Les Utopiales 2012

Ainsi s’achève la 13ème édition du Festival International de Science Fiction, les Utopiales, à Nantes! Non je déconne, c’est fini depuis 1 mois et demi mais je n’avais pas eu le temps d’écrire dessus et je tenais malgré tout à laisser une petite trace de mon passage au festival international de Science Fiction.
Littérature, cinéma, expositions, conférences, jeux vidéos, le festival est une véritable petite caverne aux merveilles dont on ne peut jamais finir l’exploration. Le thème de cette année était les origines.

Festival Les Utopiales 2012

Ce que  j’ai retenu des précédentes années où j’étais allée aux Utopiales, c’est de ne pas y aller les mains dans les poches en se disant que comme il ne manque pas de choses à voir, on va forcément voir quelque chose. Et bien non, on s’éparpille, et on ressort comme on est entré: les mains dans les poches.
Cette année, j’ai donc décortiqué le programme. Pleine d’entrain (même en voyant une super conférence à 10H le samedi matin), je file à la Cité des Congrès.

Les expositions:
1-Nicolas Fructus

Illustrateur, Nicolas Fructus propose une série de clichés de scènes du 19ème ou 20ème, dans lesquelles sont intégrées des formes étranges ou des monstres sortis d’un viel univers de science fiction. Il y a une quinzaine de photos, qui racontent l’enquête d’un personnage sur des évènements étranges, et qui suit les traces d’un autre personnage mystique (dont j’ai oublié le nom). Mélangeant passé et présent pour la narration, lointain passé et lointain futur pour les photos, Nicolas Fructus nous offre ici une belle évasion.

2-Les robots Nao

Ils sont mignons, ils sont petits, ils sont obéissants, voici les robots Nao, conçus par la société Aldebaran Robotics. Autant je suis assez charmée par l’objet en lui même, autant le but du concept (un compagnon artificiel de pur divertissement pour humains en exécutant notamment des chorégraphies), me laisse un peu perplexe.

3- Legoland (dernière planète avant Legoland)

Les Afols (Adutls fan of Lego) ont créé plusieurs univers de Science Fiction, mélangeant aliens, clones, scènes d’attaques…Il faut reconnaître que c’est extrêmement bien conçu mais ça reste seulement sympathique à regarder. L’exposition souffre un peu d’un agencement trop étroit, qui fait que l’ensemble des scènes ne sont pas parfaitement visibles, ce qui est un peu dommage si on veut rendre hommage au temps passé à assembler tous ces petits cubes…

Le cinéma:
1-Antiviral, de Brandon Cronenberg (2013)

Antiviral

1er film du fils de David Cronenberg, présente à Cannes cette année, remonté, présenté à l’Etrange Festival à Paris,  et maintenant présenté en compétition officielle aux Utopiales, Antiviral était le (mon) rendez vous attendu.

Antiviral (à noter le superbe jeu de mots des journalistes: "le film contagieux de Cronenberg"), c’est l’histoire du business des Cliniques Lucas, dont la spécialité est de récupérer les maladies, virus contractés par des stars, pour ensuite les vendre à leurs fans (fous),qui se les injecte. Activité lucrative, il se développe évidemment un marché parallèle dont Syd March, employé de la clinique, en fera les frais.
1er film du fils de, projeté dans plusieurs festivals ( et remonté suite à sa présentation au festival de Cannes), Antiviral (qui sortira le 20 février 2013) fait parti des films attendus dans le cinéma de genre. C’est donc un sacré privilège que nous offre la programmation des Utopiales de nous le présenter.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’image est soignée. Le directeur de la photographie Karim Hussain, (qui a travaillé sur Hobo with a shot gun de Jason Eisener (2011), et le génial Théâtre Bizarre, 2012) livre ici un travail propre, clair et net, rien ne dépasse. A l’image du personnage de la perfection qui ensorcèle les fans de célébrités toutes aussi belles et plastiques les unes que les autres. Ce qui est paradoxal d’ailleurs, car les clients se déplacent dans un lieu magnifiquement lisse, fascinés par une beauté parfaite,  et paient une fortune pour avoir une sale tête (s’injecter des virus donnent rarement un teint frais et fleuri).

Antiviral n’est ni un thriller, ni un film d’horreur. C’est une sorte de descente aux enfers, et lente, très lente, comme si Cronenberg voulait s’assurer qu’on contemple bien l’esthétique du film. Le genre de démarche qui a tendance à m’agacer, je ne vais pas au cinéma pour avoir le sentiment d’être au musée.

Acteur de second plan, j’aurais vu Caleb Landry Jones dans le mauvais  Le dernier exorcisme de Daniel Stamm (2010), mais vous devinerez pourquoi je ne m’en rappelle pas. Physique peu commun, frêle, blanc, il interprète le personnage de Syd, employé de la clinique, qui parait anesthésié de toute émotion. Voulant profiter également de la folie collective, il s’injecte des virus pour les revendre. Problème: sans le savoir il va s’injecter le virus qui aurait soi disant tué la star du moment Hannah Geist (joué par Sarah Gadon, vue dans Cosmopolis de papa Cronenberg, 2012).  Il se présente d’abord comme un manipulateur pour se révéler aussi faible, voire plus faible que les fans qu’ils servaient.

Le culte voué à des célébrités est poussé à son extrême dans Antiviral, à tel point que j’ai eu du mal à intégrer la logique des personnages; la démarche de s’infliger des maladies venant d’autrui (sans parler de manger des "steaks" composés à partir de cellules de stars). Dans quel but? La satisfaction de partager, de posséder intérieurement une partie d’une personne que vous admirez ou plutôt vénérez. Une autre façon de s’imaginer un lien fort avec une personne qu’on aime mais qu’on ne peut atteindre.

Antiviral reste glauque, ce n’est pas le genre de film qui vous met à l’aise. Pari réussi?

Bonus:

Bande annonce

Interview Brandon Cronenberg et Caleb Landry Jones

2-Dead Shadows de David Sholewa (2012)

Dead Shadows

Changement de registre avec le film Dead Shadows du français David Sholewa, présenté également à l’Etrange Festival. Comme beaucoup de films de genre français, il sortira difficilement dans les salles, c’était donc une bonne occasion de profiter de le voir. Film d’extraterrestre/zombies/fin du monde, Dead Shadows se situe plus dans la comédie d’horreur (je rectifie, il n’a aucune chance de trouver un distributeur en France!).  Notez d’ailleurs que rien que par l’affiche, on voit que l’équipe du film compte beaucoup plus sur la carrière internationale du film.
Le film raconte l’invasion de sortes d’extra terrestre avec des tentacules ayant un comportement proche de zombies. Toute une histoire.

On sait que les films de genre français ont du mal à trouver des financements, alors réussir à créer des effets visuels et spéciaux relève d’une sacrée prouesse. Et le film s’en tire bien. Bon à part ça, il n’y a pas grand chose à dire sur Dead Shadows en fait, c’est un bon divertissement, agréable, qui a un bon rythme et facile à suivre (on laisse de côté l’interprétation hasardeuse des acteurs). Le contrat est rempli.

Bonus:

Bande annonce

Interview de David Sholewa