comme fut inattendu celui de nos étoiles contraires avec le duo romantique Shailene Woodley et Ansel Elgort.

Et pour prendre un peu le temps, on notera surtout :

  • Le formidable succès des Gardiens de la galaxie de James Gunn : personne ne s’attendait à ce que ces supers héros de Marvel vise si haut et si fort surtout en France, car ils sont beaucoup moins connus qu’Iron Man, Thor et les Avengers réunis. 2 392 894 spectateurs se sont laissés tenter par ce trip intergalactique planant et hilarant. Une réussite !
  • Dragons 2 de Dean DeBlois : on reprend le même mot qu’au-dessus car « réussite » lui va bien ! De l’humour, beaucoup d’émotions et des trouvailles scénaristiques et visuelles pour lesquelles la 3D est exceptionnelle et utile. Si les enfants ont adoré, les parents ont pris un plaisir fou à s’émerveiller devant Krokmou et Harold qui ont grandi. L’idée de départ était là : vieillir les personnages du premier volet pour rendre les aventures encore plus touchantes et véritables. Magique !
  • Tiens, « magique » va très bien également au film de Richard Linklater : Boyhood. 12 années de la vie d’un héros en culottes courtes jusqu’à son entrée en faculté. Rien de bien nouveau sauf que ces 12 années sont bien réelles car le réalisateur a choisi de filmer un mois par an. On a donc vu Ellar Coltrane grandir, changer, évoluer et vivre sous nos yeux une vie de famille. Patricia Arquette et Ethan Hawke accompagnent cette évolution et méritent amplement un prix aux prochains Oscars. Quant au film, d’une durée de 2h45, il est un monument de bonheur, de justesse, de joies et de peines pour une tranche de vie incroyablement juste.
  • « Juste » : le portrait de l’hôpital en France proposé par Thomas Litli. Entre le jeune interne écrasé par le poids du paternel, l’absence de matériels, le sort réservé aux F.F.I : Faisant Fonction d’Interne (ces médecins dans leur pays qui ne le sont pas en France : équivalence de diplômes, vous avez dit ?!) et le quotidien des patients. Si on pourra reprocher à Hippocrate, une fin manichéenne, les interprétations de Vincent Lacoste et Reda Kateb sont justes et impeccables.
  • « Impeccables », telles sont les interprétations des trois actrices du dernier film d’Olivier Assayas (Sils Maria) : Juliette Binoche (impeccable), Kristen Stewart (parfaite) et Chloë Grace Moretz (garce à souhait) dans un jeu de rôles théâtral où répétition et réalité vont se mêler, où le texte est ciselé, où les masques se portent et tombent rarement. Un portrait de femmes magnétiques qui s’il n’a pas connu le succès attendu à Cannes et en salles, reste une belle expérience de cinéma de l’année.

  

  • « Expérience » pour conclure avec le million et demi d’entrées dépassé par Wes Anderson qui nous offre l’expérience de vivre dans son Grand Budapest Hotel. Coloré, drôle, décalé, casting cinq étoiles (Ralph Fiennes en tête) : un scénario unique et décapant qui a mérité son succès en salles par une folie douce assumée et totalement maîtrisée où l’émotion pointe sous les nombreux rires provoqués par les péripéties de M. Gustave et Zero, son lobby boy.

Mais 2014, ce sont aussi des échecs complets, des flops retentissants mérités ou non ?!

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  • Les 3 frères : le retour des Inconnus  : peu de projections pour la presse, une attente non comblée et finalement une descente en flèche par les mêmes critiques qui ont fait dire aux Inconnus que « seule le peuple jugera ». Alors, oui nous avons été pratiquement 2,9 millions à nous ruer en salles pour la suite des aventures des frères Latour, la déception a été réelle : gags à répétition par rapport à la première aventure, sortes de sketchs poussifs et à répétition. Rageant !
  • The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros de Marc Webb : de l’aveu d’Andrew Garfield et du réalisateur, c’est un ratage total. De l’avis des fans, ce film est une hérésie : scénario coupé, remanié, remonté, recoupé, personnages prévus qui disparaissent, Sony qui finalement renie le film dans les mails leakés en décembre… tout ça pour ça ? 2 323 393 spectateurs en salles, soit dans les mêmes eaux que le premier volet rebooté mais les fans sont déçus, et en rapport qualité-prix, c’est un lourd échec pour Sony Pictures !

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The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros, un film Sony Pictures
  • Fury de David Ayer : en reprenant une histoire vraie de la seconde guerre mondiale, il a voulu nous offrir un pan méconnu et surtout une histoire d’hommes qui se sont sacrifiés pour la liberté. Mais sans souffle romanesque, avec des longueurs handicapantes et malgré la présence de Brad Pitt, cette vision de la guerre n’a pas plu au public. Si 767 455 spectateurs sont allés en salles, je me demande toujours pourquoi les tirs des tanks avaient l’air d’être sortis tout droit de Star Wars. Une déception totale…
  • Expendables 3 de Patrick Hugues : deux semaines avant sa sortie US, le film se retrouvait sur le net… résultat : des entrées en berne malgré un grand méchant nommé Mel Gibson et aussi un scénario en berne. Déception donc pour le retour des papys de l’action qui accusent le coup avec seulement 1 063 124 fans en salles. D’un autre côté, il est peut être temps de tourner la page, non ? Ah non, on nous annonce déjà le reboot mais avec des filles ! Hollywood n’a donc plus d’idées…

En revanche, échec non mérité cette année pour :

  • Situation amoureuse, c’est compliqué de Manu Payet et Rodolphe Lauga : malgré un démarrage sur les chapeaux de roue et la révélation du potentiel comique de Jean-François Cayrey, en pote épatant, ce premier film n’aura pas su tenir toutes ses promesses, la faute à une seconde partie plus faible dans le traitement du choix amoureux proposé (seulement 335 796 spectateurs).
  • Edge of Tomorrow de Doug Liman : un scénario à la façon d’un jour sans fin, un Tom Cruise drôle et plus que fun d’habitude et une Emily Blunt, so sexy ! Mais malheureusement, on aura beau dire tout le bien que l’on en a pensé, le public n’a pas voulu s’y ruer en masse (1 239 848 entrées) alors que la date de sortie était pile calée début juin pour tenir bon jusqu’à la Fête du Cinéma. Dommage !
  • Une nouvelle amie de François Ozon : comme Woody Allen, voilà notre Ozon annuel. Un film dérangeant sur le genre, l’absence et comment le combler, la confusion des sentiments et l’envie de vivre une autre vie. Mais malgré un casting épatant (Romain Duris incroyable en femme et Anaïs Demoustier totalement bouleversante et investie), seuls 556 171 billets ont été vendus.
  • The Search de Michel Hazanavicius n’aura pas rencontré son public malgré un remontage du film après son passage cannois. Une claque non méritée pour une page de l’histoire contemporaine nécessaire pour les consciences.

Ça fait donc très mal pour les films très attendus mais qui n’ont pas rempli leur devoir… et les petits nouveaux tellement prometteurs ! À côté de ces échecs, il y a aussi les mauvais trips de l’année : ces films mauvais (à mon avis) qui n’ont pas rencontré leur public ou qui ont eu un succès plutôt immérité. Jugez plutôt !

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  • Annabelle de John R. Leonetti : une poupée qui fait peur à défaut de faire non. Une poupée qui a bénéficié d’un écho ultra-favorable face aux agitations d’excités non respectueux des autres spectateurs dans les salles. Finalement, un film d’horreur très moyen qui est le prequel raté de Conjuring : les dossiers Warren.
  • Nymph()maniac de Lars von Trier : manipulation du spectateur à 200% comme toujours en deux parties cette fois-ci mais c’est raté ! Si le premier volet est sulfureux, sorte de porno chic stylisé dont la fin de la première partie donne envie de découvrir comment Joe va récupérer les sensations nécessaires à une vie sexuelle épanouie, le second volet est ridicule, empesé, lourd, mal écrit et sans véritable envie de donner envie au public. Avec seulement 173 586 spectateurs sur les deux films, c’est un plantage total comme si les trips hallucinés de von Trier avaient (enfin !) trouvé leur limite.
  • Exodus : Gods and Kings de Sir Ridley Scott : on peut avoir une vision d’un mythe, un sens réel pour le grand spectacle (les batailles sont hallucinantes) mais rater une adaptation biblique pourtant balisé. Scénario remanié plusieurs fois, décors de carton-pâte, interprétation poussive (Batman sort su corps de Moïse-Bale) et choix d’acteurs plus que discutables, les Dix commandements version 2014 sont un échec en salles malgré les pratiquement 1,5 million d’entrées.

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Exodus, un film 20th Century Fox
  • La Belle et la Bête de Christophe Gans : une histoire connue, l’envie de voir comment un réalisateur talentueux qui sait créer des univers allaient adapter le conte de Perrault, deux acteurs hot et hype (Léa Seydoux et Vincent Cassel) pour un film mi-figue, mi-raisin parce que certaines idées ne sont pas assez exploitées et que le revirement amoureux de la Belle pour la Bête est rapide et incompréhensible. Un grand film populaire qui aurait pu réunir plus qu’1,8 millions de personnes face à la débauche d’effets spéciaux et de décors.
  • Ninja Turtles de Jonathan Liebesman : il fallait réellement les faire revenir ? Il fallait vraiment que Megan Fox soit April O’Neil tellement différente de celle dans nos souvenirs ? Bref, même si les enfants les ont adorés, les plus grands sont restés perplexes… mais pourtant elles reviendront ces tortues car le succès a été global et total dans le monde entier. Quand Hollywood n’a plus d’idées nouvelles… je dis : « pfff !!! »

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BOX-OFFICE FRANCE de l’année (au 31 décembre 2014)

Vous savez tout ou presque, il nous reste à découvrir le box-office de l’année avec les 10 films qui ont donc cartonné en salles… mais attention, deux sont encore en cours d’exploitation et devraient encore grimper !

RANG TITRE NOMBRE D’ENTRÉES

1 Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? 12 237 274

2 Supercondriaque 5 268 881

3 Lucy 5 201 019

4 Le Hobbit : la bataille des cinq armées* 4 513 975

5 La planète des singes : l’affrontement 3 778 115

6 La Famille Bélier* 3 362 953

7 Dragons 2 3 366 761

8 X-Men : Days of Future past 3 285 735

9 Rio 2 3 260 302

10 Hunger Games : la révolte – Partie 1 3 143 917

* film encore en cours d’exploitation

Sources : www.cbo-boxoffice.com

Bilan de tout ça : 208,43 millions de tickets vendus en France, de jolis succès français et surtout, à l’international, la France n’aura jamais autant été à la fête ! 111 millions d’entrées à l’international, plus du double par rapport à 2013 pour un total de 640 millions d’euros de recette !

Bien entendu, Lucy explique ce succès (53,6 millions de spectateurs à travers le monde dont un tiers rien qu’aux USA), mais pas seulement, le Bon Dieu a été un carton en Allemagne, en Suisse et en Espagne ou encore en Autriche.

Et d’autres films ont permis à la France de briller comme Minuscule – la vallée des fourmis perdues, Supercondriaque, la Belle et la bête, Grace de Monaco (pourtant un four désastreux chez nous) ou encore YSL.

Et si on regarde attentivement ces chiffres proposés par Unifrance (organisme chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger) : 33 millions d’entrées sur les 111 correspondent au score en Europe puis, 28,3 millions en Asie qui est désormais devant l’Amérique du Nord pour les succès de nos films à l’international. Enfin, le record de fréquentation est à mettre au dynamisme de la Chine : 17,4 millions d’entrées en un an, soit trois fois plus qu’en 2013.

Est-ce que ça va s’arrêter là ? Pour le moment, non car Taken 3 d’Olivier Megaton a déjà pris la pôle position du box-office nord-américain… à surveiller de très près donc…

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La conclusion de l’année

2014 aura donc été une belle année en termes d’entrées pour le cinéma en France mais même si on ne peut que s’en réjouir (notamment de la belle vitalité de notre cinéma hexagonal), il ne faut pas oublier que cela cache des disparités de plus en plus grandes avec des semaines à 18 ou 19 films en salles pour lesquels on ne laisse bien souvent pas assez de temps pour s’installer.

En 2015, des questions se poseront toujours : doit-on créer un tel embouteillage ? Peut-on mieux répartir l’argent entre toutes les productions françaises ? Quid du salaire des actrices et des acteurs (ou est-ce un faux débat) ? Le cinéma devra donc se réinventer pour faire face à une demande en perpétuelle mutation et proposer une gamme de films variés et étonnants pour toujours accueillir plus de spectateurs… et si en plus le prix du billet pouvait baisser, ce serait merveilleux. Car dans des salles pour lesquelles il n’y a pas de cartes illimitées ou autres, allez voir un film coûtera bientôt aussi cher que de se l’acheter en Blu-Ray…

A bon entendeur mesdames et messieurs les décideurs…

On se donne rendez-vous très vite pour le retour du Tops & Flops mensuels français et américain.

D’ici là, n’hésitez pas à vous rendre en salles pour vous faire une toile ou plus…

et bien entendu : Bonne Année !