Passionnant, inquiétant, fourbe, violent, sensuel… et bien alambiqué : Trance se veut complexe, réunit plusieurs genres (film noir, de gangsters, thriller psychologique, film d’action) et se plaît à brouiller les pistes en embarquant le spectateur à travers les dédales de l’inconscient sur fond d’enquête d’un autre genre.
Rosario Dawson, hypnotique (au propre comme au figuré), James McAvoy ambivalent à souhait, et Vincent Cassel toujours impeccable dans le rôle du séducteur terrible, forment un trio épatant dans un jeu de chefs d’orchestre où les rôles s’échangent au gré de la partition composée avec minutie par le maître Danny Boyle. Une envoûtante valse à trois temps qui mêle subconscient et réalité où la frontière semble disparaître peu à peu sans que l’on arrive à déterminer qui tire vraiment les ficelles de cette histoire qui aborde des thèmes chers au réalisateur : addiction, jalousie, vengeance, désir, manipulation, convoitise, pouvoir, rapports de force, stratégie diabolique…
Danny Boyle signe une mise en scène froide et nerveuse, et place ses personnages constamment sur le fil du rasoir tandis que le scénario labyrinthique (on reconnaît la patte du talentueux John Hodge, auteur de Trainspotting et Petits meurtres entre amis) multiplie les pistes au risque de perdre le spectateur en cours de route.
Et si la tension éclate dans un final explosif, il subsiste une impression de flou, comme si le soufflé était retombé trop vite. Mais qu’importe : Trance est de ces films qui restent bien en tête et qui pourraient se revoir plusieurs fois avec des niveau de lecture différente. L’occasion d’en comprendre peut-être tous les rouages pervers et retors.
Sortie le 8 mai 2013.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Trance