[Critique] Une séparation

Etrange impression que celle que j’ai eue après avoir vu « Une séparation », film récompensé à Berlin par un Ours d’Or. Certes, il décrit bel un bien un quotidien des plus difficiles pour la population iranienne, de manière extrêmement réaliste. Justement, la question est là.

Est-ce un film qui parle de la séparation d’un couple sur fond de critique sociale, ou un film qui décrit les difficultés d’un quotidien embourbé dans des lois absurdes, un laisser pour compte total des personnes malades à la charge de leur famille et une misère qui pousse les plus démunis à travailler dans d’impensables conditions ? Parait-il que le titre du film et la trame de l’histoire, qui portent sur cette fameuse « séparation » n’est qu’une excuse, un prétexte pour servir le sujet qui intéresse réellement le réalisateur : le portrait de l’Iran d’aujourd’hui. Parait-il que cette histoire de couple qui veut divorcer cache subtilement un brûlot aux yeux d’une dictature qui n’aurait certainement pas accepté de se voir dépeindre de manière si peu flatteuse. Pourtant, ce sont bien les sentiments d’impuissance et d’abandon ressentis par les protagonistes face à un pays rongé par les tabous qui créent ici la difficulté et la tristesse de se séparer.

Merci à Ludivine pour cette critique – L.G

Bande annonce de Une Séparation