[Critique] The November Man réalisé par Roger Donaldson

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« Il n’y a pas pire ennemi que celui que l’on a formé. Peter Deveraux est un ex-agent de la CIA réputé pour sa redoutable efficacité et un passé trouble. Contacté pour assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d’un centre d’accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l’un des favoris à l’élection présidentielle russe, Devereaux comprend rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason… « 

« The November Man rate sa cible et n’atteint pas la cheville de sa concurrence directe. »

Depuis la sortie de Meurs un Autre Jour, dernier film pour lequel il a revêtit le costume de l’agent le moins secret du monde, Pierce Brosnan n’avait que très peu fait parler de lui. Mis à part le face à face sympathique, mais facilement oubliable avec Liam Neeson dans Seraphim Falls et le coup d’éclat The Ghost Writer même si son personnage n’était que peu présent à la caméra, il n’a cessé d’enchaîner les seconds rôles anecdotiques, simplement utiles pour arrondir les fins de mois. Il aura donc fallût attendre 12 ans pour que Pierce Brosnan revienne devant la caméra dans la peau d’un ancien agent secret et cela, devant la caméra d’un ancien compère, Roger Denaldson, avec lequel il tourna le film catastrophe Le Pic de Dante en 1997. The November Man c’est donc une histoire de vieux amis, qui ne savaient pas quoi faire et ont décidé de tenter le casse du siècle avec un film qui se veut être dans la lignée de James Bond ou du brutal Jason Bourne, mais qui finalement se prend les pieds dans le tapis et n’arrive même pas à surpasser un simple Jack Ryan dans sa période post Harrison Ford.

Reposant sur les bases d’un bon vieux direct-to-video, The November Man a du mal à s’en dépêtrer et à nous prouvé qu’il vaut plus qu’un simple direct-to-vidéo. Un ancien James Bond, une ancienne James Bond girl et un réalisateur en mal d’inspiration qui a cédé aux tentations d’un film niche bien vendu par des producteurs qui détenaient les droits du personnage écrit par Bill Granger dans la saga littéraire dont il est le protagoniste. Puisque oui, The November Man est un film de niche, un film qui vise tout particulièrement un public, le public amateur de films d’espionnage et plus particulièrement de la saga James Bond. Revoir un ancien interprète de l’agent secret dans un rôle en tout point similaire est fort attrayant, mais n’inspire pas pour autant aucune crainte. En effet, il y a de quoi être craintif lorsque l’on prend connaissance de la trame scénaristique sur laquelle repose ce film. Débutant par une très courte séquence ce déroulant cinq années avant le restant du film, cette séquence nous dévoile de quelle manière c’est achevée la carrière professionnelle de Peter Deveraux, ainsi que la relation qu’il entretenait avec son apprenti, David Mason. Quand l’élève surpasse le maître qui n’est plus en phase avec la nouvelle génération d’agents qui n’ont ni peur, ni humanité.

On dit qu’avec l’âge grandi la connaissance et le respect. Et c’est sur cet « on-dit » que repose une imposante partie de ce film d’espionnage qui se veut être dans la lignée des films d’espionnage du début des années 90, mais qui na pas su vieillir avec son temps. Faux James Bond en tout point, ce long-métrage repose sur des bases qui ont fait leur temps et même si elles étaient en vogue il y a plus d’une dizaine d’années, paraissent dépassées aujourd’hui, car utilisées à des centaines de reprises, pour ne pas dire milliers. Déployant de manière linéaire et conventionnelle plusieurs arcs narratifs fort convenus (relation paternelle entre maître et élève, conflit politique, contexte historique, vengeance familiale…), The November Man développe petit à petit une toile dans laquelle vont se former des personnages caricaturaux ou totalement inexploités et des facilités déconcertantes qui vont permettre aux personnages d’évoluer de façon prévisible dans leurs réflexions et au scénario de prendre fin. Entre personnages féminins qui ne sont toujours pas aptes à ce défendre de par eux-mêmes et personnages secondaires masculins qui vont au choix retourner leur veste dans un rebondissement que vous n’aurez pas vu venir à la simple condition d’avoir dormi les premières minutes ou tout simplement s’avèré sans intérêts ou mal interprétés, absolument rien ne fait en sorte que le scénario entraîne le spectateur dans une véritable course poursuite ou recherche de vérité sur un complot politique.

Vous nous direz, un film divertissant et fort agréable dans lequel le scénario n’a qu’une place mineure, il en existe des milles et des cent, mais pour cela il faut quand même que la mise en scène et la réalisation permettent au film de démontrer un intérêt. Sans âme et réalisée dans le seul but de mettre en avant une action qui passe avant tout par ceux qui la font, la réalisation de Roger Donaldson est aussi fade que les personnages eux-mêmes. Ne se préoccupant à aucun moment du hors champ ou ne jouant à aucun moment avec le cadrage pour créer une émotion ou une ambiance, Roger Donaldson se contente d’enchaîner les plans sans saveurs ni recherches afin de créer un rythme par le montage. Montage qui va par moment enchaîner jusqu’à un plan à la seconde pour une scène d’action. Le nombre de plans est incalculable et chaque plan efface le précédent afin que le générique final ne soit que notre dernier souvenir de ce film sans saveur.

Fade, insipide et en manque d’originalité, The November Man rate sa cible et n’atteint pas la cheville de sa concurrence directe. Loin des films d’espionnages proposés actuellement, The November Man aurait aimé s’imposer comme une alternative directe aux sagas James Bond ou Jason Bourne, mais n’y arrive à aucun moment à cause d’un film dont le script repose essentiellement sur des clichés qui ont mal vieilli et dont on connaît aujourd’hui tous les rouages. Simple et trop conventionnel, on peine à en voir le bout malgré un Pierce Brosnan qui arrive à passer outre son âge et son visage buriné pour nous proposer une performance de qualité et quelques scènes d’actions qui ne révolutionne en rien le genre, mais s’avèrent appréciables. Au-delà de ces minimes points positifs, on retrouve une réalisation anecdotique, une mise en scène insipide et une bande sonore totalement inexistante, en plus de ce script problématique dont je vous rabâche les problèmes depuis déjà quelques paragraphes. L’homme de novembre fera parler de lui dès le mois qui lui correspond, avant de se faire oublier sans plus attendre.

1.5/5

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