Le palmarès du festival du Film Court de Villeurbanne

Samedi soir le jury a dévoilé le Palmarès de la 35eme édition du  festival du Film Court de Villeurbanne. Le Grand prix a été attribué à un film d’animation La Petite Casserole d’Anatole.  De manière générale, nous pouvons dire que se sont les œuvres de facture originale ou minutieuse  qui sortent gagnantes de cette 35ème édition.

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Le palmarès du festival vu par Vincent Raymond de la revue Stimento

la_petite_casserole_danatole« Un film court très bref a emporté l’adhésion du jury et le Grand Prix : 5’47 » pour une première œuvre d’animation signée Éric Montchaud. Court, mais poétique et métaphorique, La Petite Casserole d’Anatole présente un enfant en difficulté relationnelle, pénalisé par une casserole qu’il traîne comme un boulet. Jusqu’à ce qu’on lui montre comment faire avec cet encombrant ustensile. Comme un conte porté par une récitante, cette histoire qui s’adresse à tous les publics sans bla-blas ni pathos, est assez emblématique d’une édition où le nombre de films s’intéressant à la question du ou des handicaps représentait presque un quart de la sélection officielle. On ne voit pas là à proprement parler un “effetIntouchables”, mais bien une volonté de parler de la société dans son ensemble, et notamment d’une de ses composantes souvent ignorée ou réduite à la caricature.

Film d’animation et première œuvre également, Le Sens du toucher de Jean-Charles Mbotti-Malolo, qui a remporté le Prix Format Court, raconte les démêlés d’un homme dont la cour auprès d’une femme est entravée par son allergie aux chats. Avec comme toile de fond la surdité des deux protagonistes, et un exceptionnel travail sur la bande sonore, confiée à la bruitiste Camille, ainsi qu’une écriture chorégraphique qui intégre de la LSF dans des pas de danse et donne à l’ensemble une esthétique des plus gracieuses. Achevée aux studios drômais Folimage, cette production est le fruit de deux années de labeur. Une autre est d’ores et déjà en chantier sous la bannière Kazak production, Please, Please, Pleaselauréate de la Bourse des Festivals.

Notre coup de cœur de l’ensemble de la programmation, le film allemand Rhino Full Throttle d’Erik Schmitt décroche le Prix de Région Rhône-Alpes. Cette histoire d’amour à la fois jubilatoire et mélancolique montre qu’on peut encore s’amuser avec le cinéma comme l’on bricole, à la manière de Gondry ou Jeunet, le tout dans un décor berlinois. Bouffée d’optimisme, promesse de cinéma, ce “rhinocéros au galop » nous donne envie de suivre son réalisateur dans ses futures aventures.

D’Italie était venue Stella Maris, œuvre politique d’une grande maîtrise formelle ; Giaccomo Abbruzzese aura touché plusieurs jurys, puisqu’il repart avec le Prix des Industries Techniques du Cinéma Rhône-Alpes à la meilleure production remis les jurés officiels, plus une mention Format court.

Toujours très attendu par les cinéaste, parce qu’émanant d’un public neuf, écoutant volontiers ses émotions, imperméable aux influences extérieures et se projetant sans filtre dans les films, le Prix de la Liberté, décerné par les élèves du lycées Pierre-Brossolette de Villeurbanne, a salué Vos violences de Antoine Raimbault. Racontant l’interrogatoire que mène un avocat sur une prévenue soupçonnée de l’avoir agressée quelques minutes plus tôt, ce film se révèle non seulement un joli excercice d’écriture et d’interprétation, mais aussi, en plus d’être un instantané des rapports police/justice, une curiosité : le personnage de l’avocat est interprété par une authentique star des prétoires, Me Éric Dupond-Moretti.

Seule surprise, le Prix du public Duvel, attribué à Tout ce que tu ne peux laisser derrière toi, fable un peu tire-larmes sur un vieux monsieur chilien mis à la retraite d’office, et qui décide d’apprendre à conduire pour aller mourir dans son village d’origine. Longuet et tortueux, peu passionnant. »
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