A.I. Intelligence Artificielle (A.I. Artificial Intelligence)

L'affiche du film
De : Steven Spielberg.
Avec : Haley Joel Osment, Jude Law, Frances O'Connor, Sam Robards, Jake Thomas, Brendan Gleeson, William Hurt, Clara Bellar...
Genre : Fantastique - Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 20.
Date de sortie : 24 octobre 2001.
Synopsis : Dans un XXIe siècle, où la fonte des glaces a submergé la majorité des terres habitables et provoqué famines et exodes, les robots sont devenus une composante essentielle de la vie quotidienne et assurent désormais la plupart des tâches domestiques.
Pourtant, le professeur Hobby veut aller encore plus loin en créant le premier androïde sensible : un enfant capable de développer un vaste répertoire d'émotions et de souvenirs.
Peu après cette annonce, David, un robot de onze ans, fait son entrée chez Henry et Monica Swinton, un couple dont le jeune fils a été cryogénisé en attendant la découverte d'un remède pour guérir sa grave maladie. Bientôt abandonné par sa mère adoptive, David entame un périlleux voyage à la recherche de son identité et de sa part secrète d'humanité.
Bande annonce française
"Ils nous ont fait trop malin, trop vif et trop nombreux. C'est pour ça qu'ils nous haïssent."
4,5
"A.I. Intelligence artificielle" est un film que je trouve un petit peu à part dans la filmographie de Steven Spielberg mais j'ai cependant beaucoup d'affection pour ce long métrage que j'avais découvert une première fois en salles et que j'avais revu par la suite à de nombreuses reprises en dvd. Quant j'ai eu l'occasion de le revoir sur grand écran c'est avec beaucoup de plaisir que je suis rentré dans ma salle obscure.
Malgré les années qui passent, j'aime toujours autant ce film. Il possède certes de grandes longueurs mais je suis toujours captivé par cet univers futuriste très crédible. Conte pour adultes, relecture de "Pinnochio", le scénario écrit par Ian Watson et Steven Spielberg d'après l’œuvre de Brian Aldiss est une grande réussite. Prévu initialement pour Stanley Kubrick, on retrouve la patte de ce cinéaste dans cet univers qui lui aurait été comme un gant. Pourtant, Steven Spielberg à su se l'approprier avec beaucoup de maitrise en gardant ce monde si particulier tout en y mettant sa patte personnel (sous Kubrick, Gigolo Joe était sensé être robot-débauché, vil et lâche, collant au plus près de " la nature humaine " que chez Spielberg, cette profondeur psychologique du personnage a été adouci afin d'en faire plus un guide et un compagnon pour David par exemple). On reconnait ainsi sa façon de faire et en même temps, c'est peut être l'un de ses films où j'ai le plus de mal paradoxalement à me dire en voyant cette œuvre : "C'est un film de Spielberg !". Résultat, je me suis vraiment imprégné dans ce film en ayant l'impression de découvrir un nouveau visage de ce réalisateur que j'aime beaucoup. Très sombre, le film dresse un portrait loin d'être flatteur de la nature humaine et à travers le regard de David, le jeune robot capable d'aimer, c'est une innocence et une naïveté qu'on retrouve qui fait du bien. Le parallèle avec "Pinnochio" est parfait et on à le droit à une relecture très intéressante qui ne met en aucun cas la psychologie des personnages. On à aussi un peu d'humour qui vient "alléger" un peu le côté sombre de ce film qui nous dépeint un futur loin d'être flatteur pour l'Homme (même les intentions du créateur de David sont un peu "douteuse" je trouve). Divisé en trois parties (adoption, abandon/quête et conclusion encore plus futuriste que je ne révélerai pas ici pour ne pas spolié ceux qui ne l'ont pas encore vu ;-) ), c'est surtout avec le final que j'ai eu un peu plus de mal. C'est pas que ce n'est pas crédible c'est juste que ça sens le déjà vu (sous une autre forme) avec ce cinéaste et que par moment j'ai eu l'impression qu'on ne savait pas trop comment finir le film. C'est peut être ainsi dans l’œuvre original je ne sais pas car je ne l'ai pas lu mais lors de mon premier visionnage (ça allait mieux par la suite ;-) ), ça m'as un peu déstabilisé. Quoiqu'il en soit, je suis tout de même rester captiver jusqu'à la fin devant ce film.
L'histoire fonctionne parce que les acteurs sont aussi très convaincant à commencer par le jeune Haley Joel Osment dans la peau de David qui à su bien rebondir après le succès de "Sixième sens" (et qui n'as pas su en profiter par la suite car pour le moment le comédien se fait un peu rare sur nos écrans...). L'acteur est très bon et j'ai trouvé qu'il jouait avec beaucoup de justesse son jeu de robot. Au delà de la simple performance physique - Il ne bat jamais les paupières et possède une très bonne gestuelle - c'est surtout dans la psychologie du personnage que j'ai trouvé le jeu de l'acteur convaincant. Haley Joel Osment à bien su faire évoluer son rôle au fur et à mesure nous montrant plusieurs facettes à partir du moment où la mère à "activer" le robot. Du coup, malgré son jeune âge, il tient bien le haut de l'affiche tout comme Jude Law dans le rôle de Gigolo Joe qui arrive plus tardivement mais que j'ai beaucoup aimé aussi. Très drôle et possédant lui aussi une bonne gestuelle, c'est dommage qu'on l'ait fait un peu trop "lisse" cependant, il fait un compagnon parfait et j'ai trouvé que le comédien avait été très bien choisi pour ce personnage. Il y à une bonne complicité qui se crée entre Haley Joel Osment et Jude Law ce qui fait qu'on arrive à croire à cette histoire touchante. Derrière eux, les seconds rôles sont un peu plus en retrait mais reste toutefois assez bon pour garder tous de leurs importance. C'est ainsi que Frances O'Connor dans le rôle de Monica Swinton, la fameuse mère, est très bonne. Un brin irritable au début, on arrive à sympathiser avec elle par la suite. Du coup, même si on à du mal à cautionner l'acte d'abandon (qui arrive assez tardivement d'ailleurs), on a un peu de mal à réellement lui en vouloir et on comprends sa décision. Il en est de même avec Sam Robards dans le rôle de Henry Swinton même si j'ai un peu plus de mal avec sa finalité à lui un peu comme si l'évolution de la psychologie du père allait à l'inverse de celle de la mère, chose assez intéressante tout de même au passage.J'ai eu un peu plus de mal avec Jake Thomas dans le rôle de Martin Swinton. Très vite détestable (c'est le but en même temps), j'ai eu du mal à accrocher à son jeu et j'aurais aimé voir d'autre chose avec ce type de personnage même si je comprends aussi qu'on ne puisse pas le creuser plus que ça. William Hurt en Professeur Hobby montre des choses très bonne lui aussi. Comme je disais un peu plus haut, j'ai un peu de mal avec ses "intentions" de base (que je saisi peut être mal). Cependant, le comédien est très bon et convaincant surtout lors de la scène d'ouverture où son discours tient la route. Brendan Gleeson en Lord Johnson-Johnson est lui aussi très bon. On le voit surtout lors de la foire à la chair (excellent passage où on peut faire un parallèle avec le cirque Stromboli du conte "Pinnochio" ;-)) mais il dégage beaucoup de charisme et est très bien choisi je trouve pour ce personnage. J'ai bien aimé aussi les différents acteurs incarnant les robots même si ils sont bien aidés par les différents maquillages. On notera au passage le casting de grande classe dans la version originale pour les voix avec Ben Kingsley (Le Spécialiste), Robin Williams (Docteur Know) et Meryl Streep (La Fée Bleue). Niveau voix, j'évoquerai aussi Jack Angel qui prête sa voix à l'ours Teddy de très bonne façon.
Derrière la caméra, on retrouve donc Steven Spielberg. Là encore, comme je le disais un peu plus haut, c'est un film un peu à part dans sa filmographie pour moi. Hommage à Stanley Kubrick (les deux cinéastes avaient le même amour pour la science fiction), on sens la patte du réalisateur sans la sentir en même temps. L'hommage est si bien rendu que j'ai eu l'impression d'avoir un film réalisé en binôme par les deux réalisateurs, un film où on à pris le meilleur d'eux même pour nous livrer une réalisation parfaite. Au final, Steven Spielberg seul à la barre du navire (le film est en tout cas dédié à Stanley Kubrick) nous prouve une nouvelle fois qu'il est l'un des meilleurs réalisateurs encore en activité. Excellent conteur, le cinéaste nous livre un film d'une incroyable beauté avec des plans tous aussi originaux les uns des autres qui font qu'on va se laisser transporter par cette histoire. Les trois actes de cette intrigue sont bien différentes mais monté avec brio afin que l'ensemble tienne la route et ça même si le final peu laisser perplexe. A l'heure où j'écris ses lignes, le film est sorti depuis plus de 10 ans mais il n'as pas pris une ride et reste tout simplement époustouflant par sa maitrise. Je parlais de la foire à la chair mais la scène d'ouverture, la journée finale, l'apparition de Gigolo Joe, la scène de la décharge etc etc sont autant d'exemples que je pourrais citer de scènes maitrisé. Chaque détail à son importance, chaque choses est à sa place et on à du coup un très grand film divertissant qui ne nous laisse pas indifférent et qui nous pousse à réfléchir à la nature humaine et à l'évolution de la robotique même une fois le générique de fin fini. Les effets spéciaux sont ahurissant. Aujourd'hui encore et après de nombreux visionnage, je les trouve toujours parfaitement maitrisé ce qui accentue la crédibilité du film tout comme pour les décors qui sont riches, variés et très bien exploité afin de nous offrir un grand voyage futuriste. On peut aussi parler de la qualité des différents maquillages qui donne merveilleusement bien la "vie" à nos robots tout comme les différents costumes qui vont comme un gant au personnage et qui font partie à part entière de l'intrigue (le costume blanc que David porte à un moment accentue là encore par exemple le côté "douteux" que je trouve au créateur ;-) ). La musique du film composé par John Williams est une nouvelle fois très bonne. On se ballade dans ce film et la musique accompagne bien l'ensemble sans pour autant la rendre lourde et pénible sauf peut être un peu au début où quelques notes ne m'ont pas plu plus que ça mais ça n'as pas gâché mon plaisir du film.
Pour résumé, "A.I. Intelligence artificielle" est un grand film de Steven Spielberg. Il n'est pas mon film préféré dans sa filmographie mais sa reste une grand conte philosophique pour adulte que j'apprécie et que je ne me lasse pas de voir même si il se savoure et ne supporte peut être pas les visionnages à outrance. Sans que ça soit de lui, j'ai eu l'impression de voir un dernier bon grand film de Stanley Kubrick et en même temps j'ai apprécié le talent de Steven Spielberg dont seul lui est capable de nous livrer ce genre de résultat. Le film aurait peut être gagner à être un peu plus rapide mais je le recommande fortement en tout cas car c'est une œuvre qui ne laisse pas indifférent je trouve et qui reste parfaitement maitrisé.
Ce que j'ai aimé :
  • La relecture futuriste du conte de "Pinnochio"
  • Un conte philosophique qui tient la route
  • Une division en trois actes cohérente même si la troisième partie sens le réchauffé
  • Des acteurs parfaits ainsi que des "voix" excellente
  • Des effets visuels très réussis qui ne prennent pas de rides
  • Une réalisation parfaite
  • Des maquillages et des décors très bons
  • Un bel hommage à Kubrick
  • Une succession de scènes magnifique, utile et marquante
  • Une psychologie et une évolution des personnages très intéressante
  • Une bonne musique de John Williams

Ce que j'ai moins aimé :
  • Quelques lenteurs
  • Une troisième partie où on à l'impression qu'on ne sais pas comment finir le film

Jude Law et Haley Joel OsmentJude Law et Haley Joel Osment