L’été des poissons volants de Marcela Said

L'été des poissons volants2

Titre original : El verano de los peces voladores
Chili , 2013,  fiction, 1h27
Date de sortie : 23 avril 2014

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Synopsis : 

Manena est une adolescente déterminée et la fille adorée de Pancho. Ce riche Chilien, grand propriétaire foncier, ne consacre ses vacances qu’à une seule obsession : l’invasion de sa lagune artificielle par des carpes. Alors qu’il recourt à des méthodes de plus en plus extrêmes, Manena connaît cet été ses premiers émois et déboires amoureux – et découvre un monde qui existe silencieusement dans l’ombre du sien : celui des travailleurs indiens Mapuche qui revendiquent l’accès aux terres, et s’opposent à son père.

L'été des poissons volants

A propos du film

L’Eté des poissons volants, s’il est réalisé par Marcela Said, est également monté par son mari Jean de Certeau, avec qui elle avait auparavant coréalisé deux de ses longs-métrages documentaires, Opus Dei (2006) et El mocito (2011) dont il est justement question qu’il soit distribué en France parallèlement à L’Eté des poissons volants.

L’écriture de L’Eté des poissons volants commença dès 2008, deux ans après que la réalisatrice se soit réinstallée au Chili avec son mari. C’est après avoir été invitée chez des gens dont la situation était proche de celle que vivent les personnages du film que Marcela Said eut l’idée de se pencher sur le conflit sourd qui oppose les indiens Mapuches aux Chiliens modernes. Le fait que le propriétaire des lieux dynamitait son étang pour tenter de se débarrasser des carpes qui l’avaient colonisé a notamment été réutilisé dans l’intrigue du film comme métaphore du conflit entre Indiens et Chiliens.

Les divers sujets qu’aborde L’Eté des poissons volants sont pour le moins violents, mais cette violence n’est volontairement jamais montrée à l’écran. La réalisatrice explique qu’avec Julio Rojas, le coscénariste du film, il avaient décidé de maintenir une certaine retenue dans la violence exprimée. Ce manque d’explicité, cette préférence du sous-entendu valurent à Marcela Said des critiques sur le fait que son film aurait dû mettre en avant sa problématique de façon plus claire et pédagogique. "J’ai refusé de rentrer dans des explications car c’est exactement ici que se joue, selon moi, l’essence du film", répondra-t-elle à ses détracteurs.

"Je ne saurais affirmer que les sensations sont plus importantes que les faits", déclare la cinéaste lors d’une interview à filmdeculte.com qui compare L‘Eté des poissons volants à l’approche cinématographique de Jane Campion, dite impressionniste. A Marcela Said de répondre qu’elle s’intéresse surtout à renouveler l’approche d’un cinéma dominant, trop narratif, comme l’avait fait David Lynch il y a plusieurs années.

Tourné uniquement en lumière naturelle, L’Eté des poissons volants demanda un effort particulier à son équipe technique, qui devait constamment être prête à se déplacer pour filmer les scènes de brume, elle aussi naturelle. L’emploi du temps se faisait alors selon les heures brumeuses et les heures lumineuses, pour tourner les scènes voulues.

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La réalisatrice Marcela Said

Marcela Said est née à Santiago, au Chili. En 1995, elle obtient un diplôme d’Esthétique à l’Université Catholique de Santiago et en 1998, un Master en Media & Langage à l’Université Paris IV La Sorbonne. Après quatre films documentaires, dont El mocito, sélectionné au Forum de la Berlinale en 2011, elle réalise avec L’Été des poissons volants son premier long métrage de fiction.

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